La maladie mentale est entourée de tellement de préjugés et de fausses conceptions, elle reste un tel mystère et suscite encore tant de craintes que la plupart d’entre nous sont incapables d’en parler clairement. Ainsi, saviez-vous que 20 % des Canadiens souffrent de problèmes de santé mentale? En général, on croit que la schizophrénie ou la psychose, avec leurs symptômes évidents, sont les principales maladies mentales. Faux! Il y a bel et bien un Canadien sur cinq qui souffre de maladie mentale, mais la plupart d’entre eux souffrent de troubles anxieux, de maniaco-dépression ou de dépression, dont les symptômes n’ont souvent rien de spectaculaire, mais dont les ravages sur la vie des victimes le sont souvent.
L’origine de la plupart des troubles de santé mentale? Le stress et l’isolement, deux réalités qui servent de toile de fond au quotidien de millions de gens. Bien sûr, tous les gens isolés ou stressés ne développent pas une maladie mentale; d’autres facteurs sont déterminants, mais la proportion est quand même impressionnante. Assez pour que les spécialistes considèrent le manque de communication et le stress comme des menaces à la santé mentale.
La santé, c’est l’équilibre
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose une très longue définition de la santé mentale, qui dit notamment que «posséder une bonne santé mentale, c’est parvenir à établir un équilibre entre tous les aspects de sa vie: psychique, psychologique, spirituelle et sociale». L’OMS dit aussi qu’une personne en bonne santé mentale est capable de s’adapter aux situations heureuses ou difficiles de sa vie, mais que la santé mentale peut également être influencée par l’environnement et les facteurs socio-économiques.
Cette définition ne fait pas une complète unanimité parmi les spécialistes qui y vont de plusieurs nuances ou réserves. Mais, à défaut d’une définition exacte, il semble y avoir consensus sur la frontière entre l’équilibre psychologique et la maladie mentale. Une frontière parfois bien mince…
Prendre sa santé mentale en main
Comment sait-on qu’une simple déprime, une peur, une petite manie, une répulsion, une timidité ou une réaction à un traumatisme, cesse d’être normale et devient un problème de santé mentale?
- Lorsque cette peur, cette inquiétude, cette manie, cette réaction prend trop de place, toute la place, menace le bien-être, le quotidien, le plaisir de vivre, la qualité de vie, les relations avec les autres.
- Quand les pensées se font obsédantes.
- Quand la peur vous paralyse, vous empêche de sortir, de vous épanouir, vous isole.
- Quand la déprime ne passe pas, s’intensifie, s’installe.
- Quand la nervosité devient une angoisse permanente.
Si un domaine de votre vie (finances, travail, une relation) vous stresse à un point tel que cela vous empêche de profiter des autres domaines, vous avez sans doute besoin d’aide. Pas de panique, on peut s’en sortir. Troubles anxieux, dépression, maniaco-dépression sont maintenant traités avec succès dans la grande majorité des cas.
Prendre sa santé mentale en main
Savez-vous comment maintenir ou améliorer votre équilibre psychique? La réponse vous échappe? Rassurez-vous, 40% des Canadiens ne le savent pas non plus.
Vous serez sans doute surpris de constater à quel point les conseils de base que dispensent des organismes comme l’Association canadienne pour la santé mentale sont simples. Tellement que l’on se demande comment, à titre de société ou comme individu, nous avons pu nous perdre de vue à ce point et oublier, par exemple, que nous avons besoin les uns des autres!
Voici quelques-uns de ces conseils de santé mentale qui font l’unanimité et que pourtant nous négligeons trop souvent.
- Acceptez les compliments, ne les rejetez pas du revers de la main. Nous avons tous besoin d’être appréciés et reconnus.
- Réservez du temps plusieurs fois par semaine, et non pas seulement au moment des obligations ou des tâches à accomplir, pour être avec des gens que vous aimez, pour leur parler et les écouter.
- Il y a des choses de vous que vous n’aimez pas? Faites aussi la liste de ce que vous aimez et sachez en tirer profit.
- Stressé? Réévaluez vos priorités et vos exigences.
Pour Amélie Poulain, le plaisir c’est de plonger la main dans un sac de grains. Et vous, quels petits plaisirs cultivez-vous?
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