Se chicaner pour mieux s’aimer? Peut-être… Une étude américaine parue dans le Journal of Family Communication révèle que se disputer est bon pour la santé. Les couples qui n’arrivent pas à exprimer leur colère ou leurs différends ont un taux de mortalité plus important que ceux dont au moins un des partenaires extériorise ce qu’il ressent. Le fait de réprimer sa colère augmenterait aussi les risques de maladies reliées au stress comme les problèmes cardiaques et de tension artérielle. Voici donc quelques conseils pour des chicanes saines et constructives.
Démêler les bons noeuds. On ne mêle pas les chicanes. On évite de déraper et de ramener sur la table de vieilles prises de bec.
Privilégier le «je» au «tu». C’est une technique moins agressante pour l’autre et qui nous incite à intégrer davantage nos sentiments.
Choisir son moment. En fait, il en existe des meilleurs que d’autres! «Le sujet étant souvent émotif, ce n’est pas une bonne idée d’être dans un endroit public. Prendre d’autres personnes en témoins n’est pas non plus souhaitable, car on rend tout le monde mal à l’aise», souligne la psychologue Lorraine Vallée.
Rester en contact avec ses sentiments. Dans un premier temps, on les identifie, ensuite on les exprime. Puis, on les valide et on les respecte, et les fait respecter. Pour nous aider, le psychologue Gilles Cloutier nous invite à nous demander: «Qu’est-ce que ça me fait quand mon conjoint fait…» ou «Comment je me sens si…».
Garder en tête le but de notre discussion. «On se demande Qu’est-ce que j’attends de cette discussion? Et, selon l’objectif poursuivi, on définit mieux le contexte et on colore notre échange», explique le psychologue.
D’autres conseils pour mieux se disputer
Éviter les stratégies défensives. Trop souvent, ces tactiques nous font tourner en rond et rendent la discussion improductive: blâmer l’autre, l’accuser, le ridiculiser, l’insulter, me justifier ou me soumettre sans condition, etc.
Poser des questions. Ainsi, on éclaircit la position de l’autre. «Il faut bien s’assurer que ce qu’on entend et comprend, c’est vraiment ce que l’autre dit. Parfois, on se ‘‘crinque’’ sur notre propre interprétation des paroles de notre partenaire», explique Lorraine Vallée.
Écouter… est aussi important que de dire. «Il faut faire l’effort de se mettre un peu à la place de l’autre», suggère Gilles Cloutier.
Ne pas interrompre l’autre. Constat souvent observé par Lorraine Vallée: on se coupe trop vite la parole. La discussion dégénère en qui-crie-le-plus-fort. Pour faire revenir des cieux plus calmes, on peut aussi établir de petites règles simples: «Je promets de ne pas t’interrompre et de t’écouter jusqu’au bout de ton idée, mais ensuite ce sera mon tour».
Accepter de reprendre la discussion pour éviter la fuite. «Si l’un des deux s’aperçoit que la discussion va débouler ou s’il se sent trop fâché, on peut proposer calmement de reprendre un peu plus tard», propose Lorraine Vallée. Et on en reparle! La fuite serait de balayer le tout sous le tapis et ne plus en discuter. Pour s’assurer de reprendre le tout, on se fixe un moment déterminé.
Ne pas se borner. Une chicane n’est pas qu’une opposition: ton idée contre la mienne. On élargit le débat. «On essaie de nommer des pistes de solutions, on dresse une liste de compromis possibles et on se laisse du temps pour y réfléchir», avance Lorraine Vallée.
Se donner du temps… Il n’est pas toujours nécessaire de trouver une solution tout de suite. «Quand chacun a pu s’exprimer, on peut se donner du temps pour y penser chacun de son côté, et ce, sans se faire la guerre froide. Durant cette réflexion, il se peut que chacun fasse des petits pas vers l’autre», mentionne Lorraine Vallée.
Se méfier du non verbal. Le langage non verbal envoie des messages sur notre réelle disponibilité à écouter et à comprendre l’autre. Notre partenaire adopte des attitudes «fermées», comme des yeux fuyants, le regard perdu, les bras croisés, etc.? On lui spécifie qu’on ne le sent pas entièrement à notre écoute.
Et après la dispute?
Remettre le compteur à zéro. «On ne ramène pas la discussion dans une prochaine chicane», indique Lorraine Vallée.
Souligner le retour de la bonne entente. On exprime ce que l’on ressent d’avoir réussi à passer à travers cette petite (ou grosse) tempête. «Si on sent que l’autre a fait des efforts, on peut le souligner», propose Gilles Cloutier.
Aller vers l’avant. «Quand on est capable de régler nos différends, on prend confiance en notre couple. On sait qu’une chicane ne remet pas notre relation en question et on ne perd pas notre précieux temps à se bouder», explique Lorraine Vallée.
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