Travailleur d’expérience: quelles sont mes options?

Travailleur d’expérience: quelles sont mes options?

Par Sandrine Champigny

Crédit photo: Amy Hirschi on Unsplash

Entre prendre notre retraite et continuer à travailler, notre cœur balance? Notre employeur nous a laissé partir et on se demande si on a envie de se retrouver un travail? On suit les conseils de Me Marianne Plamondon, avocate associée au cabinet Langlois à Montréal, spécialisée en droit de l’emploi et du travail et présidente de l’Ordre des conseillers en ressources humaines, afin de savoir ce que la loi nous dit.

Plusieurs incitatifs peuvent être mis en place par notre employeur, particulièrement dans les milieux non-syndiqués, où le milieu est plus flexible. Qu’on parle d’avoir l’été de congé, de congés sans solde durant l’hiver, de travailler huit mois sur douze, d’avoir des horaires modulables, tout le monde gagne au change si notre employeur accepte de se montrer créatif. «En gardant les personnes d’expérience en emploi, on évite de chercher une nouvelle personne qui devra être formée et qui va entraîner des coûts», souligne la présidente de l’Ordre des conseillers en ressources humaines. Évidemment, un travailleur d’expérience aura généralement un salaire élevé. Toutefois, embaucher et former de la main-d’œuvre qui prendra plusieurs mois à être complètement à l’aise nécessite de l’énergie et de l’argent.

«Avec 117 000 postes à combler en ce moment, ce qu’il faut que les gens de 55 ans et plus sachent, c’est qu’un employeur qui ne trouve personne pour combler son poste va préférer avoir quelqu’un à temps partiel pour deux ou trois ans, qu’aucun candidat», il est donc possible et même avantageux de discuter d’aménagements d’horaires possibles avec notre patron. S’il peut nous garder quelques années supplémentaires et ainsi s’éviter de former quelqu’un d’autre à la hâte, il risque d’être à l’écoute de nos propositions.

Un contexte avantageux

Qu’on soit à l’emploi d’une entreprise ou en recherche d’emploi, on s’assure de présenter notre profil de travailleur avec optimisme. Effectivement, il ne nous reste pas dix ans sur le marché du travail, cela dit, les années qui nous restent nous posent comme un pilier et une ressource utile pour toute l’entreprise. «Les employés qui ont atteint un certain âge constituent un atout avec leur expérience et leur expertise, ils participent au transfert des connaissances et font partie de la mémoire de l’entreprise», martèle l’avocate. 

«La Charte des droits et libertés ne permet aucune discrimination possible sur l’âge, on sait toutefois qu’un travailleur de plus de 55 ans qui se cherche un emploi risque d’avoir plus de difficulté à s’en trouver un», nuance l’avocate spécialisée en droit de l’emploi et du travail. La réalité du marché actuel amène néanmoins de plus en plus de latitude pour les travailleurs d’expérience qui cherchent à retrouver un emploi ou encore à obtenir certains accommodements auprès de leur employeur actuel.

«Les employeurs doivent casser ce moule qui fait à tout le monde et faire preuve de créativité pour présenter des conditions qui vont atteindre les objectifs de ces gens-là et ainsi, permettre de garder en emploi des personnes expérimentées», assure Me Plamondon. Et si on se fait pousser vers la porte, on se rappelle que la loi nous permet de rester au travail, même si on a atteint l’âge de la retraite. 

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