Respirer est si naturel qu’on n’y prête plus attention. Mais bien respirer ne va pas de soi. On le fait souvent trop vite et de façon superficielle. Nicole Bordeleau, professeure de méditation, nous aide à reprendre notre souffle.
En général, notre respiration est directement liée à nos émotions. Dès que celles-ci nous perturbent, elle se modifie. On est stressé et anxieux? Elle s’accélère. On vit un choc affectif? Elle se bloque et commence à être difficile. On est triste? Elle devient saccadée. L’ennui, c’est qu’une mauvaise respiration peut éventuellement affecter notre santé et notre bien-être.
Heureusement, selon Nicole Bordeleau, maître en yoga et professeure de méditation, on a le pouvoir de changer les choses. En prenant conscience de notre respiration, on peut en effet maîtriser nos émotions, soulager la douleur, réduire le stress et l’anxiété, revitaliser le corps et l’esprit, nous recentrer, stimuler notre créativité et plus encore. Selon des études scientifiques, une bonne respiration a des bienfaits sur la santé physique, notamment en relançant la circulation sanguine, en éliminant les toxines (70 % des déchets de notre organisme sont éliminés par la respiration), en massant les organes et en oxygénant l’organisme.
Nicole Bordeleau peut en témoigner. Dans son récent livre Respire – Un souffle profond peut tout changer, elle propose non seulement des outils pour mieux respirer, mais raconte également son parcours personnel. «J’ai vécu essoufflée et déconnectée de mon corps une grande partie de ma vie, avoue-t-elle. La découverte du yoga et de la méditation m’a raccrochée à la vie. J’ai appris à me servir de mon souffle pour m’ouvrir et lâcher prise.» Elle en a récolté tant de bénéfices que, depuis de nombreuses années, elle enseigne l’art du souffle. Voici ses cinq judicieux conseils.
1. Apprendre les bases d’une bonne respiration. Pour être bénéfique, une respiration doit être profonde, fluide, égale (inspiration et expiration de même durée), silencieuse et ininterrompue. «Bien des gens respirent uniquement avec le haut du thorax. Or, la respiration thoracique est beaucoup moins efficace que la respiration abdominale. Elle entraîne, entre autres, des baisses d’énergie et des tensions. Une respiration profonde et complète engage trois parties du corps, soit l’abdomen, le diaphragme (situé sous les poumons) et le thorax.»
2. Prendre conscience de sa respiration. Pour savoir si on respire par le thorax ou par l’abdomen, on s’assoit et on pose une main sur le ventre et une autre sur la poitrine. Ensuite, on inspire. Si le ventre se soulève en premier, on respire par l’abdomen. Si c’est la poitrine qui se gonfle, on respire par le thorax. «C’est en s’observant respirer et en éprouvant les différentes sensations du souffle (calme, agité, rapide, etc.) en diverses circonstances qu’on arrive à mieux se connaître et à améliorer sa manière de respirer. Aussi, chaque fois qu’on observe notre respiration, on est dans le moment présent. En fixant notre attention sur notre souffle, on diminue l’activité mentale qui nous ramène constamment à nos problèmes. Dès lors, le système nerveux parasympathique s’enclenche. Le corps et l’esprit s’apaisent. On ressent plus clairement les messages de notre corps.»
3. Respirer par le nez. Quand on respire par le nez, l’air est nettoyé des poussières, des bactéries et des allergènes grâce aux poils nasaux. Il est ensuite humidifié par les muqueuses nasales et réchauffé par la température du corps. C’est donc un air chaud et purifié qui pénètre dans nos poumons et oxygène notre organisme. Une étude américaine menée en 2016 par la neurologue Christina Zelano a démontré le lien entre les oscillations olfactives induites par l’entrée d’air dans le nez et la mémoire. Autrement dit, en respirant par le nez, on renforcerait notre mémoire et on améliorerait notre capacité à stocker les données!
4. Adopter une bonne posture. Une mauvaise posture nuit à la respiration. Il existe un lien étroit entre l’alignement de la colonne vertébrale, le système nerveux et le souffle. «Quand on courbe la tête, le dos et les épaules ou qu’on retient le ventre, on comprime la cage thoracique et on limite les mouvements du diaphragme. Le souffle sera alors haut et saccadé, car il n’arrivera pas à bien circuler. À l’inverse, quand on se tient bien droit et qu’on relâche les épaules, on favorise la circulation de l’air. Le souffle sera alors fluide.»
5. Revitaliser le corps et l’esprit. Au quotidien – dans le métro, une file d’attente ou chaque fois qu’on en ressent le besoin –, on pratique l’exercice suivant pour obtenir un petit boost d’énergie. Dos droit, épaules basses et ventre détendu, on se concentre sur les mouvements d’inspiration et d’expiration pendant deux à trois minutes. Puis, on compte lentement jusqu’à trois durant l’inspiration et on fait de même durant l’expiration. On répète la séquence durant deux à trois minutes. Au fil des jours, on peut allonger graduellement la respiration en comptant jusqu’à 10. Facile… et ça marche!
Respire – Un souffle profond peut tout changer, Nicole Bordeleau (Éditions NiL, 204 p., 24,95 $).
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