Toutes les personnes qui ont possédé un animal au cours de leur vie s’en rappellent avec tendresse. Ces petits êtres vivants qui ne demandent qu’à être aimés savent répondre aux demandes et exécutent même quelques tours pour le plaisir de leur maître. Détente, réduction du stress, lien affectif… les propriétaires d’animaux sont plusieurs à mentionner combien leur ami à quatre pattes est source de bien-être! Pas étonnant donc que depuis quelques années, on assiste à une véritable éclosion des interventions en zoothérapie pour les soins aux personnes malades, une tendance qui touche également les centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Isolement, adaptation à un nouveau milieu, perte d’estime de soi conjuguée à une perte d’autonomie, il faut dire que l’arrivée en CHSLD se fait rarement sans heurts…
Un chien au centre
Fondé en 1988, Zoothérapie Québec a vu augmenter de façon considérable le nombre de ses interventions en centres d’hébergement. L’organisme privilégie les chiens: un animal au tempérament stable, sociable et capable de s’adapter aux différents milieux et intervenants avec lesquels il travaille. Bien sûr, ces chiens sont formés, tout comme les intervenants qui ajoutent à leurs diplômes académiques une formation en zoothérapie. Mais comment les chiens peuvent-ils venir en aide?
- En brisant l’isolement. Caresser le chien, lui parler, le brosser, apprendre à reconnaître le langage du comportement canin, toutes ses interactions auront un effet bénéfique sur le résident. Les personnes davantage autonomes et en mesure de se déplacer sont même invitées à faire une promenade avec le chien et l’intervenant dans le corridor.
- La zoothérapie sert de source de diversion dans certains cas. «Par exemple, si une personne est inconfortable à l’idée de recevoir des soins de pieds, la présence du chien peut lui permettre de porter son attention ailleurs pendant qu’on lui prodigue ces soins», explique Dominique Brunet, intervenante en zoothérapie.
- En stimulant les résidents. Zoothérapie Québec a tout pensé afin de stimuler les personnes, notamment la mémoire des aînés. Par exemple, le nom de chaque chien a été soigneusement choisi en fonction de l’histoire. Une petite chienne nommée Ginger rappelle aux patients l’actrice Ginger Rogers et ses pas de danse. La petite caniche Gaïa, déesse de la Terre dans la mythologie grecque, permet à certains de se remémorer un voyage en Grèce.
- Les visites régulières permettent aux aînés de se situer dans le temps. C’est souvent une notion qu’ils perdent en établissement. En offrant des visites à une journée précise, cela permet aux personnes en perte d’autonomie de se raccrocher au «ici et maintenant», un objectif souvent recherché par le personnel soignant.
Comment se déroule l’intervention?
De l’aide pour le personnel
Si l’animal représente une source de bien-être pour les résidents, il permet aussi au personnel soignant d’atteindre leurs objectifs d’intervention, par exemple en facilitant la communication. «La présence du chien rend l’intervenant plus sympathique aux yeux d’une personne qui s’isole de son entourage, explique madame Brunet. Quand on observe cette réaction, on se dit que la communication sera éventuellement possible avec cette personne, si on la met en confiance». Et nul doute que le personnel soignant apprécie aussi ces activités de zoothérapie! Souvent surpris de constater que plusieurs personnes s’éveillent soudainement lors des interventions, la zoothérapie leur procure également un apaisement.
Comment se déroule l’intervention?
La zoothérapie peut se faire de façon individuelle ou en groupe, en fonction des besoins du milieu et des objectifs thérapeutiques visés par les intervenants qui usent beaucoup d’humour dans leurs actions. En groupe, par exemple, cela peut être un peu plus dynamique: les personnes peuvent jouer avec les chiens, un chien peut effectuer quelques tours pour amuser tout le monde, mais les intervenants en zoothérapie doivent toujours exercer un rôle actif et ne rien laisser au hasard.
Zoothérapie Québec effectue aussi des interventions auprès des personnes en fin de vie. L’ambiance est plus calme, on tente d’amener un peu de bien-être et de réconfort pour atténuer ces moments empreints d’émotion. «C’est très particulier. C’est une atmosphère qui encourage les échanges affectifs. Le chien ne demande rien, il accepte les personnes telles qu’elles sont. Il accepte d’emblée de se coller à la personne lorsqu’il y est invité. Cela apporte un baume et un grand réconfort», raconte Dominique Brunet, intervenante en zoothérapie.
En intervention, si un résident a peur des chiens ou ne les aime pas, on respectera son choix. Chaque intervention en zoothérapie est faite dans le plus grand respect de chacun. «On ne présente pas le chien tant qu’on n’a pas l’accord de la personne. Tout se fait doucement, on n’insiste pas si la personne ne veut pas. On veut que cette expérience soit positive», explique Dominique Brunet.
En ce moment, Zoothérapie Québec possède 32 chiens qui «travaillent» dans les 75 établissements où l’organisme effectue des interventions non seulement auprès des aînés, mais aussi avec les adultes et les enfants autistes ou handicapés physiquement ou intellectuellement. L’organisme offre également un programme d’éducation préventive dans les écoles régulières. De plus en plus d’établissements ont recours à la zoothérapie pour compléter les soins apportés à leurs résidents et rendre leur séjour plus agréable. C’est un travail d’équipe qui se développe entre les intervenants et le personnel soignant. Tous doivent avoir des objectifs à atteindre et faire des bilans de temps à autres. Encore une fois, rien n’est laissé au hasard!
Pour en savoir plus sur la zoothérapie, vous pouvez consulter le site de Zoothérapie Québec: www.zootherapiequebec.ca.
Mise à jour le 2008-08-18
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