Mais à son plus grand bonheur (et au nôtre), l’hiver de l’actrice chouchou des Québécois sera très chargé. En plus de reprendre – cette fois, dans une autre histoire – le rôle de Nana au théâtre, on pourra la voir à la télé, dès janvier, dans En tout cas ainsi qu’à la barre de Banc public. Vous êtes épuisé pour elle? Nous aussi! On a donc voulu vérifier si elle s’en sortait bien…
Guylaine, vous sentez-vous dans un état d’esprit particulier lorsque vous jouez du Michel Tremblay?
C’est certain qu’à chaque fois, je reçois ça comme un cadeau. C’est un auteur qui décrit à merveille l’âme humaine et tout ce qu’elle peut porter. Et par ce rôle, celui de cette femme exceptionnelle qui était sa maman, je ressens vraiment le devoir de lui faire honneur. C’est quelque chose d’autre, aussi, que d’adapter un livre pour la scène. Michel, c’est un drôle d’oiseau et il fait bien ça!
Ce n’est pas la première fois que vous entrez dans le personnage de Nana. Est-ce que, cette fois-ci, c’est différent?
Je suis très heureuse de travailler avec Michel Poirier à la mise en scène et de retrouver Henri Chassé. Le personnage du fils est plus jeune et ils se pose des questions graves. Il se demande des choses en lien avec la religion, entre autres, des préoccupations encore très actuelles aujourd’hui. Et on se reconnaît beaucoup là-dedans. Devant un enfant fasciné par de grandes choses et des parents qui doivent trouver des réponses. En ce qui a trait à Nana, je veux la personnifier comme une amoureuse de la vie et laisser transparaître son imagination, surtout.
Dès janvier, on vous retrouvera dans la comédie En tout cas, à TVA. Ça fait longtemps qu’on vous a vue dans quelque chose de hop-la-vie à la télé. Vous abordez ça comment?
C’est un projet que j’attendais pas! J’ai lu les premiers épisodes et j’ai trouvé ça drôle et intelligent. Ça aborde la relation d’une mère avec ses adolescents. Mon personnage, Danielle, est une femme extravertie et fonceuse. Je trouve qu’en comparaison avec mon rôle de Marie Lamontagne, dans Unité 9, l’un nourrit l’autre. Ça me permet d’aller chercher mes parts d’ombre et de lumière.
Vous endossez plusieurs rôles à la télé et au théâtre. Comment faites-vous pour travailler autant?
Je dois avouer que, cette année, les projets se bousculent. À part tout le reste, il y a Banc public, que j’animerai à nouveau dès le printemps. Je vis ça avec beaucoup de reconnaissance. Je connais tellement de personnes de mon âge qui n’arrivent plus à trouver assez de projets artistiques pour pouvoir en vivre! Je suis extrêmement chanceuse.
On connait la grande fidélité du public à votre égard. Qu’est-ce qui vous touche le plus chez ces gens-là?
La fidélité, justement! Il n’y a pas une journée qui passe sans que quelqu’un m’arrête dans la rue pour me témoigner son intérêt ou me féliciter pour quelque chose. Des fois, ça remonte même à l’époque du Club des 100 watts! Les gens ont de la mémoire et ils se souviennent de ce qui leur a plu. Récemment, ce qui m’a le plus touchée, ce sont des immigrants – de nouveaux arrivants au Québec – qui savent qui je suis et qui me disent que mes personnages leur donnent accès à la culture d’ici. La télé, c’est plus tuile qu’on pense pour permettre aux gens de connaître un peuple. Quand je jouais dans La petite vie, on m’a fait beaucoup de commentaires à ce sujet. Je crois que c’est encore vrai aujourd’hui et ça m’émeut énormément qu’on me dise que fais partie des canaux qui mènent les nouveaux Québécois à un apprivoisement de leur milieu de vie.
Enfant insignifiant! de Michel Tremblay est une adaptation de son plus récent roman, Conversations avec un enfant curieux, mise en scène par Michel Poirier et mettant aussi en vedette Henri Chassé, Gwendoline Côté, Isabelle Drainville, Michelle Labonté, Sylvain Marcel et Pierrette Robitaille.
Du 13 décembre au 3 février, au Théâtre Jean-Duceppe.
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