Le printemps s’est pointé cette année avec des événements hauts en couleur qui ont marqué l’esprit des gens, comme les tarifs douaniers imposés par Donald Trump, dont ceux aux îles australiennes Heard et McDonald, où ne vivent pourtant que des manchots (!), et les 100 ans de Janette, célébrés le 25 mars dernier, pour ne nommer que ceux-là.
Chose surprenante, bien que l’incertitude économique continue de nous inquiéter et de nous déranger profondément, la vivacité et les accomplissements de notre belle centenaire ont aussi perturbé quelques-uns de ses contemporains plus jeunes, qui se sont dit, après l’avoir vue danser le twist à l’émission En direct de l’univers en mars dernier: «Pourquoi je ne suis pas comme Janette? Et si je ne me rends pas à son âge, qu’est-ce que j’aurai fait de pas correct?»
Dans une entrevue qu’il a accordée quelques jours plus tard à l’émission La journée (est encore jeune), sur les ondes d’ICI Radio-Canada, David Lussier, le gériatre de Janette, a remis les choses en perspective. «Janette, c’est l’exception de l’exception», a-t-il dit. Même la science ne peut expliquer Janette. «Mais ce qui est bien maintenant, c’est qu’elle se montre vulnérable, elle parle de ses maladies et des matins difficiles», a ajouté le médecin. On l’a même vue aussi dans son fauteuil roulant.
Le commun des mortels peut donc respirer: le vieillissement, peu importe sa forme, nous attend tous au détour. Et bien que les progrès de la médecine permettent d’allonger l’espérance de vie, en réalité, les «super vieux» (terme utilisé par le Dr Lussier pour décrire les personnes qui avancent dans le temps tout en conservant une bonne partie de leurs capacités physiques et mentales) ne courent pas les rues pour l’instant, n’en déplaise à la Iron Nun, religieuse et triathlète américaine de 94 ans!
Cela dit, tous les rêves sont de plus en plus permis, même s’il faut parfois ralentir la cadence, en passant, par exemple, des parcours marathoniens à la marche rapide, du vélo de course à la bécane électrique ou encore du twist à la danse en ligne. L’objectif serait de ne pas vouloir à tout prix «performer sa vieillesse», nous rappelle le Dr Lussier. «On ne peut pas tous vieillir comme ça, et ça va nous rendre malheureux si on s’attend à ça.»
Mieux vaut miser sur des choses qui nous font du bien, ajoute le médecin, et quand on ne peut plus les faire, on se trouve d’autres petits plaisirs plus faciles à obtenir. Ça fait partie de l’adaptation au vieillissement.
«Mes désirs sont plus grands que mes peurs», disait la maman de Marina Orsini, notre cover girl de mai, une phrase qui a guidé l’artiste tout au long de sa carrière et qui lui donne le courage et l’énergie aujourd’hui de partir en tournée de spectacles à 58 ans (et on parie qu’elle le ferait aussi 20, voire 30 ans plus tard !), même si cela est exigeant physiquement.
Aller au bout de nos désirs, en acceptant nos limites, ce n’est pas un peu ça, le secret de la jeunesse éternelle?
