8 conseils pour choisir l’organisme qui recevra vos dons

8 conseils pour choisir l’organisme qui recevra vos dons

Par Emmanuelle Gril

Crédit photo: iStock

Votre générosité est essentielle pour permettre aux organismes de bienfaisance de soutenir les causes auxquelles ils se dévouent. Vous souhaitez faire votre part? Voici comment donner au suivant intelligemment.

Même si, au Québec, le nombre de donateurs individuels a baissé au cours des 10 dernières années, il reste que les montants versés aux organismes de bienfaisance ont augmenté. Ainsi, selon la plus récente enquête de la firme d’experts-conseils Épisode, en collaboration avec Léger, les Québécois font des dons moyens de 260$, en hausse depuis 2013. D’ailleurs, si l’on exclut des calculs les personnes qui n’ont pas fait de don, ce chiffre grimpe à 422$. Une bonne nouvelle, car les besoins sont plus grands que jamais.

Cela dit, il n’est pas toujours facile de faire un choix parmi le grand nombre d’organismes qui existent au Canada, et ce dans des secteurs très variés allant de la santé aux services sociaux en passant par l’éducation, la protection des animaux ou les arts et la culture. Les conseils suivants aideront à identifier celui qui répond le mieux à nos valeurs et qui utilisera notre argent à bon escient.

1. Trouver la cause qui nous tient à cœur

La première chose à faire est de déterminer la cause qu’on souhaite soutenir, les valeurs importantes à nos yeux et les objectifs qu’on souhaite atteindre en faisant un don, puis d’identifier les organismes qui répondent à nos critères dans le secteur de notre choix. «Les sites internet sont une bonne source d’information. Beaucoup d’organismes de bienfaisance y publient leur rapport annuel, mais on peut aussi les contacter directement pour leur poser des questions», indique Émilie Lamoureux, présidente désignée de l’Association des professionnels en philanthropie, Section du Québec, et directrice adjointe du service aux diplômés et à la philanthropie de l’École de technologie supérieure.

2. Vérifier la mission

Attention, car le nom de l’organisme peut parfois prêter à confusion. «Par exemple, la Fondation québécoise du cancer apporte soutien et accompagnement au quotidien aux personnes souffrant de cette maladie, alors que la Société canadienne du cancer, elle, se consacre plutôt à la recherche», remarque Fabien Major, professionnel de la finance et chroniqueur en finances personnelles. Si ces deux causes sont nobles, elles diffèrent grandement, c’est pourquoi il est important de valider la mission de l’organisme.

3. Consulter des témoignages

Il faut aussi vérifier que les valeurs affichées par l’organisme se reflètent bel et dans ses actions. Comment le savoir? En consultant le rapport annuel, qui contient beaucoup de détails au sujet de la mission et de la vision mises de l’avant, ainsi que des témoignages de donateurs ou de bénéficiaires. C’est aussi une bonne façon de vérifier que l’organisme jouit d’une bonne réputation.

4. S’assurer de la légitimité

Autre validation essentielle: l’organisme de bienfaisance est-il bel et bien enregistré auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC)? Pour s’en assurer, on peut effectuer une recherche par nom dans la liste des organismes de bienfaisance et autres donataires reconnus, mise à jour quotidiennement par l’ARC, qui comprend 85 400 organismes de bienfaisance enregistrés. Bon à savoir: seuls ceux référencés dans ce répertoire sont autorisés à remettre des reçus fiscaux et, donc, nous permettre d’obtenir un crédit d’impôt pour don. Cette liste se trouve sur canada.ca.

5. Contrôler la transparence

Émilie Lamoureux souligne que la transparence est un aspect auquel on devrait porter une attention particulière. «Le fait que le rapport annuel et les états financiers soient accessibles sur le site de l’organisme est un bon signe à cet égard», explique-t-elle. Idéalement, on devrait aussi pouvoir y retrouver la composition du conseil d’administration.

6. Examiner la gouvernance

La gouvernance, autrement dit la façon dont l’organisme est dirigé et géré, doit aussi être sur notre radar. Il faut s’assurer que celui-ci a bien mis en place des politiques de responsabilité et de transparence, et prendre connaissance de la structure et de la composition du conseil d’administration. Pour remplir adéquatement sa mission, ce dernier devrait être diversifié et indépendant.

7. Valider l’impact de l’organisme

Les états financiers contiennent des informations sur la façon dont les dons sont utilisés, ce qui nous permettra de savoir si notre argent a un impact concret sur le terrain. Si l’essentiel des dons est consacré aux dépenses administratives, il faudra peut-être y penser à deux fois.

8. Se méfier des fraudeurs potentiels

Malheureusement, les fraudeurs sont aussi à l’œuvre dans le domaine de la philanthropie. «Lorsqu’on reçoit une demande de don de façon non sollicitée et urgente, cela devrait nous mettre la puce à l’oreille. Méfiez-vous également si le projet ou l’utilisation de l’argent demeurent flous et peu détaillés. Certains fraudeurs vont aussi utiliser des noms qui ressemblent beaucoup à ceux d’organismes légitimes, c’est pourquoi la vigilance est de mise», prévient Émilie Lamoureux.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE DONS

Il existe trois grands types de dons, explique Fabien Major, professionnel de la finance et chroniqueur en finances personnelles. «On peut donner ponctuellement de l’argent, un bien ou des titres boursiers, par exemple. Il est également possible de faire un don planifié dans son testament ou encore d’opter pour un don récurrent et qu’un prélèvement soit effectué automatiquement et à intervalles réguliers sur notre compte en banque ou notre carte de crédit», dit-il.

Le don planifié est inscrit dans le testament du donateur, idéalement notarié. Ce dernier peut notamment choisir de donner un certain montant à un organisme à son décès. «Ce don générera un crédit d’impôt non remboursable qui sera appliqué à la succession», précise Fabien Major. Un don planifié peut aussi consister à céder un bien ou des titres boursiers. Bon à savoir: dans le cas de ces derniers, il n’y aura pas d’impôt à payer sur le gain en capital.

Le don d’assurance-vie est une autre possibilité intéressante. Il s’agit de donner une police d’assurance-vie, nouvelle ou existante, à l’organisme de son choix. Le propriétaire de l’assurance peut également choisir qu’à son décès, un organisme de bienfaisance en soit bénéficiaire. «S’il y a une valeur de rachat, on pourrait obtenir un crédit d’impôt en calculant la valeur actualisée de la police», précise Fabien Major.

Le don dans un fonds de dotation est une autre option. Dans ce cas, les intérêts produits annuellement par notre don permettront de soutenir la cause de notre choix. C’est une bonne façon de faire durer notre don très longtemps. Là encore, ce type de don est assorti d’un crédit d’impôt.

Fabien Major prévient toutefois que, quoi qu’il en soit, ces déductions n’atteindront jamais un niveau suffisant pour réduire à zéro notre contribution, un mythe tenace selon lui. Par conséquent, quelle que soit la stratégie fiscale, il faut être conscient que de l’argent sortira quand même de notre poche.

Vidéos