L’assurance-vie: pour qui, pourquoi? Explications!

L’assurance-vie: pour qui, pourquoi? Explications!

Par Sophie Stival

Crédit photo: iStockphoto.com

Si l’assurance-vie peut parfois vous être utile à vous, à titre d’assuré, elle l’est aussi à ceux qui vous entourent. Pour qu’ils puissent, par exemple, payer à votre décès vos frais funéraires, l’impôt que vous devrez ou même vos dettes. Elle peut également servir à maintenir le niveau de vie de votre bénéficiaire ou encore à laisser un héritage à un proche. 

Plusieurs personnes dans la cinquantaine ou la soixantaine contractent une nouvelle hypothèque afin de s’acheter un appartement ou même un bateau. Bien souvent, leur résidence principale est déjà entièrement payée. «Prendre un tel engagement, c’est une tendance qu’on observe sur le marché», remarque Kim Oliphant, vice-présidente aux ventes du réseau de courtage de l’assurance individuelle La Capitale Assurance et gestion du patrimoine. Si une personne contracte ainsi une nouvelle dette, elle doit aussi se demander si, à son décès, la succession va devoir rembourser un tel emprunt. Voilà une situation où une assurance-vie pourrait se révéler utile. Il en existe d’autres. 

L’impôt au décès 

Si vous détenez un chalet et que vous êtes seul, votre succession pourrait, après votre décès, avoir des impôts à payer. L’Autorité des marchés financiers (AMF) rappelle sur son site que «la majorité des avoirs du défunt sont présumés vendus et de l’impôt peut alors être payable. À l’inverse, le montant d’assurance-vie versé par l’assureur est toujours libre d’impôt.» Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut donc consulter un conseiller en sécurité financière spécialisé en assurance de personnes. Il pourra établir tous les cas où de l’impôt pourrait être exigible au décès. Il analysera votre situation personnelle et vous aidera à déterminer le montant d’assurance qu’il vous faut. 

Les bénéficiaires

Peut-être avez-vous des enfants ou petits-enfants à qui vous souhaitez laisser un héritage. Si vous souscrivez une assurance-vie et les désignez comme bénéficiaires, ils pourront recevoir une somme d’argent libre d’impôt. Un autre peut désigner sa compagne ou son compagnon comme bénéficiaire afin de s’assurer qu’au décès, cette personne puisse maintenir son niveau de vie. D’autres encore désignent un enfant handicapé afin de sécuriser son avenir financier. 

Après avoir dressé un portrait d’ensemble des besoins d’assurance-vie, on détermine s’il s’agit de besoins temporaires ou de besoins plus permanents. On optera selon le cas pour une assurance- vie temporaire, vie entière ou vie universelle. La prime que vous devrez débourser, mois après mois, année après année, devra évidemment respecter votre budget. 

L’assurance-vie temporaire

L’assurance-vie temporaire semble être la plus connue du grand public. La prime déboursée est fixe et uniforme pendant toute la période, par exemple 10 ans. Ensuite, si le besoin ponctuel devient permanent, on pourra renouveler l’assurance à un prix qui augmentera à chaque renouvellement. Le nouveau montant de la prime sera généralement inscrit dans le contrat d’assurance. Si l’assuré vit longtemps, il peut devenir assez élevé. 

Comme son nom l’indique, cette assurance servira pour des besoins temporaires, comme rembourser le solde d’un prêt ou même aider financièrement des enfants à charge. «Le principal avantage, c’est qu’elle est abordable, surtout durant la première tranche. La stratégie serait donc de ne pas la renouveler», précise Mme Oliphant. Autre point important: la période de renouvellement n’est pas infinie, ce type de contrat cessant habituellement à 85 ans. Passé cet âge, on ne pourra le renouveler, ce qui est très fâcheux quand le besoin d’assurance est encore présent. 

Prenons l’exemple de Lucie, 55 ans, une non-fumeuse dont l’état de santé est considéré comme normal. Afin de protéger le remboursement d’un emprunt d’une durée de 10 ans, elle opte pour une assurance temporaire 10 ans (T10) d’un montant de 100 000$. Selon les calculs de Mme Oliphant, Lucie devra payer environ 220$ par année. Si elle décide à 65 ans de renouveler sa T10, il lui en coûtera alors 1 400$ par année jusqu’à 75 ans. Au-delà de cet âge, sa prime fixe sera de 5 700$ par an. Aïe! Dans ce type de contrat, les primes grimpent très vite. Si Lucie devait mourir, son bénéficiaire recevrait 100 000$. 

L’assurance-vie entière ou permanente

Cette assurance couvre la vie entière de la personne. En la conservant de façon permanente, vous êtes sûr qu’un jour ou l’autre votre assureur paiera le montant prévu à votre contrat. Cette somme est libre d’impôt. Les primes sont la plupart du temps fixes et garanties. L’assureur ne peut plus en changer le montant. 

Cette assurance est populaire auprès de ceux qui souhaitent laisser une somme en héritage ou, encore, qui veulent s’assurer que les frais funéraires ou l’impôt à payer au décès pourront être versés. Elle offre l’avantage d’avoir une valeur de rachat : on vous donne une certaine somme si vous résiliez votre contrat. 

Dans son site web, l’AMF met en garde les détenteurs d’assurance-vie entière : «Avant de mettre fin à une assurance pour obtenir la valeur de rachat, informez-vous auprès de votre représentant des conséquences financières et fiscales. Il est parfois possible d’emprunter sur cette valeur de rachat, et ce, sans mettre fin à l’assurance. Il s’agit alors d’un prêt: vous devrez rembourser avec intérêts, faute de quoi votre assurance prendra éventuellement fin.» 

Plus vous souscrivez jeune à une assurance-vie entière, moins les primes sont élevées. C’est une question d’assurabilité. En vieillissant, l’état de santé se détériore généralement. «Pour la plupart des produits d’assurance-vie, on exige un test de santé, pour d’autres, on se contente d’un petit questionnaire. En 2015, même les personnes qui ont de sérieux antécédents médicaux peuvent trouver une assurance-vie», remarque Mme Oliphant. Mais il est évident que, dans ce dernier cas, le montant assurable pourrait être moins élevé. 

Reprenons l’exemple de Lucie, 55 ans, qui souhaite aujourd’hui acheter une assurance-vie permanente d’une valeur de 100 000$. Elle devra alors débourser 1 500$ par année. «Ce n’est pas si mauvais, puisque cette somme est très semblable à celui qu’elle aurait déboursée au premier renouvellement de son assurance temporaire de 10 ans à 65 ans», remarque Mme Oliphant. L’avantage, avec l’assurance-vie permanente, tient au fait que le contrat de Lucie ne prendra pas fin quand elle aura 85 ans. De plus, le montant de sa prime est garanti. 

L’assurance-vie universelle

Ce type d’assurance est un produit hybride qui comporte un volet assurance- vie et un compte de placement. C’est donc un mélange d’assurance et d’épargne. Il permet au client d’accumuler de l’épargne à l’abri de l’impôt, comme le fait le Compte d’épargne libre d’impôt (CELI), tout en ayant une assurance. Le montant accumulé peut servir éventuellement à payer les coûts de cette assurance (primes). On peut aussi retirer des sommes si le besoin se fait sentir. 

«Depuis que le CELI est apparu, et avec l’augmentation des cotisations annuelles, on remarque que les ventes d’assurance-vie universelle ont baissé. Les gens préfèrent prendre une assurance- vie permanente et cotiser à leur CELI», constate Mme Oliphant. 

L’assurance-vie universelle est un produit plutôt complexe. Il faut être bien conseillé afin de s’assurer que la prime d’assurance est bien payée chaque année. La prime déboursée sera relativement équivalente à celle d’une assurance-vie permanente, puisque c’est un peu le même produit auquel on ajoute une portion placement. Elle comporte des primes qui augmentent avec l’âge ou encore des primes fixes. 

Le montant d’assurance-vie

Les assureurs mettent en ligne plusieurs calculateurs qui peuvent mesurer le montant d’assurance-vie dont vous avez besoin. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada en propose également un sur son site. Il vous suffit d’inscrire les mots clés suivants dans le moteur de recherche Google: montant assurance vie FCAC, ou encore d’aller sur ce lien: www.fcac-acfc.gc.ca/Fra/ressources/ programmesEducatifs/ft-of/Pages/ assurances-2-4.aspx
Vous devrez estimer les coûts liés au décès, vos dettes et autres dépenses, la valeur de vos biens, les frais de subsistance annuels pour le conjoint survivant et les personnes à charge, le nombre d’années pendant lesquelles ces personnes auront besoin de votre aide et, finalement, votre revenu annuel. Bonne recherche! 

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