Exit le «in» de Kevin. Maintenant c’est Kev. Kev Lambert. «Tout le monde m’appelle comme ça dans la vie, explique l’écrivain de 32 ans. C’est presque plus mon nom que Kevin. Puis j’avais envie d’avoir un nom plus neutre au niveau du genre et dans ce sens, je trouvais que Kev marchait mieux.»
Ce point éclairci, on peut passer aux Sentiers de neige, son quatrième roman. Lequel nous catapulte en 2004, chez les Lamontagne. Zoey, huit ans, ne va pas fort fort. Il a beaucoup de mal à accepter la séparation de ses parents et pour la première fois, il va passer les fêtes dans la famille de son père sans que sa mère soit là. «L’élément déclencheur [pour ce livre] a été la soirée de Noël du Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman, explique Kev Lambert. J’ai toujours eu un rapport amour-haine avec Noël. J’avais envie d’aimer Noël, sauf qu’il fallait aller dans la famille. Une famille pas toujours respectueuse, ouverte aux différences ou à l’écoute des enfants, un peu comme celle du roman. J’avais du fun, oui, mais en même temps, c’était dur et donc intense.»
En débarquant chez son mononc Roch, Zoey se sentira vite à part. Autour de lui, ça boit, ça parle fort. Et les plus jeunes? Ben, disons qu’on ne s’en préoccupe pas trop. Heureusement, Émie-Anne est là. Il n’y a qu’avec cette cousine que Zoey se sent bien. Il peut lui parler de tout, même de la créature de cauchemar qui semble l’avoir suivi jusqu’au Lac-Saint-Jean. Et ensemble, ils vont tenter de découvrir ce qu’elle veut, pourquoi elle est là.
«Pour moi, cette créature est la figure de l’inexplicable, une sédimentation de tout ce que Zoey ne comprend pas, précise Kev Lambert. Mes parents se sont séparés quand j’avais trois ans, ce qui fait que je n’ai pas vraiment de souvenirs concrets. Mais je sais que plein de choses dans ma vie ont pris naissance à ce moment-là. Parce que je n’avais pas les outils pour comprendre, j’en ai gardé un sentiment de défaut. Même si aujourd’hui, je sais que mes parents ne se sont pas séparés à cause de moi, il y a des manières de penser remontant à cette époque qui continuent de m’habiter. Alors, ce livre, qui s’inscrit dans des années de thérapie, de démarches de compréhension de moi-même et de ma propre histoire, porte beaucoup sur ce que les parents ne disent pas aux enfants.»
Les sentiers de neige, Éditions Héliotrope (416 p., 31,95$ ou 22,99$ en version numérique)
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