Avec la croissance du tourisme, de plus en plus de destinations commencent à souffrir de l’affluence de visiteurs. Fort heureusement, il existe encore de petits joyaux, à la fois charmants et plus tranquilles! Voici nos suggestions de destinations pour 2019.
En Europe
La forte augmentation du tourisme international affecte plusieurs régions et villes européennes, telles que les Cinque Terre et Venise (en Italie), les Cyclades (en Grèce), les villes de Dubrovnik (en Croatie) ou Barcelone (en Espagne), qui ont toutes entrepris des démarches pour imposer des quotas annuels de touristes ou freiner le nombre de locations Airbnb, par exemple.
Heureusement, plusieurs destinations européennes demeurent encore sous le radar, notamment à l’est de l’ancien Rideau de fer. C’est le cas de l’est de l’Allemagne, par exemple, que le célèbre guide Lonely Planet a justement classé au 2e rang sur sa liste des destinations à découvrir en 2019. Beaucoup moins connu et visité que l’ouest, cette partie de l’Allemagne cache pourtant de magnifiques villes comme Weimar et Dresde, réputées pour leur théâtre et leur opéra, leurs palais baroques (restaurés et devenus de riches musées) et leur riche héritage musical.
On pourrait aussi partir à la découverte de plusieurs anciennes républiques soviétiques comme la Biélorussie ou la Slovénie. Selon plusieurs blogueurs et agents de voyages, si l’on souhaite découvrir une autre Venise, il suffit d’opter pour la capitale slovène, Ljubljana, elle aussi truffée de canaux, d’églises et de monuments qu’on découvre en toute quiétude. Dans son palmarès des villes, Lonely Planet accorde aussi une place de choix (le 3e rang) à Novi Sad, en Serbie. Selon le guide, cette belle serbe doit son charme à «ses nombreuses rues piétonnes, ses parcs et cafés en plein air, ainsi que sa forteresse, qui domine le Danube».
Dans les Caraïbes et en Amérique centrale
Du côté des Caraïbes, la popularité croissante des croisières bouleverse de plus en plus la vie quotidienne et l’ambiance de certaines îles. Au plus fort de la saison, certaines d’entre elles peuvent accueillir jusqu’à cinq ou six navires de croisière par jour, ce qui provoque des importants achalandages dans les rues commerçantes et les sites touristiques.
L’idéal est donc d’y aller pendant les saisons plus creuses (comme le printemps) ou de privilégier les îles moins fréquentées par les vastes paquebots. Sinon, on peut aussi choisir des destinations proposant des alternatives aux grands complexes tout-inclus, ce qui permet généralement une meilleure répartition des visiteurs. C’est notamment le cas de la Martinique, dans les Antilles françaises. La présence de nombreux types d’hébergement – des petits hôtels aux gîtes ruraux – permet de s’y fondre davantage dans la nature, d’encourager des restaurants et des producteurs du coin et, surtout, de passer davantage de temps en compagnie des locaux. Bien que le sud de l’île soit plus balnéaire, toute la partie nord cache d’immenses bananeraies, des plages volcaniques peu achalandées et des rhumeries artisanales, tout cela dominé par un volcan et des montagnes couvertes de forêts tropicales.
On trouve des régions tout aussi tranquilles et authentiques en Guadeloupe, notamment à Basse-Terre (très nature) et sur l’île de Marie-Galante, qui est demeurée très agricole, avec un rythme de vie et des traditions bien à elle. Outre la flexibilité d’hébergement et la touche francophone, la Martinique et la Guadeloupe seront accessibles à moindre coût cet hiver grâce au nouveau vol direct de Norwegian (une compagnie low-cost) à partir de Montréal.
Dans un autre style, il y a aussi l’île d’Anguilla (accessible en bateau via Saint-Martin). Toute petite, Anguilla ne possède pas d’aéroport international ni d’hôtels tout-inclus, ce qui est un choix délibéré du gouvernement local. Par conséquent, on y retrouve surtout des hôtels indépendants (dont plusieurs haut de gamme, par contre) et une multitude de petits restaurants locaux. Chose certaine, l’ambiance y est très relax et, comme l’île est réputée pour ses nombreuses plages de sable blanc, on peut aisément y trouver son petit coin de paradis, au soleil et loin des foules…
Si on cherche une alternative à la Riviera Maya, on peut choisir d’aller plutôt à Holbox, une petite île juste en face où il y a encore peu d’hôtels, moins de monde et plus de calme (par rapport à Cancun et Playa del Carmen, par exemple). Sinon, il y a aussi le Belize… Moins connu et moins desservi par les vols nolisés, ce petit pays d’Amérique centrale est néanmoins réputé pour sa superbe barrière de corail et ses sites de plongée (autour de l’île de San Pedro). Il possède aussi des éco-lodges au cœur de la forêt tropicale, des parcs nationaux protégés, de même que certains sites mayas – comme Caracol – beaucoup moins fréquentés que leurs confrères mexicains.
Ailleurs
Parfois, certaines destinations sont boudées par les touristes à cause d’incidents politiques ou de catastrophes naturelles. Et, très souvent, elles sont plus que prêtes à rebondir ensuite, ce qui représente autant de belles occasions à saisir! C’est le cas pour la Jordanie et l’Égypte, par exemple.
Souvent boudée à cause de ses voisins, la Jordanie est stable politiquement et surtout, elle réserve une panoplie d’expériences mémorables, facilement accessibles. En effectuant un circuit d’une dizaine de jours, on peut dormir dans un campement bédouin dans le désert du Wadi Rum, se balader en dromadaire, plonger dans la mer Rouge, découvrir d’anciennes villes romaines ou le fameux site archéologique de Pétra, sans oublier l’incroyable sensation de flotter dans la mer Morte.
De la même façon, plusieurs experts jugent que l’Égypte est, elle aussi, prête à accueillir à nouveau le touristes, surtout le sud du Nil, qui demeure encore sous-estimé. Surnommée la Nubie, cette région de l’Égypte commence à Assouan, où le Nil devient le lac Nasser. Les bateaux y sont beaucoup plus petits et moins nombreux que sur la partie nord. D’après plusieurs historiens, les rives du lac Nasser cachent certains des plus beaux temples égyptiens, dont celui d’Abou Simbel, véritable chef-d’œuvre creusé dans la montagne en hommage au pharaon Ramsès II.
Amateurs de nature en quête d’exotisme? De ce côté, il est vrai que certains sites (comme l’archipel des Galapagos, l’Antarctique ou le Machu Picchu, au Pérou) frôlent déjà la saturation et imposent désormais des limites pour freiner le nombre de visiteurs. Mais il y a encore beaucoup de destinations moins connues, comme le Botswana ou la Namibie, dans le sud de l’Afrique. Les agences spécialisées dans les safaris photos vantent le grand potentiel de ces deux pays pour la variété et la quantité d’animaux sauvages qu’on peut y voir, plus la variété des expériences possibles (du camping dans la brousse jusqu’aux lodges de luxe). Et, dans le cas de la Namibie, il faut tenir compte aussi de la subtile beauté des paysages, qui incluent notamment les rochers et les dunes du désert du Namib.
En Amérique du Sud, c’est surtout la Patagonie qui reçoit beaucoup d’attention et de visiteurs… Par contre, des coins demeurent encore très peu fréquentés au nord du Pérou et du Chili, comme la vallée d’Elqui, au Chili. Point de glaciers par ici, mais d’autres merveilles surprenantes, tels les paysages lunaires et le ciel étoilé du désert de l’Atacama.
Quand le tourisme crée des frictions…
Selon l’étude Les Faits saillants du tourisme de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) publiée en août 2018, le tourisme international connaît une croissance continue depuis 8 ans, et l’année 2017 a été particulièrement forte, dans le monde entier, avec une croissance de 7 %. Dans certains médias et plusieurs régions européennes (surtout), on commence même à parler de «sur-tourisme», en évoquant des problèmes comme la nuisance sonore dans certains quartiers, l’augmentation du coût de la vie ou le manque de logements pour les locaux, attribué notamment à la popularité croissante des formules de type Airbnb. Et plusieurs villes et régions ont commencé à prendre des mesures pour freiner ces impacts.
Paul Arsenault, titulaire de la Chaire de tourisme de l’ESG-UQAM, explique qu’en effet, «le tourisme s’est beaucoup démocratisé, à cause de l’augmentation de la démographie et, surtout, de l’importante croissance de la classe moyenne en Asie, notamment. Certes, il y a parfois des problèmes dans certaines destinations, mais il n’y a pas lieu de s’alarmer ni de cesser de voyager pour autant, car il existe aussi des solutions relativement faciles à appliquer. Une foule de lieux comme la tour Eiffel, le Machu Picchu et d’autres contrôlent leur nombre de visiteurs depuis longtemps, les gens le comprennent et ça fonctionne bien!»
4 astuces
Si vous le pouvez, essayez de partir légèrement hors saison. Parfois, quelques semaines font une grande différence!
Soyez matinal. Essayez de concentrer vos visites les plus cruciales en matinée, car, de façon générale, plusieurs sites sont beaucoup plus achalandés en après-midi. C’est encore plus vrai dans les grandes villes.
Lorsqu’il s’agit de destinations balnéaires populaires (comme Cuba ou le Mexique), on s’éloigne aisément du monde dès qu’on délaisse un peu les côtes pour aller découvrir la campagne ou les villes coloniales, par exemple.
En faisant vos recherches sur votre destination (ou avant de faire le choix de vos dates), allez voir son calendrier des événements. Ainsi, vous pourrez éviter que votre séjour ne coïncide avec un grand rassemblement sportif, un festival ou un important congé local, susceptible d’attirer de grandes foules ou de provoquer une pénurie d’hôtels.
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