Les techniques d’épilation au laser ont évolué. Si elles conviennent aujourd’hui à un plus large public, de nombreuses contre-indications demeurent.
1. Grâce aux avancées technologiques, avoir un teint foncé n’est plus nécessairement un frein à l’épilation au laser.
VRAI. C’est une question de longueur d’onde. Les appareils de dernière génération munis d’un laser Nd-YAG de 1064 nanomètres sont spécifiquement destinés à traiter les carnations foncées, et ce, sans risque de brûlure, pour autant qu’ils soient manipulés par des mains expertes.
«Ce n’est vrai que pour ce type d’appareil, qu’il n’est d’ailleurs pas souhaitable d’utiliser sur les peaux caucasiennes, car le résultat ne sera pas maximisé», avertit toutefois Valérie St-Pierre, enseignante en soins esthétiques et en épilation au Centre de formation professionnelle Antoine-de-Saint-Exupéry, à Montréal. Les autres lasers sur le marché, tout comme la lumière pulsée, qui fonctionnent avec des longueurs d’onde plus courtes, sont pour leur part efficaces pour éliminer les poils foncés sur un teint clair.
2. Les poils blancs ne peuvent être épilés au laser.
VRAI. Pour que la photoépilation (qui englobe à la fois les différents types de laser et la lumière pulsée) fonctionne, il faut absolument un pigment. Voilà pourquoi cette technique n’a aucun effet sur les poils blancs, ni les blonds, ni les roux d’ailleurs. Il n’existe qu’une option pour s’en débarrasser définitivement : l’électrolyse, alias épilation électrique, résume Valérie St-Pierre.
3. L’épilation au laser permet d’éliminer définitivement toute pilosité.
FAUX. Même en suivant les directives à la lettre, certains poils et le fin duvet continueront à être visibles après les quelque 18 mois de traitements recommandés. Explications? «Le laser n’élimine pas toute la pilosité, révèle Karine Girard, enseignante au programme en épilation du Centre de formation professionnelle 24-Juin de Sherbrooke. En fait, on dit qu’il miniaturise le poil. À la longue, les poils pâlissent et ne sont alors plus atteignables par le laser, mais ils sont toujours là. Pour parler d’épilation définitive, il faut ajouter des séances d’électrolyse à la fin du traitement.»
4. Le recours à la photoépilation s’avère une bonne option pour éliminer quelques poils au menton.
FAUX. Parce qu’il faut raser au préalable les zones à épiler, le laser (tout comme la lumière pulsée) est rarement la méthode à préconiser pour s’attaquer à la pilosité faciale, du moins chez les femmes. «Je trouve que l’électrolyse, qui permet de cibler chaque poil un à un, est beaucoup mieux adaptée à cette partie du corps», estime Karine Girard.
Cela dit, l’épilation au laser est de plus en plus prisée par ces messieurs afin de mieux définir les contours de leur barbe, notamment.
5. Les traitements au laser sont douloureux.
VRAI. Cela dit, la sensation de pincement demeure dans les limites du tolérable. «Il existe des appareils conçus pour atténuer cette douleur, que ce soit par un effet d’aspiration ou de refroidissement de la zone traitée», tempère néanmoins Karine Girard.
Bon à savoir : il n’est pas recommandé d’appliquer une crème anesthésiante. «Il faut pouvoir avertir la technicienne si l’inconfort augmente ou si la douleur devient trop difficile à supporter», rappelle Valérie St-Pierre.
6. L’assiduité aux rendez-vous est un gage de succès.
VRAI. Pour des résultats optimaux, les séances devraient avoir lieu obligatoirement toutes les six à huit semaines afin de cibler le plus de poils possible. La quasi-totalité d’entre eux – les plus foncés, du moins – devraient ainsi avoir disparu au bout d’une dizaine de traitements (un nombre qui varie cependant en fonction de nombreux facteurs, notamment l’importance de la pilosité).
7. Il est possible de poursuivre les rendez-vous même durant l’été.
ÇA DÉPEND. Comme l’exposition au soleil est proscrite jusqu’à six semaines avant et après chaque séance, le meilleur moment pour entamer une série de traitements demeure l’automne, ce qui permet de coordonner les rendez-vous afin de pouvoir prendre une pause durant la belle saison, calcule Karine Girard. À une exception près. «L’été, il n’y a pas de problème à épiler des zones cachées comme les aisselles», précise-t-elle.
8. Tout le monde peut recevoir des traitements d’épilation au laser.
FAUX. Le laser est contre-indiqué dans plusieurs cas, par exemple si on souffre de diabète, d’épilepsie ou d’une maladie cardiaque, mais aussi si on prend des médicaments photosensibilisants, des immunosuppresseurs ou de la cortisone, pour n’énumérer que ceux-là. Pour en avoir le cœur net, il vaut mieux consulter un professionnel de la santé avant de prendre rendez-vous.
Pour les mêmes raisons, la technicienne en épilation a le devoir d’effectuer une évaluation complète, incluant un questionnaire médical, avant de déterminer un plan de traitement. Aucune évaluation n’est prévue? Fuyez!
9. Seules les techniciennes diplômées peuvent offrir des séances d’épilation au laser.
FAUX. L’exercice de la photoépilation et de l’épilation à l’électricité demeure peu réglementé au Canada. Comment, alors, s’assurer que nos traitements seront réalisés dans les règles de l’art par une technicienne dûment formée? En vérifiant que la personne qui manipule l’appareil possède un diplôme reconnu, par exemple une attestation de spécialisation professionnelle (ASP) de 540 heures en épilation délivrée par le ministère de l’Éducation, répond Valérie St-Pierre. «Même si on utilise un appareil performant homologué par Santé Canada, il faut savoir s’en servir», illustre-t-elle.
10. Les prix peuvent varier grandement d’une région à l’autre.
VRAI. Difficile de donner un ordre de grandeur. Les coûts dépendent non seulement de la taille de la zone du corps à traiter (l’épilation des jambes ou du dos sera bien sûr plus onéreuse que celle des aisselles, par exemple), mais aussi de la technologie utilisée et de la ville où on habite.
La bonne idée pour économiser: prendre rendez-vous dans une des cliniques d’épilation installées à même les centres de formation professionnelle de la province (liste).