Au Canada, deux collisions routières mortelles sur trois surviennent lorsque les conditions sont idéales. Le temps est au beau fixe, la chaussée est sèche, la vie est belle… et c’est la catastrophe.
Malgré les festivités et les tempêtes de neige, décembre et janvier ne sont pas les deux mois les plus meurtriers sur la route, au pays. C’est surtout en juillet et en août, au beau milieu des vacances estivales, que les Canadiens se tuent en voiture.
Plein soleil: quand la route n’existe plus…
Tout conducteur a vécu cela en roulant vers l’est le matin ou vers l’ouest en fin de journée: l’aveuglement total par les rayons du soleil. Soudain, c’est comme si la route n’existait plus.
Dans cette circonstance, première recommandation: ralentissez. Si tout le monde se met à freiner brusquement devant vous, vous profiterez d’une certaine zone tampon.
Vous n’y voyez guère? Dites-vous que les autres sont dans la même situation… Alors, assurez-vous d’être vu en allumant vos feux de croisement (les phares de jour seuls ne font malheureusement pas s’illuminer les feux arrière).
Les verres fumés et le pare-soleil limitent certes l’éblouissement, mais il y a plus important encore: le parebrise doit être exempt de traces de doigts, de relents de fumée de cigarettes et autres dépôts étranges. Car de tels vestiges se transformeront en prismes de réflexion sous l’effet des rayons et viendront encore plus brouiller votre champ de vision.
Vous roulez depuis un bon moment déjà? Profitez d’un arrêt à la station-service pour faire une pause ou pour manger une bouchée. Lorsque vous reprendrez la route, le soleil sera sûrement plus haut dans le ciel – ou carrément couché.
Dans le brouillard: non, pas les clignotants…
On ne sait jamais à quel moment une nappe de brouillard nous rendra aveugle. Pire encore, on ne sait jamais ce qui pourrait alors surgir devant nous. Un véhicule à l’arrêt? Un chevreuil qui traverse la route?
Qui plus est, le brouillard s’accompagne d’une bonne dose d’humidité. Le bitume risque donc d’être glissant. Voilà pourquoi votre vitesse doit être en harmonie avec la visibilité: c’est-à-dire réduite.
Pour vous assurer d’être bien vu, allumez vos feux de croisement. Votre véhicule est équipé de phares antibrouillard? Utilisez-les. Ils rempliront leur rôle, soit d’éclairer la route sous le crachin… dans la mesure où leurs faisceaux sont correctement dirigés: à l’horizontale ou vers le bas. Surtout pas vers le haut, car ils amplifieraient le problème.
Dans le brouillard, une vieille habitude nous fait mettre en marche nos clignotants d’urgence? Voilà qui n’est pas une bonne idée, soutient l’Association canadienne des automobilistes (CAA). «Un automobiliste qui aperçoit votre véhicule “sur les clignotants” pourrait penser que vous êtes en panne sur l’accotement et tenter alors une manoeuvre de redressement aussi inutile que dangereuse», explique le porte-parole Philippe St-Pierre.
Justement, à propos du régulateur de vitesse…
Sur l’autoroute, le régulateur est le meilleur moyen de conserver une vitesse stable et, par conséquent, d’épargner du carburant (jusqu’à 15% d’économie, soutient la publication américaine Edmonds.com).
Cependant, si l’autoroute s’étire en région montagneuse, le dispositif sera plus nuisible qu’efficace: en ascension, il sollicitera inutilement votre moteur. Mieux vaut le désengager et plutôt, lors des montées, réduire la pression de votre pied sur l’accélérateur.
Certes, vous perdrez un peu de vélocité, mais vous la reprendrez à la prochaine descente – dans le respect des limites légales, évidemment.
Animal de compagnie
À bord de votre véhicule, il n’y a pas que les occupants à deux pattes qui doivent être attachés. Vos animaux de compagnie ont tout intérêt à l’être, eux aussi.
Pensez-y: en cas d’un impact à 80 km/h, votre chat de 10 kilos qui roupille sans être retenu sur la banquette sera catapulté comme s’il tombait d’un cinquième étage. À 100 km/h, votre chien de 45 kilos qui n’est pas sanglé dans son harnais viendra frapper les sièges avant… comme s’il s’était transformé en un éléphant de six tonnes.
Passez donc à l’animalerie pour trouver le harnais de voyage qui convient à votre animal. Sa sécurité et la vôtre passent avant son confort et sa liberté d’action à bord!
Autre chose: la SPCA rappelle de ne pas laisser votre animal dans votre véhicule en été, même lorsque celui-ci est garé à l’ombre, fenêtres entrouvertes.
Comme les chiens et les chats transpirent peu, ils sont vite menacés quand le mercure monte. «La température dans une voiture stationnée peut atteindre 60 ºC en quelques minutes, et votre animal connaîtrait alors une mort horrible», dit la porte-parole Alanna Devine.
Le climatiseur: on brise le mythe
On a toujours dit que l’utilisation du climatiseur pouvait faire augmenter la consommation en carburant (de 10 à 35%, selon les véhicules). Et que pour réduire la dépense, mieux valait baisser les glaces, du moins en ville et à basse vitesse.
C’est toujours vrai. Mais sur l’autoroute, où les experts ont toujours suggéré plutôt l’utilisation du climatiseur, la chose est plus complexe qu’on ne le croyait, comme viennent de le découvrir des chercheurs de l’américaine Oak Ridge National Laboratory.
Leurs conclusions: l’aérodynamisme d’un véhicule est un facteur encore plus important, dans l’équation «consommation», que l’utilisation du climatiseur.
Selon leur étude dévoilée en avril dernier, moins un véhicule est aérodynamique (les utilitaires, par exemple), plus la pénalité en carburant sera grande sur l’autoroute si on utilise le climatiseur plutôt que de rouler toutes vitres baissées.
Explication: l’air s’engouffrant alors dans l’habitacle ne produit guère plus de résistance que celle déjà produite par la silhouette peu profilée du véhicule. Par contre, l’habitacle sera nettement plus bruyant, pour le plus grand désagrément des occupants…
Votre véhicule est-il prêt?
Avant de prendre la route des vacances, pensez à offrir une bonne inspection mécanique à votre voiture. Une vidange d’huile ne peut pas faire de mal – et de nouveaux balais d’essuie-glace non plus…
Assurez-vous également que vos pneus sont bien gonflés (n’oubliez pas le pneu de secours…). Car on ne le dira jamais assez: un pneu sous-gonflé de quatre livres se traduit par une gourmandise accrue en carburant de 2%, sans compter son usure prématurée.
Votre véhicule n’est plus de la première jeunesse et sa fiabilité vous inquiète? Pourquoi ne pas louer une voiture? Vous épargnerez ainsi à votre fidèle un effort de plusieurs centaines de kilomètres, et vous ne risquerez pas la coûteuse réparation effectuée dans un garage que vous ne connaissez pas.
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