Comptez-vous pédaler pendant des heures ou simplement faire quelques sorties du dimanche? Pensez-vous privilégier les pistes cyclables ou les routes de campagne? Allez-vous pédaler sur du plat, parcourir des vallons, gravir des côtes? Posez-vous les bonnes questions. Parce que si vous n’avez pas mis les pieds dans une boutique vélo depuis 20 ans, préparez-vous à avoir un choc.
Oubliez les vélos à 10 et 12 vitesses qui faisaient fureur il n’y a pas si longtemps encore. Les modèles d’aujourd’hui proposent le double de vitesses et même plus. «Pour vous dire à quel point l’univers du vélo a changé et combien cela peut être déroutant, certains clients, après avoir acheté un vélo, reviennent à la boutique parce qu’ils n’ont pas trouvé le changeur de vitesses, qui se trouve maintenant logé aux poignées du guidon», rapporte Eric Wiseman, représentant chez Louis Garneau Sports.
Les nouveaux vélos ont aussi été mis au régime. Fini, les bécanes en acier pesant plus de 15 kg difficiles à traîner dans les côtes! La tendance est à la légèreté et au confort. Des facteurs que se disputent âprement les cadres en fibre de carbone et ceux en titane.
Vélo en aluminium, en fibre de carbone ou en titane?
Bien que la moitié des vélos soient encore fabriqués en aluminium, les vélos avec cadre en fibre de carbone ont la cote auprès des consommateurs qui ont franchi le cap de la cinquantaine. Vendus à partir de 2 000$, ce sont des vélos sans soudure, qui résistent à la corrosion. La fibre de carbone a aussi l’avantage de réduire les vibrations. Voilà une valeur sûre, gage de confort pour le cycliste qui prévoit rouler pendant trois heures et plus.
Mais attention: le carbone résiste mal aux chocs. La moindre chute au sol peut s’avérer fatale pour le cadre, qui devra être remplacé. «Ce qui encourage les mieux nantis à se tourner vers des vélos en titane, qui se vendent à partir de 3500$», constate Jacques Sennéchael, rédacteur en chef du magazine Vélo Mag. Léger et robuste, le titane offre aussi une étonnante capacité d’absorption des chocs et des vibrations. Un facteur très apprécié lorsque le sol est dur, notamment tôt au printemps et tard à l’automne.
Combien faut-il payer ?
Un vélo de route d’entrée de gamme, juste assez confortable et performant pour rouler entre 2 000 km et 4 000 km par saison, coûte entre 1 500$ et 2 500$. «Le prix varie en fonction du type de cadre et de la qualité des composantes du vélo», souligne Alexandre Frenette, conseiller et mécanicien au Centre du Vélo, à Repentigny.
Pensez équipement
Il faudra aussi prévoir l’achat de plusieurs accessoires, à commencer par les pédales, qui ne sont plus incluses. À cela s’ajoutent les chaussures, le casque de protection, l’odomètre, les gants, le cuissard, le maillot, la bouteille d’eau, le kit d’entretien, etc. La facture peut facilement s’élever à 500$. Quelques boutiques offrent des rabais sur les accessoires au moment de l’achat du vélo. Profitez-en.
Des vélos adaptés aux babyboomers
Évidemment, les fabricants de vélo sont très conscients que les babyboomers veulent garder la forme et qu’ils disposent des moyens financiers pour le faire. C’est d’ailleurs dans ce groupe d’âge que se trouvent le plus grand nombre de nouveaux adeptes du cyclisme. Par conséquent, on voit de plus en plus de vélos adaptés à des utilisateurs dont les muscles et les os n’ont plus 20 ans.
Ces vélos que l’on dit du type «routier confort» proposent des cadres allongés et des guidons surélevés. Le fabricant Specialized a, pour sa part, ajouté des inserts de gel de silicone (des zerts) dans le cadre de ses vélos de la gamme Roubaix. Réducteurs de vibrations, ces inserts rendent les sorties à la campagne beaucoup plus agréables.
Le manufacturier américain Trek, a, quant à lui, développé la technologie Isospeed pour ses vélos de la série Domane. Il s’agit d’un découpleur situé à la jonction du tube de selle et du tube supérieur et qui a pour effet d’absorber les chocs. De quoi ravir les cyclistes au popotin sensible!
Autre technologie très appréciée par la «nouvelle génération» de cyclistes: les transmissions de vitesse électronique, signées entre autres par Shimano et Campagnolo. Conçus à l’origine pour les cyclistes professionnels, ces systèmes, qui permettent de changer les vitesses avec un seul bouton, séduisent plusieurs baby-boomers ces jours-ci. «Mais ce n’est pas parce qu’un vélo est équipé de pièces Shimano qu’il s’agit systématiquement d’une 72 Cadillac», avise Yannick Perreault, gérant de la boutique Bicycles Quilicot, à Montréal. Shimano fabrique des pièces de différentes qualités (Sora, Tiagra, 105, Ultegra, Dura-Ace…). Idem chez Sram, principal compétiteur de Shimano, qui varie aussi les gammes de produits (Apex, Rival, Force…).
Le vélo hybride
Il va de soi qu’une analyse de vos besoins et de vos désirs est essentielle avant de partir à la conquête de votre nouvelle monture. Aussi, cernez au plus près vos projets de cycliste. De plus, «un bon conseiller va vous poser plusieurs questions pour mieux vous guider vers la meilleure combinaison cadre et composantes», mentionne Alexandre Frenette. Dommage que certains négligent cette étape. Il arrive fréquemment que les détaillants voient des cyclistes changer trois fois de modèles de vélo en cinq ans!
La plupart d’entre eux ont d’abord acheté un vélo hybride. En effet, plusieurs tiennent mordicus à effectuer leur retour sur deux roues avec ce type de modèle. Ils craignent d’avoir des maux de dos avec le guidon standard. Sachez que le modèle hybride est tout à fait indiqué pour le cycliste qui se limite à des balades en ville, qui roule entre la maison et le boulot, et qui souhaite bénéficier d’une vue périphérique.
Si, au contraire, vous planifiez partir à l’aventure, participer au Grand Tour et rouler sur des routes de campagne, oubliez ce modèle. «Même performant, l’hybride n’est pas conçu pour les longues distances», soutient Jacques Sennéchael. En fait, les cyclistes qui aiment rouler mesurent rapidement les limites de ce type de vélo… et voudront s’en départir après une première saison.
L’essor du vélo électrique
Il n’y a pas si longtemps, le vélo électrique se classait dans la catégorie des objets excentriques. Aujourd’hui, les détaillants le considèrent comme un produit d’avenir. Il faut savoir que le vélo à assistance électrique (appelé VAE) s’est raffiné. Et lui aussi a perdu du poids.
Prenons l’exemple du système BionX, dont la popularité grimpe en flèche au pays et aux États-Unis. Doté d’un moteur, d’une pile lithium-ion et d’une console, il s’installe sur un vélo classique. Selon le poids du cycliste et la fréquence d’utilisation du moteur, le BionX propose une durée d’autonomie allant de 60 km à 110 km. «On en vend près d’une cinquantaine par année. Principalement auprès de la clientèle féminine qui apprécie cette aide électrique lors des longues balades avec monsieur», souligne Alexandre Frenette du Centre de Vélo de Repentigny. Le système BionX se vend à partir de 1 200$ dans plus d’une trentaine de boutiques vélo au Québec.
À noter: il ne faut pas confondre le VAE avec la mobylette. Le VAE ne peut rouler à plus de 32 km/h. Et parce qu’il est équipé d’un moteur, son utilisateur doit obligatoirement porter un casque.
D’autres options électriques
• L’eVox de Miele. Cet hybride est recommandé pour la ville. Le moteur propose une autonomie de 40 km à 150 km selon l’utilisation. À partir de 2 700$.
• Le Velec. Ce vélo de conception canadienne propose trois types de moteur-roue pour mieux s’adapter à la taille du cycliste. À partir de 1 700$.
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