Coup d’oeil sur les ressources intermédiaires d’hébergement

Coup d’oeil sur les ressources intermédiaires d’hébergement

Par Marie-Josée Lacroix

Crédit photo: iStock Photo

Pourtant, «13 000 personnes y vivent, dont 62 % sont des personnes âgées en perte d’autonomie. D’autres sont atteintes de déficience intellectuelle ou de problèmes de santé mentale», précise Johanne Pratte, directrice générale de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ). Les bénéficiaires sont généralement âgés de 70 ans et plus. Depuis leur création, il y a une vingtaine d’années, ces ressources se sont multipliées, et les critères de santé et de sécurité se sont beaucoup améliorés.»

On y accueille les personnes qui ne peuvent plus vivre à domicile, même avec du soutien, ni en institution de soins de longue durée, d’où le terme intermédiaire. Une travailleuse sociale, employée d’un établissement public tel qu’un CLSC, évalue alors le degré d’autonomie de la personne, puis l’établissement la confie au type de RI qui convient le mieux à ses besoins. 

«Ces milieux de vie adaptés se veulent le plus ressemblants possible à un chez-soi, avec du personnel présent 24 heures sur 24. Les personnes âgées ont généralement une chambre privée avec salle de bain, dans des résidences avec salle à manger et salons communs.» Le propriétaire du lieu est responsable du personnel – préposés aux bénéficiaires – qui assure les services au quotidien, alors que l’établissement public offre toute la gamme de services professionnels – infirmière, diététiste, etc. – et s’assure de leur qualité. Cette équipe multidisciplinaire voit à l’adaptation individualisée de ces soins et services. Par exemple, «pour chaque bénéficiaire atteint de troubles mentaux, un plan d’intervention est établi, avec les proches si possible. On encourage d’ailleurs ces derniers à s’impliquer et à être présents.»  

Chaque ressource travaille également avec les organismes actifs dans l’environnement. «Des liens se créent entre les RI, les usagers et la communauté.» On pense à Partage humanitaire, à Laval, ou aux élèves musiciens qui viennent donner un concert. «Certains bénéficiaires, pas nécessairement très âgés, veulent sortir et participer à des activités. Nous les soutenons dans ces démarches.» C’est ainsi que la personne pourra être reconnue comme membre de la collectivité, ce qui est l’un des objectifs de ces milieux de vie.  

Selon l’ARIHQ, un milieu de vie est aussi un endroit où chaque personne trouve écoute, empathie et réponse à ses besoins affectifs. Le roulement élevé du personnel permet-il d’établir ces liens? La directrice générale admet ce problème: «Nous vivons la même situation que tout le réseau d’hébergement et de soins à domicile, financé par le ministère de la Santé. C’est un défi, car le personnel est un enjeu de première importance. L’Association réclame toujours plus de financement pour maintenir des équipes stables.» Toutefois, «puisque ces lieux sont de plus petite dimension que les immenses résidences, que l’établissement public est très présent et que beaucoup de gens gravitent autour des bénéficiaires, il est plus facile de voir les insatisfactions et de corriger rapidement les manquements», signale Johanne Pratte. 

Il est bon de savoir que ne devient pas propriétaire d’une ressource intermédiaire qui veut: «Chaque RI est octroyée par un établissement public à la suite d’un appel d’offres et d’une évaluation des répondants. Les gens qui se lancent – infirmiers, enfants de parents qui ont été placés – veulent offrir des services de qualité, faire les choses différemment et travailler avec les bénéficiaires. C’est un engagement important. Nous les rencontrons lors des congrès annuels et nous constatons que ce sont des gens toujours à l’affût des nouvelles techniques, des gens très impliqués.»

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