On s’ennuie de voyager? Embarquons pour un tour du monde à travers des plats emblématiques qui racontent l’histoire de leur pays d’origine. Prêt pour le décollage?
MEXIQUE
Du poulet au chocolat et des piments à la sauce aux noix
Même sans soleil mexicain, on profite de sa riche gastronomie, qui a d’ailleurs été reconnue par l’UNESCO comme chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l’humanité! Elle inclut des plats aussi originaux que les chiles en nogadas et le mole poblano, qui proviennent de la région de Puebla, au centre du pays. Généralement servi avec du poulet, le mole est une sauce au chocolat épicée, préparée avec une trentaine d’ingrédients dont des amandes, des arachides, des raisins, du chocolat, de la cannelle et différentes variétés de piments. Tout un mélange! Les chiles en nogadas, eux, sont farcis d’un mélange de porc, de fruits (frais et secs), puis recouverts d’une sauce aux noix et de graines de grenade. Mélangeant le sucré et le salé, puis le vert, le rouge et le blanc, les couleurs du drapeau mexicain, ce plat est devenu une fierté nationale, souvent servi lors des fêtes de l’indépendance mexicaine.
VIRGINIE
Vive les arachides!
Pour faire voyager nos papilles en Virginie, pourquoi pas une soupe aux arachides? «Comme elles sont très abondantes ici, c’est un mets typique de notre État», mentionne Brigitte Bélanger-Warner, représentante de l’Office de tourisme de la Virginie . À l’origine, ce plat était surtout consommé par les esclaves des plantations du Sud. Par la suite, les arachides sont devenues populaires auprès des soldats pendant la guerre civile et encore plus au XXe siècle, avec l’arrivée du beurre de cacahuètes. «Aujourd’hui, cette soupe est proposée en Virginie dans plusieurs restaurants raffinés, dont celui de l’Hôtel Roanoke», souligne Mme Bélanger-Warner.
Pour la recette de soupe aux arachides, c’est par ici!
GÉORGIE
Influences d’ailleurs
Située entre l’Europe et l’Asie, sur l’ancienne route de la soie, la Géorgie a hérité de nombreuses influences – perses, ottomanes, asiatiques, européennes ¬, qui se reflètent dans sa cuisine. L’UNESCO a même inscrit les banquets géorgiens sur sa liste du Patrimoine immatériel de l’humanité. Parmi les plats nationaux se trouvent l’irrésistible pain khatchapouri, farci au fromage et souvent servi avec un œuf sur le dessus. «Ce pain ressemble à un soleil», dit Tina Nadare, guide à Tbilissi,la capitale géorgienne. Impossible, selon elle, de passer à côté des kinkhalis, des raviolis géants qui ressemblent un peu aux dumplings asiatiques. «Avant, ils étaient farcis avec du mouton et surtout consommés par les bergers, dans les montagnes du Caucase, précise Mme Nadare. Maintenant, iIs contiennent des légumes, du porc ou du bœuf, et sont servis dans tous les restaurants! Il faut d’abord mordre dans la pâte pour aspirer le bouillon, faute de quoi on risque d’avoir des surprises!» Délicieux, les kinkhalis sont désormais incontournables dans cette partie du Caucase.
PÉROU
Épices et lait de coco en vedette!
À l’instar des autres spécialités présentées dans cet article, la cuisine péruvienne figure elle aussi au Patrimoine immatériel de l’UNESCO pour sa grande variété de plats et de saveurs. Pour Frida Velarde, une journaliste d’origine péruvienne, le lomo saltado (ou bœuf sauté) est à l’image du pays: coloré, épicé et métissé! «C’est un plat ancien qui fusionne des influences incas, européennes et asiatiques: les piments jaunes péruviens, puis les pommes de terre, tomates et oignons apportés par les conquérants Espagnols au XVIIe siècle. Et, grâce à l’influence des nombreux travailleurs chinois arrivés au XIXe siècle, ce plat se prépare maintenant dans un wok avec de la sauce soja.» Bien sûr, le Pérou est aussi réputé pour ses ceviches, du poisson cru mariné avec de la lime et des épices. Selon plusieurs, ce sont les meilleurs en Amérique du Sud!
MAROC
Sucré, salé ou les deux?
Pour d’autres saveurs exotiques, on peut aussi compter sur la pastilla marocaine, qui pourrait provenir des Berbères ou avoir été apportée au Maroc par les Maures, lorsqu’ils ont fui l’Andalousie au XVe siècle. «C’est vraiment LE plat associé à toutes les fêtes», explique Kenza Soubaa, de l’Office national marocain du tourisme. «C’est une sorte de tarte faite de pâte feuilletée qu’on préparait jadis avec du pigeon, des oignons, des amandes et de la cannelle, entre autres. Aujourd’hui, il y en a aussi aux fruits de mer, ainsi qu’une version seulement sucrée, pour le dessert. Mais la plus traditionnelle reste celle préparée avec du poulet, qui remplace les pigeons, et qui associe toujours le sucré et le salé.» Ces deux saveurs combinées sont un gage de succès!
MARTINIQUE
Colombo coloré
Chaque année, plusieurs restaurants québécois proposent des plats et cocktails martiniquais lors du festival Martinique Gourmande. Pour patienter jusqu’à la prochaine édition, son porte-parole, le chef Jérémie Jean-Baptiste, nous invite à cuisiner un colombo au poulet qui, précise-t-il, réunit à merveille les couleurs et l’histoire métissée de son pays. «Les épices du colombo proviennent notamment de l’époque des engagés indiens, arrivés dans l’île avec leurs recettes de currys, raconte le chef. Et, comme ils n’y trouvaient pas toutes leurs épices habituelles, ils en ont ajouté d’autres locales, comme le bois d’Inde.» Le colombo est aujourd’hui généralement préparé avec du poulet ou de la chèvre, une viande très commune en Martinique. On le sert avec du riz, qui absorbe bien la sauce. «En plus d’être savoureux, c’est certainement un des plats les plus populaires et rassembleurs de l’île. Si vous y ajoutez, au dessert, des bananes flambées au rhum vieilli, c’est un succès assuré!» Quelle belle façon de retrouver un peu la chaleur des Antilles!
Pour se mettre dans l’ambiance de la Martinique, en musique:
Des desserts de tous les horizons
Les desserts emblématiques sont probablement plus nombreux que les plats salés traditionnels. Il n’y a qu’à penser au célèbre gâteau sachertorte autrichien, inventé à Vienne dans le café du même nom, ou au forêt-noire allemand, fait avec du kirsch, de la génoise au cacao, de la crème chantilly et des cerises. Et que dire du pavlova, dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande revendiquent la paternité? La ballerine russe Anna Pavlova y avait fait une grande tournée dans les années 1920, ce qui aurait inspiré plusieurs pâtissiers à créer ce gâteau à la meringue croustillante, aux fruits et à la crème. Les Jamaïcains, eux, ne fêtent jamais Noël sans leur fameux gâteau aux fruits. Riche et moelleux, ce gâteau éponge est confectionné avec du rhum, des cerises, des prunes et des fruits exotiques longuement macérés dans du rhum ou du vin (visitjamaica.com).
Avec ces plats, provenant des quatre coins du monde, on ne manquera pas d’idées pour ajouter un peu d’exotisme dans nos menus quotidiens!
Commentaires: