Fini la sécheresse vaginale!

Fini la sécheresse vaginale!

Par Marie-Josée Lacroix

Crédit photo: iStock Photo

Aussi intime soit ce problème, la sécheresse vaginale ne devrait pas être tabou, d’autant qu’elle touche une femme ménopausée sur deux!

Il existe en plus des solutions simples et efficaces à la portée de toutes. La sécheresse vaginale est le symptôme de la ménopause le plus courant après les bouffées de chaleur. Ces dernières diminuent avec le temps, «par contre, plus on avance en âge, plus la sécheresse vaginale progresse vers l’atrophie de la muqueuse vaginale si on n’y pallie pas», rappelle la Dʳᵉ Michèle Moreau, omnipraticienne spécialiste de la santé des femmes.

Les tissus du vagin s’amincissent et il se rétrécit, ce qui amène un inconfort, voire des douleurs, lors des relations sexuelles. «Même des femmes sans activité sexuelle en souffrent. Elles sentent une irritation, l’impression d’avoir du papier sablé entre les jambes. C’est essentiellement dû à la baisse d’œstrogènes.» Si d’autres facteurs peuvent être à l’origine de la sécheresse vaginale (certains médicaments et des maladies auto-immunes), sa cause principale est en effet la diminution importante d’hormones due à la ménopause. «La façon logique d’y remédier est de nourrir le tissu vaginal d’œstrogènes.» Toutefois, si la sécheresse est bénigne, on peut commencer par utiliser un lubrifiant ou un hydratant vaginal, en vente libre en pharmacie.

Ces produits améliorent la souplesse du vagin et facilitent les rapports sexuels. «Leur action est superficielle: ils ne traitent pas le problème de base. Pour certaines, ce sera suffisant. Sinon, il faudra passer à autre chose.»

Des hormones à la rescousse!

Si on cherche une solution plus efficace, un traitement local d’hormonothérapie est généralement prescrit. Il épaissit notamment la muqueuse, qui s’assouplira.Les hormones sont également bénéfiques pour la masse osseuse. On les utilise sous forme de crème ou de comprimés, deux fois par semaine. «Les récepteurs d’œstrogènes reliés au vagin ont besoin d’un dosage plus élevé pour être plus actifs, mais il n’y a aucun danger puisque l’absorption est uniquement locale, jamais sanguine», rassure Michèle Moreau.

Autre option, l’anneau vaginal. «Connu depuis plusieurs années en Europe, ce traitement hormonal est peu utilisé ici, alors qu’il se révèle très efficace. On l’insère facilement autour du col, il est imperceptible et il agit pendant trois mois. Il suffit ensuite de le remplacer, si nécessaire.» L’acide hyaluronique peut aussi corriger une sécheresse vaginale peu importante en hydratant la muqueuse. Selon la Dre Moreau, l’action est superficielle, mais parfois suffisante pour une sécheresse sans atrophie. Pour entretenir la flore vaginale perturbée par ce problème de santé, certaines adoptent les probiotiques. Bien que leur efficacité ne soit pas démontrée scientifiquement, des données laissent entendre qu’ils pourraient être salutaires.

Selon notre experte, il faudrait toutefois d’abord s’attaquer à la cause: le manque d’œstrogènes. «Les traitements hormonaux ont créé la panique il y a quelques années, et c’est dommage: le traitement d’œstrogènes local est tellement sécuritaire! Même les femmes atteintes d’un cancer du sein pourraient en bénéficier quand la chimiothérapie a entraîné la destruction de leurs ovaires et, donc, des œstrogènes. Rien à craindre, puisque la quantité d’œstrogènes utilisée est beaucoup moins importante que celle présente dans notre système avant la ménopause. Et les inconforts causés par la sécheresse vaginale seront éliminés.» Attention, toutefois: afin de conserver une bonne santé vaginale, il faut poursuivre le traitement à long terme. Si on arrête, la muqueuse s’asséchera de nouveau et les inconvénients réapparaîtront.

La pudeur retient trop souvent les femmes de parler de cette situation à leur médecin. C’est pourtant le premier geste à poser! Et si le médecin lui-même ne semble pas à l’aise, on lui demande de nous en référer un autre. «Ce tabou se compare à celui de la dysfonction érectile. Aujourd’hui, les hommes en parlent plus librement avec leur médecin.»

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