Êtes-vous de sexe masculin ou féminin?
Les maladies cardiovasculaires chez les femmes non ménopausées ne sont pas légion et, avant 50 ans, ce sont les hommes qui conservent le triste record des infarctus. Toutefois, le risque de maladies cardiaques chez les femmes grimpe en flèche à la ménopause, alors que les oestrogènes cessent d’assumer leur rôle protecteur en dilatant les artères et en stabilisant le taux de cholestérol. Au final, plus de femmes que d’hommes meurent des suites d’une maladie cardiovasculaire.
Autre constat surprenant: les maladies du coeur et les AVC sont responsables de sept fois plus de décès chez les femmes que le cancer du sein. D’une part, bien des femmes considèrent encore l’infarctus comme une maladie d’homme et ne prennent pas au sérieux les signes avant-coureurs. D’autre part, si les hommes souffrent de symptômes classiques lors d’une crise cardiaque (douleur écrasante au centre de la poitrine qui peut irradier au bras gauche, à la mâchoire et au dos), les femmes sont plutôt susceptibles de ressentir des malaises atypiques souvent confondus avec une indigestion ou une crise de panique, ce qui retarde le diagnostic. Mais qu’importe votre sexe, consultez rapidement dès le moindre doute.
Souffrez-vous d’hypertension?
L’hypertension est un facteur de risque majeur dans le développement des maladies cardiovasculaires et de l’AVC. L’hérédité constitue un élément important dans l’émergence de l’hypertension, et plus encore quant à sa précocité. D’autres facteurs comme le tabagisme, la sédentarité, l’obésité et la consommation de sel – principalement celui contenu dans les aliments transformés (conserves, sachets, surgelés) – sont également en cause. Or, parce que l’hypertension est généralement asymptomatique, de nombreux individus ignorent qu’ils en souffrent.
C’est donc une bonne idée de prendre régulièrement votre tension artérielle (la plupart des pharmacies mettent un tensiomètre à la disposition des clients). Si elle s’affiche souvent au-dessus de 135 mm Hg, il est fort possible que vous soyez hypertendu. Parlez-en à votre médecin. En Amérique du Nord, plus de 50% des personnes de 65 ans et plus souffrent d’hypertension. La bonne nouvelle: une pression artérielle bien traitée est une des façons les plus efficaces de réduire rapidement le risque de développer un trouble cardiovasculaire.
Maladies cardiovasculaires: fréquence cardiaque et exercice
Êtes-vous souvent à bout de souffle?
Sentez-vous votre coeur s’emballer? Avez-vous l’impression que votre coeur bat parfois irrégulièrement? Ressentez-vous un inconfort pendant ou après une activité physique?
Normal de voir votre fréquence cardiaque et votre tension artérielle grimper durant un effort physique. Normal aussi qu’elles s’emballent lorsque vous êtes angoissé, fatigué ou sous le coup d’une forte émotion. Mais si un ou plusieurs de ces symptômes persistent ou semblent injustifiés, ne les prenez pas à la légère. Consultez. Ils peuvent être l’indice d’un problème plus sérieux. Une investigation est nécessaire. Et le plus tôt sera le mieux.
Faites-vous de l’exercice tous les jours?
Les maladies du coeur sont deux fois plus fréquentes chez les personnes inactives et sédentaires. Les bienfaits de l’exercice, même modéré, pratiqué régulièrement: il améliore la circulation sanguine, fait grimper le bon cholestérol (HDL), diminue les risques d’hypertension et de diabète, aide à contrôler le poids et, par le fait même, protège des maladies coronariennes. Voilà de quoi vous réjouir si vous êtes actif! Sinon, il est temps de passer à l’action.
Les professionnels de la santé recommandent de faire de l’activité physique au moins 150 minutes par semaine, d’une intensité modérée à vigoureuse, par périodes de 10 minutes ou plus. Même avec un horaire chargé, il est possible d’intégrer l’activité physique à votre routine quotidienne, ne serait-ce qu’en marchant 15 minutes d’un bon pas pour vous rendre au bureau ou en empruntant les escaliers au lieu de l’ascenseur.
Maladies cardiovasculaires: embonpoint et tour de taille
Faites-vous de l’embonpoint?
Au Canada, 60% des adultes ont un surplus de poids ou sont obèses! Inquiétant quand on sait que l’embonpoint et l’obésité représentent d’importants facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Le surpoids peut aussi entraîner d’autres problèmes, comme l’hypertension, un taux élevé de cholestérol et de triglycérides ainsi que le diabète. La solution: maintenir le plus possible un poids santé, avec un IMC – indice de masse corporelle – se situant entre 20 et 25. L’IMC se calcule en divisant le poids par la taille au carré. Exemple: 68 kilos + (1,65 m x 1,65 m) = 25.
Et mangez sainement. Méfiez-vous notamment des gras trans qui élèvent le mauvais cholestérol (LDL) et abaissent le bon (HDL), de même que des gras saturés qui font aussi grimper le mauvais cholestérol. En choisissant des viandes maigres, du poisson et des produits laitiers allégés, en mangeant davantage de fruits et de légumes et en limitant au minimum votre consommation de sel et de sucre, vous réduirez considérablement votre risque.
Tour de taille: êtes-vous «pomme» ou «poire»?
Méfiez-vous si vous avez un corps en forme de pomme. L’excès de gras abdominal – concentré autour de la taille plutôt que sur les hanches ou les fesses – augmente considérablement votre risque de maladies cardiovasculaires, même si vous affichez un poids normal. En effet, une corrélation claire a été établie entre l’excès de graisse au niveau de la taille et plusieurs affections comme le diabète, l’hypertension et les maladies cardiovasculaires. Prenez donc l’habitude de mesurer de temps à autre votre tour de taille. Il ne devrait pas dépasser 88 cm (35 po) chez les femmes et 102 cm (40 po) chez les hommes.
Maladies cardiovasculaires: tabagisme
Fumez-vous?
Outre son incidence sur le cancer du poumon, le tabagisme augmente considérablement les risques de souffrir de maladies du coeur et d’AVC. Il serait relié à au moins 30% des cas de maladies cardiovasculaires. C’est que le tabac contribue à l’accumulation de plaques dans les artères et au rétrécissement des vaisseaux sanguins, favorise la formation de caillots sanguins, réduit l’apport en oxygène dans le sang, fait monter la pression artérielle et fait travailler le coeur plus fort. Un fumeur verrait également son espérance de vie réduite de 14 ans (13 ans chez les femmes) par rapport à un non-fumeur en raison des risques de développer précocement des problèmes cardiaques de même que des cancers.
Faits encourageants: moins d’un an après avoir cessé de fumer, les risques de succomber à une maladie cardiovasculaire sont réduits de moitié; en moins de 5 ans, les risques d’AVC sont presque identiques à ceux des non-fumeurs; en moins de 10 ans, les risques de décès par cancer du poumon sont réduits de moitié; et en moins de 15 ans, les risques de maladies cardiovasculaires sont semblables à ceux des non-fumeurs. Alors, prenez la résolution d’écraser une bonne fois pour toutes. Vous ne fumez pas? Souvenez-vous que l’exposition à la fumée secondaire peut aussi être nocive. Si vous vivez dans un environnement enfumé, votre risque équivaut à environ 25 à 30% de celui du fumeur.
Maladies cardiovasculaires: hérédité et stress
Vos proches ont-ils souffert de maladies coronariennes?
Votre risque de développer un problème cardiovasculaire double si un membre de votre famille (père, mère, frères, soeurs) a souffert d’une maladie cardiaque avant l’âge de 60 ans. Plus la maladie s’est déclarée tôt, plus vous devez être vigilant. Les mesures préventives seront alors plus énergiques.
Êtes-vous stressé?
Les études le prouvent: un stress élevé et non traité peut à la longue contribuer au développement de maladies cardiovasculaires. Non sans raison. Il surexcite le système nerveux, accélère le rythme cardiaque et augmente la tension artérielle. Pour éviter ces effets dommageables, apprenez à vous détendre. Les gens les plus à risque sont en effet ceux qui ne se donnent pas les moyens de réduire leur stress au quotidien, ne serait-ce que quelques minutes à la fois.
C’est le stress qu’on garde en soi qui est le plus nocif. Alors, adoptez illico des gestes zen: déléguez plus de tâches à la maison et au bureau, prenez de lentes et longues respirations dans les moments stressants, faites des exercices de relaxation et des activités plaisantes, offrez-vous de longs bains chauds, etc.
Maladies cardiovasculaires: alcool
Consommez-vous de l’alcool?
En grande quantité, l’alcool a un impact sur le diabète, le poids, le foie et les maladies cardiovasculaires. Donc, si vous consommez de l’alcool, faites-le avec modération. Si vous êtes une femme, ne prenez pas plus de 2 consommations par jour, pour un maximum hebdomadaire de 10. Si vous êtes un homme, n’en prenez pas plus de 3 par jour, pour un maximum hebdomadaire de 15.
Bon à retenir: le vin rouge aurait des vertus cardioprotectrices… s’il est consommé en quantités raisonnables. Il augmenterait le bon cholestérol sanguin (HDL), protégeant ainsi les artères de l’accumulation de plaques de graisse qui obstruent le passage du flot sanguin. Faites-en bon usage!
Merci au Dr George Honos, chef du service de cardiologie au CHUM, ainsi qu’à la Fondation des maladies du coeur et de l’AVC pour leur collaboration.
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