La guerre aux poils

La guerre aux poils

Par Jessica Dostie

Crédit photo: iStock

La ménopause entraîne son lot de changements physiologiques. Outre les désagréables bouffées de chaleur, certaines femmes remarqueront de nouveaux poils dans des zones du visage habituellement lisses: menton, lèvre supérieure, pommettes, mâchoire, voire sur la poitrine ou le dos, etc. Cette pilosité non désirée vous dérange? Voici les techniques les mieux adaptées pour s’en débarrasser.

La pilosité féminine, au visage comme sur les autres zones du corps, demeure taboue. Pas étonnant que de nombreuses femmes aux prises avec l’hirsutisme (oui, c’est ainsi qu’on nomme la chose) cherchent par tous les moyens à éliminer ces poils qui deviennent plus visibles avec l’âge.

La faute aux hormones? Peut-être!

L’apparition de poils au beau milieu du visage compte parmi les effets collatéraux de la ménopause et des déséquilibres hormonaux qui surviennent autour de 50 ans. En clair, pendant que les hormones féminines, l’œstrogène et la progestérone, chutent, le taux de testostérone, lui, prend le dessus, stimulant la pousse de tous ces poils embarrassants. L’hirsutisme peut toutefois aussi être causé par certaines prédispositions génétiques, entre autres.

Y a-t-il certaines méthodes d’épilation plus appropriées selon la partie du corps ou le type de poil à éliminer? «La réponse est oui», confirme Leslie Elvidge, formatrice en chef pour les instituts de beauté The Ten Spot. Zoom sur quelques techniques éprouvées.

En institut

Le laser

Selon Leslie Elvidge, le laser s’avère un moyen rapide et relativement peu douloureux d’éliminer les poils de façon définitive. À titre d’exemple, il faut calculer six à huit séances d’une dizaine de minutes pour venir à bout de la moustache. Et finie, l’époque où il fallait absolu- ment avoir le teint clair et une pilosité foncée pour que ça fonctionne!

«La technologie a beaucoup progressé, ce qui nous permet aujourd’hui, avec les appareils les plus récents, de traiter à peu près tous les types de poil, et ce, peu importe la carnation.» Le hic? «Il faut tout de même une certaine pigmentation, c’est-à-dire que le laser ne peut pas cibler les poils gris ou blancs, qui ne contiennent aucune mélanine», avertit-elle. Sans oublier un frein majeur pour certaines femmes: il faut absolument raser les zones traitées entre les rendez-vous (même sur le visage!) et ne surtout pas les épiler à la pince ni à la cire.

L’électrolyse

Contrairement au laser, l’électrolyse (ou épilation électrique) peut faire disparaître n’importe quel poil, quelle que soit sa couleur, au moyen d’un courant électrique qui détruit le bulbe. La patience est toutefois de mise, estime Leslie Elvidge, puisqu’il faut s’y astreindre toutes les trois ou quatre semaines pendant au moins un an avant d’obtenir les résultats escomptés.

«C’est une méthode plus ancienne que le laser qui non seulement demande plus de temps (il faut insérer le filament dans chaque follicule pileux, poil par poil), mais qui est aussi habituellement plus douloureuse et peut occasionner davantage de rougeurs, à réserver pour les très petites zones qui ne peuvent être épilées autrement.» De plus, la repousse doit être laissée telle quelle entre les séances. «Vous pouvez uniquement la couper à l’aide de ciseaux si elle vous dérange.»

Mise en garde: la procédure est proscrite aux personnes atteintes de maladie cardiaque, de diabète, d’eczéma, d’une infection cutanée sur la zone à épiler ou d’une folliculite. Les patientes immunosup- primées devraient également s’abstenir d’y recourir.

À la maison

L’épilation à la cire

D’emblée, Leslie Elvidge conseille de faire appel aux services d’un professionnel. «C’est toujours plus difficile de s’épiler soi-même, car on ne tire jamais aussi rapidement et c’est là qu’on risque de se retrouver avec des poils incarnés», dit-elle. Si on se sent capable de le faire à la maison, elle suggère d’utiliser un produit de bonne qualité, « surtout pas les bandes prêtes à l’emploi qu’on retrouve en pharmacie!», et d’attendre que les poils atteignent la longueur optimale, soit environ 6 mm (1/4 po). Enfin, appliquer une lotion apaisante après coup contribuera à minimiser les rougeurs.

Attention, toutefois, aux poils blancs, souvent plus drus et épais, quasi impossibles à arracher. «Ceux-là, on n’a pas le choix de les raser, de les couper ou de les éliminer à l’électrolyse», convient l’experte.

La lumière pulsée

Si la grande majorité des instituts préfèrent désormais le laser, une technologie qui permet d’obtenir des résultats rapidement et convient à presque tout le monde, les épilateurs compacts à la lumière pulsée (ou IPL, intense pulsed light) conçus pour une utilisation à domicile se sont multipliés.

Avantage? La lumière pulsée, pratiquement indolore, permet bel et bien de diminuer la pilosité. Inconvénient? Ces appareils sont destinés à être utilisés sur une peau blanche aux poils contrastants, il faut être assidu et on doit faire de nombreuses retouches (la fréquence recommandée varie en fonction de l’appareil).

La décoloration

Ce procédé a certes fait ses preuves, mais il comporte aussi son lot de désagréments, à commencer par de possibles allergies au produit utilisé. Pour réduire tout risque de réactions cutanées, il vaut mieux suivre le mode d’emploi à la lettre, faire un test de tolérance 48 heures avant l’opération et ne pas laisser la crème décolorante trop longtemps sur la peau. «La décoloration demeure une bonne option si vous ne voulez pas utiliser de cire ni les méthodes d’épilation définitives», croit Leslie Elvidge.

La pince à épiler

La bonne vieille pince à épiler s’avère une solution accessible à peu de frais pour retirer quelques poils dérangeants ici et là. Bien sûr, ils repousseront, mais pas besoin d’attendre un prochain rendez-vous pour les éliminer à nouveau. Parfait pour les retouches ! Comment procéder afin de bien retirer le poil sans le sectionner? Il s’agit de le saisir au plus près de la peau, puis de tirer d’un coup sec dans le sens de la pousse.

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