Voyager n’est pas sans risque!

Voyager n’est pas sans risque!

Par Marie-Josée Roy

Crédit photo: iStock

Quand on s’apprête à sortir du pays, mieux vaut se préparer en amont afin d’éviter les désagréments. Une chute, une piqûre d’insecte porteur de la dengue ou du zika, une morsure de serpent venimeux, voire une infection parasitaire, par exemple, peut vite assombrir nos vacances. Conseils pour prendre le large en toute sécurité.

Avant de s’envoler pour un séjour à l’extérieur du Canada, mieux vaut s’assurer que notre carnet de vaccination est bien rempli. «Tous les vaccins de base recommandés selon l’âge et l’état de santé devraient être à jour: tétanos, COVID-19, influenza, rougeole, etc.», rappelle Jean-François Desrosiers, médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec. Il recommande de s’informer auprès d’un professionnel de la santé ayant les connaissances requises en santé voyage afin de s’assurer de parer à toute éventualité.

«Chaque destination est unique et chaque voyageur a son propre bagage, ses vaccins, ses maladies… Cette analyse-là doit être faite par un professionnel habilité en santé voyage, et non par un médecin de famille. On peut se rendre dans une clinique spécialisée en santé du voyageur ou dans certaines pharmacies offrant ce service.»

Direction sud

Le Dr Desrosiers recommande notamment le vaccin contre l’hépatite A pour la plupart des destinations tropicales, même pour un court séjour. «On peut contracter une hépatite A par l’eau ou encore par l’alimentation. Cette maladie peut s’avérer grave, particulièrement chez les aînés.»

Il est également suggéré de traîner avec soi des sels de réhydratation et du lopéramide (ex. Imodium®) afin de contrer les effets désagréables de la diarrhée du voyageur. Dans tous les cas, on consulte au moins six semaines avant notre départ afin de s’assurer d’être bien protégé.

En cas d’hospitalisation

À l’étranger, une visite aux urgences peut coûter des milliers de dollars, sans parler des frais inhérents à une éventuelle hospitalisation. Hélas, ces charges exorbitantes ne sont à peu près pas couvertes par la Régie de l’assurance maladie du Québec, d’où l’importance de miser sur une assurance voyage privée parfaitement adaptée à nos besoins.

Voyageurs aguerris, Lise Giguère et son conjoint, Jean, ont eu recours à leur assurance voyage lors d’un séjour aux États-Unis. «En 2016, nous nous sommes rendus à Anchorage, en Alaska, d’où partait la croisière que nous nous apprêtions à prendre. Jean a commencé à se sentir mal avant même de descendre de l’avion. Il était tellement faible que j’ai insisté pour qu’on se rende à l’urgence. Jean a pu voir un médecin sans attendre. Ils ont vérifié son stimulateur cardiaque, réalisé des prises de sang et fait des radiographies. Les médecins ont pensé qu’il s’agissait d’un début de pneumonie. Nous avons passé une dizaine d’heures à la clinique, d’où nous sommes repartis avec une prescription pour renouveler le médicament qui lui avait été administré. Jean se sentait mieux, mais il avait besoin de repos. Comme nous voyagions beaucoup à l’époque, nous avions tous deux une assurance voyage annuelle. En Alaska, l’hôpital a traité directement avec la compagnie d’assurance, ce qui nous a évité bien des tracas. J’ai tout de même vu passer la facture: les frais s’élevaient à 20 000 $.»

Bon à savoir

  • Lorsqu’on séjourne au Canada, mais à l’extérieur du Québec, nos dépenses médicales ne sont couvertes que partiellement en suivant des montants préétablis. Par exemple, la RAMQ ne remboursera que 40,80$ des 125$ exigés pour une consultation médicale dans une clinique de l’Alberta, le reste étant aux frais du contribuable.
  • Les médecins, dentistes et optométristes œuvrant au Canada, mais à l’extérieur du Québec n’acceptent pas systématiquement la carte d’assurance maladie. Il arrive fréquemment que la personne doive régler la facture et demander un remboursement à la RAMQ par la suite.
  • À l’extérieur du Canada, la RAMQ couvre une mince partie des frais engendrés par une consultation médicale ou une hospitalisation. Par exemple, alors qu’une hospitalisation de deux jours en Floride coûte environ 16 000$, le remboursement de la RAMQ s’élève à… 200$ (100$ maximum par jour).
  • Les personnes séjournant à l’extérieur du Québec plus de six mois au cours d’une même année ne sont plus couvertes par la RAMQ. Cela dit, une dérogation est permise une fois tous les sept ans.
  • Les médicaments achetés à l’extérieur du Québec ne sont jamais remboursés par la RAMQ et ce, même s’ils ont été prescrits par un médecin.

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