Avec l’âge, soit on prend du poids, soit, à l’inverse, nos kilos fondent comme neige au soleil, ce qui peut devenir problématique. On garde donc un œil sur notre pèse-personne, parce qu’une perte de poids peut être un signe qu’on souffre de dénutrition. «La prévalence de la dénutrition au moment de l’admission en centre hospitalier de courte durée est de 45 %, soit presque un patient sur deux! Et elle est sensiblement la même dans les CHSLD», rapporte Paule Bernier, Dt. P., présidente de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ).
«La perte d’appétit est commune chez les personnes âgées et peut causer une perte de poids et mener à la dénutrition. En vieillissant, les besoins caloriques diminuent et le risque de manquer de certains nutriments (calcium, vitamine D) est plus élevé», explique la diététiste-nutritionniste Marie-Claire Gahel-Calouche, Dt. P., de MCGC Nutrition.
Les causes de dénutrition chez les aînés sont nombreuses: budget d’épicerie limité, incapacité physique, perte du désir de manger ou diminution de l’appétit due aux effets secondaires de certains médicaments. «Plusieurs raisons psychologiques et socioéconomiques sont liées à la consommation réduite d’aliments nutritifs et à la perte de poids», souligne Marie-Claire Gahel-Calouche. Mieux vaut donc rester attentif à ces signaux s’ils nous concernent ou qu’on les observe chez un proche. Si c’est le cas, selon le contexte, on adopte les stratégies suivantes:
• Quand sortir faire l’épicerie est problématique, on demande l’aide de la famille, de proches, d’organismes spécialisés pour faire nos courses, ou on commande en ligne et on se fait livrer l’épicerie à domicile.
• Quand on perd le désir de se faire à manger (pour cause de dépression, de solitude, de la perte de l’être cher), on essaie de trouver des occasions de manger dans un contexte social, on invite des amis à manger.
• Quand la diminution du goût et de l’odorat affecte le plaisir de manger, on rehausse les saveurs avec des fines herbes ou des épices.
La dénutrition peut avoir de graves conséquences, au point de mettre en jeu l’autonomie des personnes qui la subissent. «C’est pourquoi il est important d’encourager une saine alimentation chez les aînés afin de leur assurer une meilleure qualité de vie et une meilleure santé générale à long terme, d’éviter les carences nutritionnelles liées à la perte de poids et de prévenir leurs conséquences, dont l’ostéoporose, la sarcopénie ou les fractures», estime Marie-Claire Gahel-Calouche.
Or, il existe des moyens de contrer la dénutrition, soutient la nutritionniste. En privilégiant par exemple un apport de calories provenant d’une alimentation variée qui contient suffisamment de protéines et de fibres alimentaires: légumes et fruits, légumineuses, noix et graines, grains entiers, produits laitiers maigres, viandes et substituts maigres.
Et surtout, on n’oublie pas de bien s’hydrater! Outre l’eau, on consomme des soupes, du lait ou des substituts de lait. «Choisissez aussi des aliments à la fois commodes et sains: légumineuses en conserve sans sel ajouté, légumes surgelés, compotes de fruits sans sucre ajouté, tomates en cubes (teneur réduite en sodium), fruits congelés, poulet rôti (désossé, sans peau) et fromage tranché ou râpé à moins de 20 % de matières grasses», conseille la diététiste.
Info: Centre de référence sur la nutrition de l’Université de Montréal, extenso.org; Découvrez les aliments, unlockfood.ca/fr.
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