David a mené son équipe de basket en finale régionale tout en obtenant d’excellents résultats scolaires et en bénévolant au Club des petits déjeuners. Arrivée chez nous il y a un an à peine, Viviane a déjà terminé son parcours de francisation tout en prenant soin de ses six enfants. Luis, qui avait décroché de l’école à 14 ans, s’est repris en main, bouclant son secondaire en seulement deux ans. Lauréat d’un concours de poésie, Albert est le meilleur élève de son école et l’un des deux initiateurs des manifestations des jeunes pour l’environnement. Soundouss, étudiant dans l’une des écoles les plus défavorisées du Québec, affiche de si bons résultats en mathématiques, physique et robotique que Polytechnique lui offre une bourse d’études. Le gala Méritas de la Commission scolaire de Montréal, auquel j’assistais récemment pour la première fois, raconte tant d’histoires inspirantes…
Devant ces élèves allumés, on est forcément touchés. Et que dire quand Isela, toute frêle, est montée sur scène recevoir le prix pour la démocratie pour les débats qu’elle organisait et sa défense des plus faibles. Elle est atteinte de nanisme, oui, mais rien en elle ne faisait pitié. Au contraire, une farouche détermination semblait l’habiter. Plus tard, c’est Julien qui s’est avancé dans son fauteuil roulant, la tête et les membres déformés par une maladie neurodégénérative, pour recevoir le prix de français dans un immense sourire; l’an prochain, il compte commencer l’université en élève libre.
Impressionnée par leur force de caractère, à mon retour, j’ai tapé leurs noms sur Google pour en apprendre davantage sur leur parcours. Et là… nulle trace de l’un ou de l’autre, même au détour d’un blogue ou d’un journal local. Rien. À l’heure où l’existence se valide souvent sur les réseaux sociaux, cette absence interpelle: les personnes handicapées vivraient-elles dans un monde parallèle? Comme pour répondre à la question, au colloque annuel du Cregés (Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale), des aînés atteints, entre autres, de surdité ou de cécité témoignaient. Même simplicité. Et même bravoure à affronter le quotidien sans attendre l’aide de personne, à tracer leur route en refusant de se définir par cette différence.
Est-ce cette attitude exemplaire qui les rend si peu visibles? Pourtant, selon l’Office des personnes handicapées du Québec, près du quart des 65 ans et plus ont une incapacité. La semaine passée, une lectrice nous a demandé d’ajouter des sous-titres à nos vidéos sur le site de Bel Âge. C’est fait. Mais il y a sûrement d’autres aspects qu’on oublie. Vous qui nous lisez, si vous êtes concerné, que pourrions-nous améliorer dans le magazine, dans les sujets abordés, sur notre site ou lors de nos activités pour vous faciliter la vie? Écrivez-nous sans hésiter!
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