La vie familiale a beaucoup changé au fil du temps et la place des grands-parents n’est plus celle d’avant. Petit tour d’horizon sur le rôle de Papi et de Mamie en 2023.
À 52 ans, maman d’un garçon et d’une fille de 13 et de 11 ans, je peux dire que la relation que mes enfants, surtout petits, ont développée avec mes parents est très différente de celle que j’ai eue avec mes grands-parents. Je les aimais bien, mais je n’étais pas particulièrement proche d’eux. Cela s’explique en partie par le nombre de petits-enfants entre lesquels ils devaient partager leur attention!
«Le fait que les grands-parents d’aujourd’hui aient souvent moins de petits-enfants est assurément un facteur qui joue dans les changements quant au rôle qu’ils jouent auprès de ces derniers, estime Andrée-Anne Boucher, sociologue et professeure au cégep de Victoriaville. Maintenant, il y a plus de grands-parents pour moins de petits-enfants, notamment en raison des familles reconstituées.» (En 2016, au Canada, plus de 560 000 enfants vivaient dans une famille recomposée.)
La sociologue, qui a fait son mémoire de maîtrise sur le rôle grand-parental, croit également que les grands-parents d’aujourd’hui se basent sur le modèle de grand-parentalité qu’eux-mêmes ont connu, tout en se disant qu’ils souhaitent offrir quelque chose d’un peu différent.
Un rôle différent, mais pas unique
Selon les recherches menées par Andrée-Anne Boucher, on pourrait classer les rôles des grands-parents en quatre catégories:
Les Gâteaux
«Ils veulent être très présents, mais essentiellement pour gâter leurs petits-enfants et en déviant un peu des règles établies par les parents», explique la sociologue.
Les Coopérants
Également très présents, mais en respectant les consignes des parents. Ils sont un peu le prolongement du modèle qui règne à la maison.
Les Impliqués
«Ils valorisent beaucoup leur rôle de grands-parents et estiment qu’ils ont leur mot à dire dans l’éducation des jeunes.»
Les Transmetteurs
Ils sont plus détachés, sans pour autant être absents. «Ce qu’ils souhaitent surtout, c’est de transmettre certains de leurs savoirs, des activités qu’ils aiment, des valeurs en lesquelles ils croient.»
Évidemment, il s’agit ici de définitions sommaires qui n’expliquent pas toutes les subtilités des relations entre grands-parents et petits-enfants. Pour la sociologue Sophie Mathieu, de l’Institut Vanier de la famille, certaines conjonctures peuvent aussi moduler cette relation, comme le manque de places en garderie, par exemple. «Je pense que des facteurs externes ont une incidence sur les relations familiales élargies, rapporte la sociologue. Si les grands-parents peuvent être plus sollicités parce que les parents n’ont pas trouvé de place en garderie, cela va nécessairement teinter la relation.»
Chose certaine, les grands-parents vont continuer d’être très occupés. «Ils ont déjà commencé à être interpellés par des employeurs à cause de la pénurie d’emplois, dit Sophie Mathieu. Et ça n’ira pas en ralentissant!» De fait, un rapport de Statistique Canada (2022) estime que la dernière vague des baby-boomers travaillerait plus longtemps que ceux qui les ont précédés, soit jusqu’à au moins 70 ans.
Heureusement, ils sont plus en forme que jamais ! Non seulement ils vivent plus vieux, mais ils sont aussi en meilleure santé. Selon plusieurs études, dont celle parue en 2021 dans The Journals of Gerontology, de nos jours, les personnes de plus de 65 ans sont en bien meilleure santé physique et cognitive que celles de la même tranche d’âge il y a près de 30 ans. « Je crois aussi que les grands-parents d’aujourd’hui voient davantage leurs petits-enfants comme un cadeau, une chance qu’ils ont, alors qu’avant, les grosses familles étaient plus communes », ajoute Andrée-Anne Boucher.
Ils semblent également être plus conscients des bienfaits qu’ils ressentent en s’occupant de leurs petits-enfants, de leur sentiment d’utilité et de la reconnaissance qu’ils peuvent en tirer.
Un impact sur toutes les générations
Les experts l’affirment: les rapports intergénérationnels entraînent une foule de bénéfices, tant sur le plan cognitif que physique et affectif. Ainsi, une étude du Boston College parue en 2015 a montré que lorsque grands-parents et petits-enfants étaient proches, les risques de dépression diminuaient d’une part et d’autre. Des dizaines de recherches soulignent les effets bénéfiques sur l’estime de soi autant chez les jeunes que chez les moins jeunes, ainsi que sur la santé cognitive, la santé cardiovasculaire et même l’espérance de vie des grands-parents.
De plus, dans certaines familles, cette relation a un impact bien concret sur le fonctionnement des journées. «Par exemple, pour un parent seul ou ayant un horaire atypique, la présence des grands-parents peut répondre à un besoin important, très pratico-pratique», dit Andrée-Anne Boucher. Étant donné que 16 % des enfants canadiens vivent dans des familles monoparentales, il est en effet de moins en moins rare de voir les grands-parents jouer un rôle actif auprès de leurs petits-enfants.
On constate aussi la hausse des familles multigénérationnelles vivant sous un même toit. En 2016, plus de 400 000 foyers au Canada étaient multigénérationnels, une augmentation de 38 % depuis 2001, la plus importante parmi les différents types de ménages existants. Au Québec, 1,6 % des ménages québécois vivent en cohabitation intergénérationnelle à l’heure actuelle, rapporte le site de l’Observatoire des réalités familiales du Québec.
Quelle que soit la place occupée par les grands-parents auprès de leurs petits-enfants, celle-ci doit d’abord être convenue avec les parents. «On peut se faire une idée de la place qu’on veut prendre comme grand-parent, dit Andrée-Anne Boucher, et même en discuter en amont avec nos enfants, mais il y aura toujours un temps d’ajustement nécessaire.»
Ajuster nos attentes, discuter, établir nos limites, discuter encore et, surtout, apprécier pleinement la présence des grands-parents au cœur des familles comme un apport important au tissu familial… et de la société entière.
Bonjour et merci pour votre article. Mon épouse et moi sommes grands-parents de onze petits-enfants (de 23 ans à 5 ans). Notre rôle de grands-parents a beaucoup été mis de côté depuis que nous sommes devenus proches aidants pour les parents de mon épouse (97 ans et 95 ans). C’est une situation qui demande beaucoup. Je suis certain que nous ne sommes pas les seuls dans cette situation car nos parents vivent de plus en plus vieux. Nos enfants comprennent bien cette situation et font appel à nous que dans les cas vraiment urgents.
Un grand-papa divisé. (Je n’utilise pas l’appellation « papi ».)
Entre coopérant et gâteau, c’est là que je me situe. Je tente d’être disponible pour les enfants et les petits-enfants. Un de 4 ans, un de 7 ans et deux de 10 ans. Honnêtement je les adore. Un exemple de ce que je fais avec plaisir, je vais à la bibliothèque leur choisir des livres qui leur plairont. Cette semaine, je reprend ce que j’appelle le « Mamie raconte ». Je vais raconter 2 contes dans le groupe de mon petit-fils de 4 ans au CPE. Voir les yeux de ces enfants, me comble de bonheur. Mon conjoint, un grand-papa aimant est décédé en juillet. Moi j’ai un cancer contrôlé depuis plusieurs années, alors j’aime créer des moments privilégiés avec mes petits-loups.
Moi, je n’ai aucun contact avec mes petits-enfants à la suite d’une différence d’opinion à propos des vaccins contre la Covid. Je ne me suis jamais obstinée sur le choix de mes fils et brus. Pour ma part, j’écoutais les avis des spécialistes en raison de ma santé. On m’a donc carrément mise de côté. J’ai pu souhaiter bon anniversaire à ma petite-fille de 11 ans cette année en 2023, sans recevoir à nouveau de mauvaises paroles à mon égard. Mon coeur a éclaté en sanglots, car mes 3 petits-enfants veulent me voir, ils pleuraient ainsi que moi-même. C’est bien beau respecter les parents, mais il faudrait que cette génération cesse de penser qu’elle a toujours raison sur tout. C’etait ma montée de lait. J’ai parlé avec d’autres grands-parents qui vivent cette meme situation. On dit qu’avec le temps ca passe. Moi, après 3 ans sans voir mes petits-enfants meme pas par Messenger, ça suffit. Nous vivons à distance alors c’est pas moi qui s’imposait à la visite. J’ai jamais ete la fatiguante de belle-mere de decider pour eux. Merci de me lire! Un jour, mes petits-enfants, qui ne sont pas imbeciles, viendront me voir de leur propre gré.
OUI SUPER ETRE GRAND-PARENTS! MOI, SI ON M’APPELLE: «MAMIE VEUX TU ALLER CHERCHER VIRGINIE OU ANNABEL A L’ÉCOLE?», JE SUIS TELLEMENT CONTENTE. LA CHANCE DE LES VOIR! ET PARFOIS DE LES GARDER A SOUPER!