«Les principales inquiétudes de mes clients de plus de 40 ans sont le blanchissement et la perte des cheveux», affirme Éric Brüchett, coiffeur au salon Jumbo-Jumbo, rue Saint-Jean à Québec. Si la majorité des hommes et des femmes voient progressivement leur tête blanchir ou se dégarnir à l’aube de la quarantaine, d’autres subissent ces changements dès la vingtaine. Peu importe le moment, personne n’y échappe…
Avec l’âge, la fabrication de mélanine, qui est à la base de chaque cheveu, ralentit puis s’interrompt au gré des années qui défilent. En l’absence de ce pigment biologique responsable de sa coloration naturelle, le cheveu repousse inexorablement blanc… Le «poivre et sel» semble pourtant un moindre mal lorsque les cheveux décident plutôt de vous laisser tomber! Si les astuces de camouflage estompent facilement la couleur du temps, la chute des cheveux – et son caractère irréversible – nous laisse souvent plus démunis. La Fondation canadienne pour la recherche capillaire soutient d’ailleurs que la perte des cheveux peut entraîner une baisse de l’estime de soi, une détérioration de l’image corporelle et de la perception du pouvoir de séduction. «Ça inquiète énormément mes clients, autant hommes que femmes, confirme Éric Brüchett. Mais il est tout à fait normal de perdre plus de cheveux en vieillissant et de les voir s’amincir.»
Bien qu’il s’agisse d’un phénomène naturel, des études démontrent que plus de la moitié des hommes de 50 ans et plus et des femmes ménopausées souffrent, à divers degrés, d’alopécie androgénogénétique. Cette maladie du cuir chevelu, qui est dans 95% des cas la cause d’une chute excessive, provoque une perte progressive et un amincissement du cheveu. Elle se manifeste différemment selon le sexe. «Les hommes auront des plaques exposées du cuir chevelu, sans cheveux : le dessus de la tête, les tempes, le front. Les femmes auront plutôt une calvitie plus uniforme », explique notre coiffeur.
À qui la faute?
Notre premier réflexe lorsqu’il est question du blanchissement et de la perte des cheveux : accuser les antécédents! Les gènes transmis par les parents demeurent en effet des facteurs prépondérants et expliquent souvent pourquoi le temps semble favoriser ou défavoriser certains d’entre nous… Mais attention!, l’hérédité et les années qui passent ne sont pas les uniques responsables.
Un régime alimentaire inadéquat, un choc psychologique, un traitement médical, le choix des produits coiffants, les changements de saison et les fluctuations hormonales peuvent également accélérer le vieillissement capillaire. Si l’aspect de votre chevelure vous inquiète, il est recommandé de consulter un spécialiste – médecin généraliste, dermatologue, coiffeur – qui pourra évaluer la situation, trouver les causes et proposer les solutions adéquates.
Apprivoiser le temps
Voici quelques trucs et conseils pour apprivoiser les changements que la nature réserve à votre chevelure.
Assumer ou couvrir? Si vous ne l’apercevez pas vous-même, tôt ou tard il y aura toujours quelqu’un pour remarquer votre premier cheveu blanc! Que faire? Courir chez le coiffeur ou porter fièrement le poivre et sel? C’est d’abord et avant tout une question de goût. Si l’on opte pour la teinture, il faut penser à la repousse… «qui deviendra problématique dans le cas d’une personne qui n’aime pas entretenir ses cheveux et qui va rarement au salon de coiffure», avertit Éric Brüchett. Avant de faire un choix, il importe donc d’évaluer le temps et l’argent dont nous disposons pour les soins capillaires. Des cheveux révélant l’insidieuse avancée du blanc entre deux colorations espacées, ou tout simplement une teinte mal choisie pourraient vieillir davantage.
Blanc éclatant. De plus en plus d’hommes et de femmes optent pour une chevelure argentée. Un choix qui, là encore, demande des soins adaptés! «Pour avoir de beaux cheveux blancs, le plus important c’est l’hydratation, une étape que trop de gens négligent, explique Éric Brüchett. Il faut choisir un bon revitalisant. Le cheveu blanc laissé à lui-même, sans une bonne hydratation, absorbe encore plus les éléments extérieurs.» La pollution, la cigarette, le soleil, les produits coiffants, tous peuvent provoquer d’inesthétiques reflets jaunâtres.
On protégera son «or gris» des agressions extérieures en utilisant des huiles capillaires et des produits filtrant les ultraviolets. Il existe également sur le marché des soins spécifiquement conçus pour préserver un blanc éclatant. Communément surnommés «shampooings bleus», ces produits donnent d’excellents résultats si l’on respecte le mode d’emploi. Sans quoi, «ils peuvent provoquer des reflets violets, prévient notre coiffeur. Une utilisation normale ne devrait pas excéder une à deux fois par semaine et il est important de faire mousser le produit avant de l’appliquer. Si on l’applique directement sur le cheveu, celui-ci absorbe instantanément le pigment violet.»
Chute. Certes, les technologies en matière de greffe capillaire proposent d’excellentes solutions, mais à quel prix ! Si vous ne disposez pas de tels moyens, que faire? «La tendance pour les hommes qui souffrent de calvitie, surtout s’ils sont jeunes, c’est de raser les cheveux. Mais il existe également des traitements, des revitalisants et des shampooings qui ralentissent considérablement la chute, autant chez la femme que chez l’homme», confirme Éric Brüchett.
À faire, à ne pas faire
Peu importe l’état de votre chevelure, limitez autant que possible les permanentes. Généralement fabriquées à partir de produits chimiques, les permanentes assèchent les cheveux et en ternissent l’éclat. Privilégiez plutôt les produits coiffants naturels, à base d’huiles essentielles ou d’extrait de plantes, à la fois doux et efficaces. Lorsque vous utilisez un sèche-cheveux, gardez-le bien à distance et modérez la température.
S’informer sans pression
Difficile d’obtenir des renseignements sur la perte de cheveux sans que l’on vous propose une solution supposément miraculeuse… La Fondation canadienne pour la recherche capillaire est un organisme indépendant qui ne fait la promotion d’aucun produit ou service commercial. Elle met à votre disposition une foule de données crédibles et scientifiquement vérifiées sur la perte des cheveux et les affections capillaires. Pour obtenir gratuitement leurs dépliants d’information, téléphonez au (604) 875-4111, poste 66644, ou cliquez sur www.hairinfo.org
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