Interaction médicamenteuse, contre-indications, danger de surdosage, il faut jouer la modération et la prudence avec les produits naturels. Ce n’est pas d’hier qu’ils font couler de l’encre! Certains scientifiques leur nient toute efficacité, tandis que les tenants des médecines douces en vantent les vertus et la sécurité.
Bon an, mal an, ces produits se retrouvent par centaines sur les tablettes des pharmacies qui leur ménagent maintenant des sections complètes. Dans certaines pharmacies, des conseillers en produits naturels dispensent leurs conseils aux clients, dans d’autres, c’est carrément le pharmacien qui a suivi une formation. Bref, les produits naturels ont maintenant pignon sur rue et jouissent d’une crédibilité grandissante.
Médecins et pharmaciens sonnent l’alarme
Mais faut-il pour autant leur prêter toutes les vertus et les croire inoffensifs? Certainement pas, selon le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens du Québec qui ont publié conjointement une brochure d’information sur les dangers potentiels et les effets secondaires des produits naturels.
Intitulée Les produits de santé naturels, Attention parlez-en avec votre médecin ou votre pharmacien, la brochure passe en revue les grandes lignes de la nouvelle réglementation de Santé Canada sur les produits naturels. De plus, le dépliant rappelle en quelques pages les mises en garde générales sur la consommation de ces produits, rappelant que, s’ils peuvent avoir des effets sur l’organisme grâce à leurs composantes chimiques, ces produits peuvent aussi entraîner des effets indésirables.
Mais l’intérêt de la brochure réside surtout dans la revue exhaustive de neuf des produits naturels les plus populaires. On y indique les indications thérapeutiques du produit que l’on assortit ensuite d’une mise en garde. Une lecture étonnante ! Ainsi, on apprend que le millepertuis, dont l’efficacité est reconnue pour la dépression légère ou modérée, les symptômes du syndrome prémenstruel et les baisses d’énergie, peut provoquer de l’insomnie ou de l’agitation et peut altérer l’efficacité de nombreux médicaments, comme la pilule contraceptive, les médicaments antirejets (cyclosporine), les antirétroviraux (Invirase), les anticoagulants, les hypotenseurs et certains médicaments pour cardiaques et les antidépresseurs ou antipsychotiques prescrits pour les dépressions graves.
L’ail, l’échinacée, le gingko biloba, le ginseng, la mélatonine, le sulfate de glucosamine et la valériane sont ainsi examinés de près. Saviez-vous par exemple que la glucosamine, dont l’effet sur les douleurs d’arthrose semble faire l’unanimité, peut faire fluctuer le taux de sucre sanguin chez les diabétiques ?
Les auteurs de la brochure mettent aussi en garde les lecteurs contre l’abus de suppléments vitaminiques et recommandent de ne jamais abandonner un traitement traditionnel au profit d’une cure dite naturelle. Le ton de la brochure se veut un peu alarmiste pour interpeller les gens qui consomment régulièrement ces produits. Le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens ne les condamnent pas, mais nous rappellent que ces produits doivent être consommés avec modération et, surtout, en toute connaissance de cause.
Si vous souffrez d’une maladie chronique, si vous prenez déjà des médicaments, avec ou sans ordonnance, vous devriez toujours consulter votre médecin ou votre pharmacien avant de consommer un produit naturel. Cette recommandation vaut également pour tous les médicaments vendus sans ordonnance.
Ressources
Pour se procurer la brochure: Collège des médecins, au (514) 933-4441 ou 1-888-633-3246. Accédez directement à la version téléchargeable en cliquant ici.
Ordre des pharmaciens du Québec, au (514) 284-9588 ou 1-800-363-0324. www.opq.org
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