Il n’y a pas de réponse unique à cette question. Il faut bien évaluer vos besoins, vos risques d’avoir des problèmes de santé, vos ressources (aidants naturels, économies, institutions et services publics, etc.).
Il faut aussi magasiner et comparer les produits offerts, puis vous livrer à quelques exercices de calcul pour déterminer si l’argent des primes pourrait plutôt être accumulé et si l’ensemble de vos économies disponibles serait alors suffisant pour couvrir vos frais de soins et de services.
À titre d’exemple, en plaçant 5 500$ par année à partir de 60 ans, à un taux de rendement de 2% et un taux d’imposition de 38% à l’encaissement, la somme que vous aurez accumulée, à 75 ans, sera d’environ 91 000$. Elle pourrait ne pas suffire pour une longue période de maladie. Si vous encaissez la somme à 70 ans, vous n’aurez accumulé que 59 000$. Difficile de dire si ces sommes seront suffisantes. Toutefois, il faut aussi tenir compte du fait qu’une partie des soins et de l’hébergement peut être prise en charge par les services publics. Et vous pourrez également compter sur vos revenus de retraite.
Les soins à domicile: des soins coûteux
Les services domestiques et les soins à domicile, tout comme l’hébergement, sont coûteux. Dans le secteur privé, les coûts d’hébergement s’échelonnent de 2 500$ à 5 000$ par mois. Dans le public, ces coûts se situent entre 540$ et 1 640$, l’écart étant fonction des revenus du patient et de sa capacité de payer. Malgré la portion défrayée par l’État et les services «gratuits» auxquels vous avez droit, vous pourriez, pour le maintien à domicile, avoir à défrayer une partie ou la totalité de certains coûts. Par exemple, les frais liés à la transformation d’une maison peuvent aller de 4 000$ à 25 000$. Les différents services (aide-ménagère, soins de santé à domicile, ergothérapie, etc.) sont facturés à des tarifs qui vont de 20$ à 50$ l’heure.
Pour ne pas dépendre entièrement du soutien de leurs enfants et pour être certaines d’avoir les ressources financières nécessaires, de plus en plus de personnes décident de souscrire une assurance de soins de longue durée.
Ce type de protection garantit aux prestataires une indemnité mensuelle viagère (à vie) leur permettant de s’offrir une partie des soins dont ils auront besoin. Une police peut prévoir, par exemple, une indemnité de 2 000$ par mois. Cet argent peut être utilisé pour payer une infirmière privée à domicile qui compléterait les services offerts par le CLSC ou pour couvrir une bonne part du loyer d’un centre d’hébergement.
Les indemnités sont versées lorsque les assurés sont frappés d’une incapacité cognitive (démence ou alzheimer), d’une maladie ou d’une blessure qui les empêchent d’accomplir sans aide deux des activités quotidiennes suivantes: se laver, s’habiller, se nourrir, aller aux toilettes et se déplacer.
Avant de signer un contrat d’assurance de soins de longue durée
Le coût d’une protection qui assure 2 000$ par mois à vie peut s’élever à plus de 1 800$ par année pour une femme qui contracte l’assurance à 60 ans et à plus de 1 500$ pour un homme. Toutes choses étant égales, la prime est toujours plus onéreuse pour les femmes, étant donné que leur espérance de vie est supérieure à celle des hommes. D’autres critères, dont l’âge au moment de la demande et le niveau de couverture, déterminent le montant de la prime. Pour un couple au début de la soixantaine, la facture pourra facilement atteindre de 3 300$ à 3 500$ par année.
Avant de signer un contrat
- Informez-vous auprès de votre CLSC pour voir quels services sont offerts. Compte tenu de votre état de santé, peut-être sont-ils suffisants.
- Assurez-vous que l’indemnité peut être utilisée à votre guise, pour dédommager un aidant naturel, par exemple. Certaines polices prévoient le remboursement d’un nombre limité de dépenses seulement.
- Identifiez les maladies qui sont couvertes et, surtout, celles qui ne le sont pas.
- Vérifiez pendant combien de mois ou d’années la protection sera en vigueur.
- Examinez la définition de « perte d’autonomie » et les restrictions qui peuvent s’appliquer.
- Assurez-vous que le délai de carence qu’impose l’assureur avant de commencer à verser les indemnités est raisonnable.
- Demandez s’il y a exonération du paiement des primes si vous ou votre conjoint êtes atteint d’une maladie couverte par la police.
Les assurances de soins de longue durée sont des contrats complexes. Afin d’y voir clair, demandez l’aide d’un conseiller en sécurité financière ou d’un planificateur financier.
Cet article est tiré du hors-série Bel Âge: Guide du passage à la retraite 2014-2015.
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