Coloc… à 98 ans!

Coloc… à 98 ans!

Par Jessica Dostie

Crédit photo: Hillary Peralta via Unsplash

Presque centenaire, Angelina Gutta a ouvert la porte de sa maison d’Ahuntsic à Dounia Baghdad Daïdj, une étudiante à la maîtrise en ergothérapie. Témoignage d’une colocataire pas ordinaire!

En 2019, alors âgée de 97 ans, Angelina Gutta s’est laissé convaincre d’accueillir une colocataire chez elle. «Je n’avais jamais pensé à ça, mais je ne le regrette pas», confie la dame, qui habitait seule depuis plus de 20 ans. 

Dounia Baghdad Daïdj, de son côté, vivait alors chez ses parents, à Chambly, et cherchait à se rapprocher de l’Université de Montréal, où elle étudiait. C’est ici qu’est intervenu l’organisme Combo2Générations, qui a établi le lien entre les deux femmes et leur a permis de se rencontrer, puis d’emménager ensemble. 

Pendant un an, elles ont ainsi partagé le même quotidien. L’Italienne d’origine ne garde d’ailleurs que de bons souvenirs du passage de Dounia chez elle. «Elle était tellement gentille! s’exclame-t-elle. C’était la première fois qu’elle vivait ailleurs que chez ses parents. Quand elle est arrivée, je lui ai dit de faire comme chez elle. On s’est bien adonnées tout de suite. Même qu’elle voulait toujours m’aider, faire la vaisselle ou le ménage, mais je suis encore capable!» 

Angelina Gutta a néanmoins accepté que sa colocataire s’occupe des courses pour elle. «C’est vrai que ça m’a beaucoup aidée qu’elle fasse mes commissions, confirme-t-elle. Chaque fois qu’elle sortait, elle me demandait si j’avais besoin de quelque chose.»

 

L’effet COVID-19

Comme on aurait pu s’y attendre, c’est la pandémie, en mars 2020, qui a mis un terme à leur colocation. Il faut dire qu’à ce moment-là, la jeune étudiante s’apprêtait à faire des stages en milieu hospitalier, souligne Mme Gutta: «À cause de mon âge, on ne pouvait pas prendre de risques.» 

N’empêche que Dounia Baghdad Daïdj et Angelina Gutta sont toujours en contact, même plusieurs mois plus tard. «Nous sommes devenues des amies et nous nous appelons souvent», témoigne l’Ahuntsicoise, qui allait célébrer, au moment d’écrire ces lignes, son 99e anniversaire. Une belle amitié intergénérationnelle est née!

 

La cohabitation intergénérationnelle, c’est quoi?

Il s’agit de permettre à une personne aînée habitant seule d’accueillir chez elle un étudiant à la recherche d’un logis. Le concept va toutefois plus loin que les simples bénéfices financiers. «Les relations sont basées sur la confiance et le respect mutuel», lit-on sur le site de Combo2Générations, un des rares organismes qui encadrent la formule au Québec. 

Pourtant, même si la cohabitation intergénérationnelle offre de nombreux avantages sociaux, économiques et environnementaux, elle demeure méconnue dans la Belle Province, soulignait récemment la directrice d’Intergénérations Québec dans une lettre ouverte. Notons cependant qu’actuellement, les activités de jumelage sont au ralenti en raison de la crise sanitaire liée à la COVID-19.

Info: intergenerationsquebec.org ou combo2generations.com.

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