Regard sur le rétinol

Regard sur le rétinol

Par Mariève Inoue

Crédit photo: iStock

La réputation du rétinol, ingrédient antiâge par excellence reconnu par la communauté dermatologique, n’est plus à faire. Voici ce qu’il faut savoir pour profiter des pouvoirs antiâge (entre autres!) de cet ingrédient star.

Le rétinol, un dérivé de la vitamine A, fait partie de la famille des rétinoïdes et serait «la molécule antiâge la plus reconnue et la plus étudiée par le corps médical», résume Nathalie Pelletier, directrice, recherche et dé­veloppement et affaires scientifiques de la cosméceutique québécoise Functionalab. Ingrédient phare des soins de la peau depuis des décennies, le rétinol a d’abord été utilisé pour traiter l’acné, avant qu’on lui découvre des vertus pour corriger l’hyper­ pigmentation et pour atténuer l’ap­parence des rides et des ridules. Tout ça en améliorant la texture de la peau et en stimulant la production de collagène!

«Les personnes à la peau mature peuvent remarquer une améliora­tion dans l’apparence des ridules, des rides et du teint inégal associés aux dommages causées par le soleil», confirme la dermatologue Jenny Liu, du Département de médecine de l’Uni­versité du Minnesota.

Une question de dosage

Le rétinol est efficace et donne des résultats concrets, mais, comme la plupart des dérivés de la vitamine A, il a le défaut de ses qualités. Il a tendance à irriter et assécher la peau, ce qui peut constituer un frein pour certaines personnes.

La recommandation de Nathalie Pelletier pour limiter ces effets indési­rables : y aller progressivement. «Il vaut mieux commencer avec une fai­ble dose, c’est-­à-­dire un produit dont la concentration varie de 0,1 à 0,5%. On l’applique d’abord une fois tous les trois soirs et après une semaine, si tout se passe bien, tous les deux soirs, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on puisse l’utili­ser tous les jours.»

Une fois le flacon vide, on peut décider de passer à un produit dont la concentration est plus élevée en pour­ suivant l’intégration graduellement. Cela dit, la concentration en rétinol ne fait pas foi de tout! «On ne peut pas juger de l’efficacité d’un produit uniquement en fonction du pourcen­tage de rétinol qu’il contient », aver­ tit la Dre Liu. Par exemple, certaines formules allient le rétinol à des ingré­dients anti­inflammatoires ou hydra­tants pour améliorer le confort de la peau et réduire les réactions cutanées. Et ce, tout en affichant une concentra­tion plus élevée en rétinol.

Une version encore plus puissante de la vitamine A est offerte sous pres­cription médicale. Il s’agit de l’acide rétinoïque (ou trétinoïne), connu aussi sous le nom commercial Retin-A, qui donne d’excellents résultats – et qui peut causer des effets secondaires à l’avenant.

Cela dit, les experts s’entendent pour dire que le rétinol, vendu sans ordonnance, a lui aussi des effets indé- niables pour contrer les signes de l’âge. « On dit que le rétinol est 10 fois moins puissant que l’acide rétinoïque, affirme la dermatologue. Mais certaines études ont démontré qu’il peut s’avérer tout aussi efficace que la trétinoïne 0,05 % pour pallier le photovieillissement tout en étant beaucoup moins irritant.»

Mode d’emploi

Comment intégrer le rétinol dans sa routine de soins tout en minimisant les risques d’irritation? «L’idéal, c’est d’appliquer le produit le soir sur une peau propre, puis de superposer une crème hydratante riche», prescrit la Dre Liu. On peut aussi ajouter un sérum hydratant à notre routine. Des ingrédients à rechercher sur l’étiquette : l’acide hyaluronique, le squalane, la glycérine ou les céramides.

«Si on note des rougeurs et non seulement un petit tiraillement passager, on ralentit notre utilisation du soin ou on l’arrête complètement pendant deux semaines avant de réessayer de l’intégrer très graduellement», conseille Nathalie Pelletier. Si notre peau ne s’y fait toujours pas, on peut se tourner vers des ingrédients alternatifs, comme le bakuchiol et le rétinal, ou encore d’autres molécules aux vertus semblables à celles du rétinol, sans ses désagréables effets secondaires. Par exemple, la vitamine C travaille l’éclat du teint et les taches pigmentaires, tandis que les peptides gomment les rides et les ridules.

Zoom sur le rétinol encapsulé

Bien que le rétinol ne soit pas nouveau en soi, c’est récemment que les molécules de rétinol encapsulées (ou à libération prolongée), elles, ont été intégrées dans les soins de la peau.

Ce que ça fait concrètement? L’encapsulation permet non seulement de stabiliser la molécule afin d’empêcher son oxydation, mais aussi d’améliorer la tolérance cutanée. À concentration égale, un produit à base de rétinol encapsulé risque moins d’irriter la peau.

Des solutions de rechange au rétinol

Le bakuchiol, un extrait de plante qui procure des effets similaires au rétinol, mais qui irrite généralement moins la peau.

Le rétinaldéhyde (ou «rétinal»), un autre dérivé de vitamine A qui ne doit subir qu’une seule transformation dans la peau avant de devenir de l’acide rétinoïque (contrairement au rétinol, qui doit être converti deux fois). Cet ingrédient prometteur est de plus en plus utilisé dans les soins!

Le linoléate de rétinyle, qui, comme l’acétate de rétinyle ou le palmitate de rétinyle, est généralement mieux toléré par les peaux sensibles.

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