Si le Québec accusait un certain retard en matière de télémédecine, la pandémie de COVID-19 aura obligé la province à se mettre à jour, même s’il reste encore du chemin à faire, croit le Dr Abdo Shabah. Regard sur ces innovations susceptibles d’améliorer notre accès aux soins.
Les patients qui ont eu droit à un rendez-vous virtuel avec leur médecin ces derniers mois ont particulièrement aimé leur expérience, révèle un sondage de l’Association médicale canadienne (AMC) dévoilé en juin. Selon cette enquête, les Québécois sont si enthousiastes que moins de la moitié d’entre eux préfèrent désormais voir leur médecin en personne.
«Il est possible de communiquer autrement qu’en personne, et le taux de satisfaction des patients qui l’ont expérimenté est très élevé», témoigne le Dr Abdo Shabah, urgentologue et membre québécois du conseil d’administration de l’AMC.
Comment ça fonctionne? En somme, le rendez-vous se passe un peu comme en présentiel, à la différence que dans cas, tout est virtuel: en vidéoconférence sur notre ordinateur, notre téléphone intelligent ou notre tablette, on peut expliquer comment on se sent, puis le médecin pose des questions, pour ensuite transmettre ses recommandations. «Ça facilite le contact et ça nous permet de mieux cibler les interventions», résume l’urgentologue.
Certes, la télémédecine ne remplace pas l’évaluation physique, mais il s’agit d’une première étape qui permettra entre autres de déterminer si des examens plus poussés sont nécessaires sans que personne n’ait à se déplacer. «C’est un bon complément, approprié et sécuritaire», souligne le Dr Shabah, en précisant que si les vidéoconférences ont la cote, les consultations téléphoniques, les textos et le courriel sont aussi parfois utilisés. En complément, des appareils connectés permettent de partager en temps réel certaines données avec l’équipe soignante, ajoute-t-il. «Par exemple, une personne diabétique qui doit consigner ses taux de glycémie quotidiennement pourrait utiliser un tel glycomètre, ce qui permettrait à son médecin d’avoir instantanément connaissance de certaines variations et d’assurer ainsi un meilleur suivi», dit-il, tout en concédant que cette pratique est encore loin d’être généralisée.
À la base, il faut que le patient ait accès à la technologie. «Ce que j’espère, c’est qu’on trouvera des outils ou des façons de faire adaptés aux populations vulnérables et à ceux qui sont moins à l’aise avec la technologie, indique le Dr Shabah. Ce n’est que le début. J’ai donc bon espoir que les outils se raffineront afin que personne ne soit exclu.»
5 avantages de la télémédecine
Selon le Dr Abdo Shabah, on gagne à consulter son médecin par vidéoconférence. La preuve par cinq.
1) Puisque la rencontre peut être enregistrée, le patient peut réécouter les recommandations aussi souvent que nécessaire. «C’est aussi très utile quand on prescrit certains exercices», précise l’urgentologue.
2) Certains appareils, comme un glycomètre ou un tensiomètre, peuvent transmettre automatiquement les données par voie électronique, ce qui assure la fiabilité des données compilées.
3) En conséquence, les changements sont effectués en temps réel dans le dossier du patient, ajoute le Dr Shabah. «Ça nous permet de faire un suivi personnalisé en temps réel, ce qui est plus rapide que d’attendre le rendez-vous suivant pour obtenir les nouvelles données.»
4) La télémédecine réduit en outre les distances. Elle s’avère très pratique si on doit rencontrer un médecin spécialiste loin de chez soi, par exemple.
5) Dernier avantage, mais non le moindre: la technologie accroît l’accessibilité aux soins. «En optimisant tous ces éléments, il y a moins de perte de temps et l’équipe soignante peut alors prendre en charge plus de patients», signale le Dr Shabah. De plus, ces derniers peuvent leur soumettre leurs questions à toute heure et n’ont plus à attendre l’ouverture de la clinique pour laisser un message à la réception.
entierement d’accord avec cet article. Vive la telemedecine.