Selon un sondage de Léger Marketing, 29% de la population québécoise a déjà eu recours aux services d’un ostéopathe. On discute de cette spécialité avec Karine Devantéry, ostéopathe et porte-parole d’Ostéopathie Québec.
Quelle est l’approche de l’ostéopathie en matière de traitement?
L’ostéopathie est une approche de thérapie manuelle qui considère le corps dans sa globalité. C’est une pratique qui est basée sur des connaissances approfondies en sciences de la santé, soit en anatomie, en physiologie et en biomécanique. On étudie aussi les interrelations entre les différentes structures du corps. L’objectif est de redonner de la mobilité aux structures pour que le corps puisse fonctionner au maximum de ses capacités.
Quelle formation reçoivent les ostéopathes?
Au Québec, la pratique n’est pas encore encadrée légalement par un ordre professionnel. Cependant, on a quand même des critères bien précis émis par l’Organisation mondiale de la santé, qui recommande une formation de 4200 heures, dont 1000 heures en pratique clinique supervisée. La formation s’étale sur une durée de cinq à six ans.
Pour quels motifs les gens sont-ils amenés à consulter en ostéopathie?
L’ostéopathie s’adresse à une vaste clientèle avec des besoins variés. Les ostéopathes peuvent traiter les douleurs de type musculosquelettique, comme les maux de dos, mais aussi les douleurs musculaires et articulaires qui affectent les hanches, les genoux et les épaules. On travaille aussi de façon plus globale avec le système viscéral (problèmes de digestion ou d’élimination) et le système crânien (douleurs à la mâchoire, maux de tête, troubles du sommeil). Certains nous consultent en prévention pour s’assurer d’avoir le meilleur équilibre possible et de pouvoir conserver longtemps leur autonomie.
Comment se déroule la première consultation?
L’ostéopathe interroge d’abord le patient au sujet des raisons de la consultation, de ses problèmes et de son historique de santé, de sa médication… Il doit connaître ces informations afin de pouvoir adapter le traitement au besoin. Il regarde aussi la posture de la personne et sa façon de bouger. Ensuite se déroule l’évaluation palpatoire: tout se fait avec les mains en ostéopathie. En évaluant la personne, on cherche les zones du corps et les structures qui bougent moins bien afin de pouvoir déterminer un plan d’intervention et de commencer le traitement.
Combien de séances sont-elles nécessaires?
Ça varie d’une personne à l’autre. Pour un traitement ponctuel, on dit qu’en moyenne, de trois à cinq séances suffisent. Le prix de chaque séance varie de 95$ à 120$. Il faut savoir que les services des ostéopathes sont taxés. Par contre, ils peuvent émettre des reçus pour les assurances.
Bien choisir un ostéopathe
Comme le métier d’ostéopathe n’est pas encore encadré par un ordre professionnel, on gagne à se montrer vigilant. «J’encourage vraiment les gens qui désirent consulter un ostéopathe à appeler au préalable pour se renseigner. Ils peuvent s’informer sur sa formation, son expérience, son approche… Il faut aussi s’assurer que l’ostéopathe qu’on envisage de consulter est membre d’une association reconnue», conseille Karine Devantéry.
À quand un ordre professionnel?
Les ostéopathes québécois se rapprochent de la création d’un ordre professionnel, si l’on en croit les propos de la ministre responsable de l’application des lois professionnelles, Sonia LeBel. En avril 2024, cette dernière a affirmé que le gouvernement du Québec attendait la mise sur pied d’une formation universitaire complète en ostéopathie avant d’autoriser la création d’un ordre professionnel qui viendra encadrer la profession. Des discussions seraient en cours avec l’Université de Sherbrooke pour la mise sur pied d’un programme. Ostéopathie Québec, une association qui regroupe 1700 membres, revendique depuis plusieurs années la création d’un ordre professionnel par souci de protection du public.
Pour en savoir plus: osteopathiequebec.ca
Dernière mise à jour: juillet 2024
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