Santé: qui peut nous aider?

Santé: qui peut nous aider?

Par Isabelle Bergeron

Crédit photo: iStock

Si, désormais, près de 75 % des Québécois ont un médecin de famille, réussir à le consulter dans un court délai n’est pas toujours évident. De plus, les urgences continuent à déborder, avec des délais d’attente allant de 4 à 15 heures, voire parfois plus! Les causes de cette situation ne sont certes pas simples à circonscrire. Sauf celle-ci: environ 60 % des usagers s’y rendent alors que leur problème n’est pas urgent du tout ou que, dans certains cas, il n’exige même pas de voir un médecin. 

Si notre état de santé nous tracasse ou qu’on s’interroge sur certains symptômes ressentis, d’autres experts peuvent peut-être nous venir en aide. On en retrouve plusieurs dans les CLSC et les centres hospitaliers (dans ce dernier cas, on devra souvent consulter un médecin avant de pouvoir les rencontrer). Certains de ces professionnels travaillent aussi dans des cliniques privées; les coûts à prévoir sont alors indiqués dans le texte à titre informatif.

La ligne Info-Santé 811

Les infirmières et infirmiers de ce centre d’appel constituent un bon point de départ pour une situation non urgente. Par exemple, notre grippe perdure et on se demande si on doit consulter un médecin; une plaie ne guérit pas et on veut savoir quoi faire; on a besoin d’être éclairé à propos de certains symptômes, etc. Il est possible qu’on nous conseille de voir un médecin ou un autre spécialiste de la santé, mais peut-être pourra-t-on aussi éviter cette visite. 

Le CLSC

Des soins de base (plaies, points de suture, vaccination, administration de médicaments, etc.) sont offerts dans tous les CLSC du Québec. On y trouvera également plusieurs autres services, comme un centre d’abandon du tabagisme, différents programmes de prévention et de bonnes habitudes de vie, des interventions psychosociales, etc. 

Les CLSC ne sont peut-être pas aussi débordés que les urgences des hôpitaux, mais, selon les services dont on a besoin, le temps d’attente peut beaucoup varier. Par exemple, pour obtenir de l’aide en santé mentale, on doit parfois attendre plusieurs mois avant d’avoir accès à un spécialiste. 

Dans ce cas, il existe d’autres ressources auxquelles on peut se référer, si nécessaire. Par exemple, des centres de crise (centredecrise.ca) répartis sur l’ensemble des territoires de la province. Plusieurs organismes communautaires (indexsante.ca, sous l’onglet «Organismes communautaires», ou msss.gouv.qc.ca, sous l’onglet «Répertoires») proposent également divers services susceptibles de répondre à certains besoins. Sans oublier le Centre de prévention du suicide (1 866 277-3553), un allié précieux en matière de santé mentale. 

Pour trouver un CLSC: sante.gouv.qc.ca, sous les onglets «Trouver une ressource», puis «CLSC».

Le pharmacien

En 2015, 60 % des Québécois avaient consulté un pharmacien pour un problème de santé. Détenteur d’une maîtrise, ce professionnel a les compétences nécessaires pour nous éclairer à propos de certains symptômes, nous suggérer des médicaments en vente libre, mais aussi nous conseiller des médicaments d’ordonnance dont on aurait peut-être besoin ou encore évaluer le dosage de ceux qui nous dont déjà prescrits. Il peut également prolonger ou ajuster l’ordonnance d’un médecin, prescrire des médicaments par mesure préventive, prescrire des analyses de laboratoire et substituer un médicament à un autre en cas de rupture de stock. 

Dans plusieurs pharmacies, on peut également consulter une infirmière pour diverses raisons: soigner une plaie, obtenir des conseils, faire un suivi de notre condition (diabète, cholestérol, etc.), se faire vacciner, subir des prélèvements sanguins, etc. Souvent, des appareils sont disponibles afin qu’on puisse prendre nous-même notre tension artérielle. On se renseigne à notre pharmacie. Certaines offrent même de prendre rendez-vous avec un pharmacien ou une infirmière en ligne. 

Info: Ordre des pharmaciens du Québec, au 1 800 363-0324 ou à opq.org, onglets «Grand public», puis «Le pharmacien».

L’acupuncteur

Issue de la médecine traditionnelle chinoise, l’acupuncture est régie par l’Ordre des acupuncteurs du Québec. Pour exercer cette profession, le praticien doit avoir en poche un DEC en techniques d’acupuncture. On s’assure donc de faire affaire avec un acupuncteur reconnu. 

Généralement à l’aide de fines aiguilles, l’acupuncteur travaillera les «points d’énergie» répartis un peu partout dans notre corps de façon à les stimuler, poussant l’organisme à se «réparer» lui-même, à retrouver son équilibre énergétique. Les maux traités par cette méthode couvrent pratiquement tous les systèmes: respiratoire, digestif, circulatoire, etc. Plusieurs recherches ont déjà démontré l’efficacité de l’acupuncture pour soulager, entre autres, la douleur, ou traiter la rhinite allergique et les nausées. 

Info: Ordre des acupuncteurs du Québec, 1 800 474-5914 ou o-a-q.org. Coût d’une séance: de 50 $ à 70 $.

Le chiropraticien

Avant de pouvoir exercer sa profession, un chiropraticien doit avoir terminé des études de doctorat dans une institution accréditée par la Fédération chiropratique canadienne et réussi les examens du Conseil canadien des examens chiropratiques. On pourra faire appel à lui en cas de problèmes – au niveau de la colonne vertébrale ou des articulations – causés par un dérèglement du système nerveux. Pour nous traiter, il procédera notamment à des manipulations articulaires visant à rétablir leur mobilité. 

Info: Ordre des chiropraticiens du Québec, 1 888 655-8540 ou ordredeschiropraticiens.ca. Coût d’une séance: de 50 $ à 75 $.

L’optométriste

Détenteur d’un doctorat en optométrie, l’optométriste pourra nous aider dans plusieurs situations. Il procède bien sûr à l’examen des yeux et traite, le cas échéant, les déficiences visuelles (myopie, presbytie, etc.). Mais il peut également nous soigner pour de nombreux problèmes oculaires, comme une uvéite, une blépharite ou un corps étranger dans l’œil. Il est même en mesure de détecter certaines maladies, dont le diabète et l’hypertension, en observant simplement l’état de nos yeux. 

Info: Ordre des optométristes du Québec, 1 888 499-0524 ou ooq.org. Coût d’un examen: de 30 $ à 85 $. Certains services sont toutefois couverts par la RAMQ; on n’hésite donc pas à s’informer.

Le diététiste

Pour pratiquer cette profession, il faut avoir un baccalauréat en nutrition. Pourquoi consulter ce spécialiste? Parce qu’on est diabétique, atteint de la maladie cœliaque ou aux prises avec des allergies alimentaires, par exemple. Ça peut aussi être utile si on a besoin de perdre du poids ou qu’on veut obtenir un bilan de notre alimentation.

Info: Ordre professionnel des diététistes du Québec, 1 888 393-8528 ou opdq.org. Coût d’une séance: de 70 $ à 100 $.

L’orthophoniste

Le champ de compétence de l’orthophoniste, qui doit être détenteur d’une maîtrise, est assez large. Par exemple, les personnes ayant subi un AVC ou un traumatisme crânien développent parfois des troubles du langage. L’orthophoniste sera en mesure de les aider. Tout comme pour des problèmes de communication (surdité, démence, problème moteur, etc.), de la parole (troubles d’articulation, d’élocution), de la voix (présence de nodules, suites d’une opération) et même en cas de difficultés à avaler. 

Info: Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec, 1 888 232-9123 ou ooaq.qc.ca. Coût d’une séance: de 100 $ à 150 $.

L’audiologiste

A-t-on besoin d’un appareil auditif? Notre environnement est-il trop pollué par le bruit? Éprouve-t-on souvent des vertiges? Dans des cas de ce genre, un audiologiste se révèlera sans doute un bon allié. Sa formation? Une maîtrise professionnelle en audiologie. Son expertise concerne les problèmes de surdité, d’acouphènes et de vertiges (système vestibulaire). Il sera à même d’évaluer notre condition et de nous proposer différentes solutions. 

Info: Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec, 1 888 232-9123 ou ooaq.qc.ca. Coût d’une séance: de 100 $ à 150 $.

Le naturopathe

Cette profession n’étant pas officiellement reconnue au Québec, la formation d’un naturothérapeute peut être inégale d’une école à une autre. Mais quel que soit son parcours académique, un naturopathe n’a pas le droit de poser de diagnostic ni de proposer un traitement médical. Il agit plutôt comme un conseiller en santé. Différentes écoles et organisations offrent des formations, certaines minimales et d’autres beaucoup plus poussées (plus de 2000 heures).

La naturopathie regroupe divers outils (phytothérapie, aromathérapie, nutrition, techniques de relaxation, etc.) qui misent avant tout sur l’autoguérison du corps. Le naturopathe cherchera donc à stimuler et à renforcer ces mécanismes naturels. Les raisons pour lesquelles on peut consulter un naturopathe vont des maux de tête aux problèmes digestifs,  en passant par le stress, l’insomnie, etc. 

Info: Association des naturopathes agréés du Québec, 1 866 520-5225 ou anaq.ca. Coût d’une séance: de 50 $ à 80 $.

Le massothérapeute

Cette profession n’est régie par aucune loi. Par conséquent, n’importe qui peut se dire massothérapeute. Toutefois, la Fédération québécoise des massothérapeutes agréés a pour mission de fournir certaines balises afin d’assurer la qualité et le professionnalisme de cette pratique. De plus, elle offre un programme de formation (de 400 à 1500 heures) et est reconnue par bon nombre de compagnies d’assurances. 

Parmi ses nombreux bienfaits, la massothérapie soulage certaines douleurs et tensions musculaires, chasse le stress, améliore le sommeil et favorise une bonne circulation sanguine. Plusieurs recherches confirment d’ailleurs la plupart de ces bienfaits. Par exemple, une étude publiée en 2005 dans l’International Journal of Neuroscience démontrait une nette amélioration de l’état de personnes dépressives ou anxieuses à la suite de massages réguliers. Une autre, publiée dans Annals of Internal Medicine, considère les massages comme une solution efficace aux maux de dos chroniques. 

Info: Fédération québécoise des massothérapeutes agréés, 1 800 363-9609 ou fqm.qc.ca. Coût d’une séance: de 60 $ à 100 $ l’heure. 

Le physiothérapeute

Détenteur d’une maîtrise en physiothérapie, ce spécialiste traite les limitations fonctionnelles, qu’elles découlent de blessures ou de maladies affectant les muscles, les articulations et les os. Ses méthodes? Des techniques manuelles, des exercices et de l’hydrothérapie, entre autres. L’éventail des pathologies traitées par ce spécialiste est assez large: des maux de dos à l’arthrose, en passant par les vertiges, les douleurs chroniques ou les problèmes cardiaques et pulmonaires. 

Info: Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec, 1 800 361-2001 ou oppq.qc.ca, sous l’onglet «Grand public». Coût d’une séance: de 70 $ à 100 $.

Quand faut-il se rendre chez le médecin?

Plusieurs symptômes sèment le doute quant à l’urgence d’une consultation, mais d’autres indiquent clairement qu’il faut voir un médecin sans tarder: 

• une difficulté à respirer qui persiste ou augmente;

• des maux de tête intenses empêchant de penser clairement;

• des étourdissements importants liés à un mal de tête; 

• une vue brouillée;

• une difficulté à marcher ou à parler;

• une soif insatiable, même la nuit; 

• une toux qui dure depuis plus de deux semaines;

• une brusque et importante perte de poids sans raison apparente; 

• un essoufflement qui persiste, surtout s’il est accompagné de douleurs à la poitrine; 

• des saignements vaginaux après la ménopause; 

• du sang dans les selles ou les crachats; 

• des douleurs abdominales persistantes; 

• l’apparition d’une bosse; 

• une fièvre toujours présente après trois ou quatre jours. 

Rhume, grippe ou gastro

L’hiver, les urgences débordent souvent en raison de personnes grippées qui s’y rendent. Pourtant, dans la plupart des cas, une grippe, un rhume ou une gastro peuvent se soigner à la maison. À moins que certains signes se manifestent et signalent qu’on doit voir un médecin – comme une fièvre persistante, des douleurs à la poitrine ou de la confusion. On se pose la question? Le ministère de la Santé et des Services sociaux a justement élaboré un document à ce propos: «Dois-je consulter ou non?», accessible sur son site Internet. 

Pour lire ou télécharger l’information: publications.msss.gouv.qc.ca, puis taper «Aide à la décision» dans le moteur de recherche.

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