Mal contrôlée, l’hypertension est à l’origine de bien des maux: AVC, maladies cardiaques, troubles rénaux… Il s’agit aussi d’un problème de santé publique, car 50 % des personnes âgées de 65 ans et plus en souffrent. Au-delà de la médication, il existe pourtant une manière de renverser la vapeur: modifier nos habitudes de vie.
D’aucuns la qualifient de «mal silencieux». De fait, l’hypertension artérielle passe souvent inaperçue. «Parce que la plupart des patients ne ressentent aucun symptôme, si on ne prend pas régulièrement notre pression ou si on ne consulte pas, on ne sait pas si on en est atteint, affirme la Dre Anne-Isabelle Dionne. C’est un paramètre vital à surveiller tôt dans la vie.»
Si la liste des causes et des complications possibles est longue, la bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit d’un phénomène très souvent réversible. «Un changement dans les habitudes de vie permet de diminuer l’hypertension dans 90 % des cas, assure l’omnipraticienne. Il faut cependant savoir que si les médicaments aident à réduire ce taux, ils n’en corrigent pas les causes sous-jacentes.»
Diète méditerranéenne
On n’y échappe pas: l’alimentation joue un grand rôle dans l’augmentation de la pression artérielle. On pèche par un excès de sodium, certes, mais encore davantage par une consommation trop riche en glucides. «Selon les études, 80 % des cas d’hypertension sont attribuables à la consommation de sucres, de boissons gazeuses et de féculents transformés», précise la PDG du Centre médico-sportif Axis, situé à Longueuil.
Si on veut prévenir l’apparition de l’hypertension et que notre pression dépasse régulièrement 140/90, on peut mettre toutes les chances de notre côté en misant sur une alimentation faible en glucides transformés. À privilégier: les grains entiers (quinoa, amarante, riz noir, etc.), les fruits et légumes et les bons gras (huile d’olive, noix et poissons), énumère la Dre Dionne.
«Une fois qu’on a exclu les causes hormonales [sur lesquelles l’alimentation n’aura pas d’effet], on peut cibler une alimentation très protectrice, faible en sucre, en sel et sans aliments transformés», insiste-t-elle. Et parce que le stress et le manque de sommeil influent également sur notre pression artérielle, il faudra aussi surveiller ces deux aspects. À ce propos, la Dre Anne-Isabelle Dionne est affirmative: «Les gens très motivés qui font un virage à 180 degrés peuvent redevenir en santé.»
Avant toute chose, on s’assure cependant d’avoir un suivi médical adapté à notre situation.
L’hypertension influencée par l’isolement?
Publiée à la fin de 2020, une étude de l’Université de la Colombie-Britannique suggère l’existence d’un lien entre plusieurs facteurs d’isolement social et l’hypertension. Dans la revue Journal of Hypertension, les auteurs précisent: «Le fait de ne pas avoir de partenaire, d’avoir une vie sociale limitée (moins de deux activités sociales par mois) ou un réseau social réduit était associé à des risques plus élevés de souffrir d’hypertension chez les femmes.»
Très intéressant l’article sur l’hypertension. Un peu de stress et
voilà ça augmente.