On protège nos dents!

On protège nos dents!

Par Bel Âge

Crédit photo: iStock Photo

Une bonne hygiène buccodentaire permet de tenir à distance nombre de maladies. Petit guide des bienfaits insoupçonnés d’un bon brossage.

Et si notre brosse à dents était la nouvelle arme de prévention des maladies cardiovasculaires, du diabète et de la polyarthrite rhumatoïde? C’est en tout cas ce que suggèrent plusieurs experts: en cas d’affections buccodentaires (caries, gingivite ou parodontite), les bactéries présentes en bouche peuvent migrer dans la circulation sanguine, atteindre différents organes du corps et favoriser le développement, voire l’aggravation de ces pathologies.

La bonne base

Le bon réflexe pour s’en prémunir: une hygiène irréprochable! Le brossage est la seule manière d’éliminer la plaque dentaire. Le bon rythme? Le matin et le soir pendant deux minutes minimum avec une brosse à dents à poils souples, pour éviter de traumatiser la gencive. Peu importe qu’elle soit manuelle ou électrique, à condition que la petite tête puisse accéder à tous les recoins de la bouche. Celles connectées peuvent apporter un coup de pouce: elles évaluent la qualité du brossage et repèrent les zones oubliées. Pour compléter, on utilise ensuite des brossettes interdentaires, à passer lentement dans chaque espace. Brosse et brossettes sont à changer tous les trois mois pour rester efficaces contre la plaque dentaire, et même avant si les poils sont écartés. Quant au dentifrice, on privilégie ceux riches en fluor. Un suivi régulier chez le dentiste (une à deux fois par an) est également indispensable pour repérer un éventuel problème caché.

Cœur à l’abri

Selon une méta-analyse publiée en février dernier dans la revue Cardiovascular Disorders, un bon brossage permet de diviser par deux le risque d’infarctus et d’AVC chez les personnes souffrant d’un problème buccodentaire. Les bactéries buccodentaires se greffent en effet sur les plaques d’athérome et en augmentent l’épaisseur, favorisant peu à peu la survenue d’accidents cardiaques. Mais, bonne nouvelle, il est possible d’inverser la tendance. Une étude publiée en avril 2009 dans la revue scientifique de biosciences Faseb Journal indique que des soins adaptés diminuent l’épaisseur de ces plaques dès trois mois. Et l’étude observe qu’il est possible de renverser la tendance: en prenant bien soin de ses dents, l’épaisseur de la plaque d’athérome diminue déjà au bout de trois mois.

Diabète stabilisé

Alimentation saine, activité physique, traitement médicamenteux… À ce trio gagnant anti-diabète, les experts ajoutent aujourd’hui le bon usage de la brosse à dents. Les bactéries présentes en bouche sont responsables d’une inflammation aggravant la résistance à l’insuline. Les éliminer régulièrement aide au contrôle de la glycémie et à la lutte contre le diabète, au point de diviser par deux, chez une personne en bonne santé, le risque de développer un diabète non insulino-dépendant (type 2).

Polyarthrite apaisée

Diminuer les douleurs provoquées par la polyarthrite rhumatoïde en se brossant les dents, c’est possible! Ce geste d’hygiène permet d’éliminer la bactérie porphyromonas gingivalis, présente dans la plaque dentaire et accusée de provoquer une réaction inflammatoire à l’origine de l’apparition et de l’aggravation de cette maladie chronique. Un bon brossage biquotidien est un atout pour diminuer les symptômes et, à la clé, retrouver plus de mobilité.

Dénutrition évitée

Quel plaisir que de croquer dans une belle pomme ou mordre dans un morceau de pain à peine sorti du four! Pour profiter de ces petits plaisirs, là encore, un bon brossage s’impose: c’est la clé pour éviter les douloureuses irritations, caries, gingivites, parodontites, qui finissent par faire tomber les dents. D’où l’importance de surveiller dents et gencives tout au long de la vie… Prendre soin de sa bouche et mieux manger, c’est aussi, par ricochet, garder une bonne masse musculaire et de l’énergie qui limite le risque de chutes et de fractures. Une bonne dentition permet de manger de tout. Or une alimentation équilibrée favorise les défenses immunitaires, qui limitent le risque de maladies… La boucle est bouclée!

À surveiller

Les affections bucco-dentaires ne sont pas toujours douloureuses. Cinq signes doivent attirer l’attention et inciter à consulter rapidement le dentiste:

1) Des saignements lors du brossage ou en mangeant. C’est un révélateur d’inflammation des gencives.

2) La sécheresse buccale. La diminution de production de salive, fréquente après la ménopause ou avec certains traitements (antidépresseurs), est l’une des principales causes de développement des caries et des atteintes des gencives.

3) La couleur des gencives. En temps normal, elle est rosée. Si elle devient rouge, gonflée et douloureuse, c’est qu’il y a une inflammation. Parfois, un simple détartrage suffit à tout faire revenir à la normale.

4) La mobilité des dents. Saines, elles n’ont pas de raison de bouger! Ce peut être un signe de parodontite, on consulte sans tarder.

5) La mauvaise haleine. Dans 85 % des cas, elle est liée à la présence de bactéries. Un brossage rigoureux des dents et de la langue peut suffire à résoudre le problème. Sinon, le dentiste cherchera une maladie des gencives.

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