Pour une vie plus rose

Pour une vie plus rose

Par Linda Priestley

Crédit photo: iStock

Octobre est le mois du cancer du sein. Tour d’horizon au rayon prévention.

Invitation au dépistage: on accepte!

Chaque Québécoise reçoit, à son 50e anniversaire (puis tous les deux ans jusqu’à ses 69 ans), une lettre d’invitation à participer au Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS), lancé il y a 20 ans par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Céline St-Denis, ambassadrice de la Fondation du cancer du sein du Québec, se félicite d’avoir honoré l’invitation il y a quelques années. Un geste salvateur pour elle, puisque sa deuxième mammographie, à 52 ans, a révélé une tumeur. «Qui sait quelle serait ma condition aujourd’hui si je n’avais pas tenu compte de l’avis? À l’époque, je n’avais pourtant remarqué aucun signe, mais mon cancer était agressif», raconte-t-elle.

Selon les données du ministère, le taux de participation au PQDCS est d’environ 60 % chaque année, ce qui indique qu’une bonne partie des femmes admissibles au programme choisissent de ne pas se soumettre à une mammographie de détection du cancer du sein. «J’en connais qui jettent la lettre aux poubelles parce qu’elles redoutent l’expérience, dit Mme St-Denis. Une infirmière en chimio m’a même confié qu’elle n’y allait pas. Heureusement, mon histoire l’a fait changer d’avis.» D’où sa volonté d’encourager toutes les femmes concernées à suivre son exemple. «L’inconfort ne dure que 10 secondes. Et c’est tellement important! Il en va de notre santé, voire de notre vie!»

Des chiffres convaincants

Dans son bilan, le PQDCS révèle que sur 1000 participantes, 13 femmes décèderont d’un cancer du sein, alors que chez les non-participantes, le taux est de 20 femmes sur 1000.

L’activité physique: une grande alliée 

«S’activer de 30 à 60 minutes par jour permet de réduire d’environ 25 % les risques de développer un cancer du sein», rapporte Myriam Filion, kinésiologue spécialisée en oncologie à la Fondation du cancer du sein du Québec. Même dans le cas des personnes atteintes, les bienfaits sont incalculables, ajoute-t-elle. «Il suffit de 150 minutes d’activité physique par semaine pour faire diminuer jusqu’à 21 % les risques de récidive.» Quelques idées d’exercices bénéfiques: le yoga, le bateau-dragon, la marche, la natation, le renforcement musculaire*, le vélo, la course à pied et le ski de fond.

Vu la fatigue et la douleur causées par les traitements, la motivation n’est pas au rendez-vous? Un programme de kinésio-oncologie, Ma santé active, a justement été mis sur pied pour répondre aux besoins des personnes atteintes (et de celles qui sont à risque). «Étant donné leur condition particulière et leurs symptômes, une intervention personnalisée leur permet de faire de l’exercice de façon sécuritaire et de rester motivées», dit Mme Filion. L’application mobile Ma santé active (disponible dès le 31 octobre) a d’ailleurs été développée afin d’offrir aux patientes un programme d’exercices ultrapersonnalisé. «L’application sera complémentaire à tout ce qui se fait déjà en oncologie et nous permettra de rejoindre le plus grand nombre possible de femmes dans tout le Québec, affirme la kinésiologue. Nous serons en mesure de leur offrir du coaching et d’établir avec elles un lien de proximité, ainsi que de contribuer à créer entre les participantes un réseau d’entraide et de solidarité.»

À compter d’octobre, des patientes pourront se rendre dans un centre de yoga ayant reçu la formation Yoga Thrive (programme thérapeutique conçu spécifiquement pour les femmes atteintes du cancer du sein et agréé par la Fondation du cancer du sein) pour y suivre un cours de yoga gratuitement, deux fois par semaine, jusqu’à deux ans après la fin de leurs traitements. «Elles seront ainsi en bonnes mains et pourront profiter des effets positifs du yoga, comme le renforcement du système immunitaire, la diminution du stress et de la fatigue due aux traitements», assure Myriam Filion.

* Bon à savoir: selon une récente étude canado-américaine, une masse musculaire élevée aurait un effet protecteur contre le cancer du sein.

Info: rubanrose.org.

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