Au pays, 72 % des hommes ont une ou plusieurs habitudes de vie malsaines liées à l’alimentation, à l’exercice, au sommeil, au tabagisme et à la consommation d’alcool, selon la première étude nationale des comportements masculins en matière de santé, publiée par la Fondation pour la santé des hommes au Canada (FSHC).
Comme la majorité des problèmes de santé chronique sont causés par le mode de vie, la FSHC veut s’attaquer à ces mauvais comportements afin de prévenir plutôt que de guérir. «Généralement, les hommes se préoccupent de leur santé une fois qu’ils sont malades, quand ils ont déjà développé le diabète de type 2 ou qu’ils ont une crise cardiaque. Ça, c’est la destination, et c’est quand ils en arrivent-là qu’ils font des changements, explique Joe Rachert, gestionnaire de programme à la FSHC. On essaie de les inciter à regarder le chemin plutôt que la destination, de créer une nouvelle façon pour les hommes d’examiner leur santé et de savoir facilement si elle est bonne ou non, puis d’agir en conséquence.»
Outils santé
«L’outil d’évaluation Pour ma santé, conçu spécifiquement pour les hommes, leur permet de savoir en 20 questions où ils en sont et de connaître les perspectives de risques sur 10 ans à propos des huit maladies et conditions les plus communes chez les hommes», précise M. Rachert. Le but? Apporter de petits changements qui auront un impact positif à long terme. Par ailleurs, le Guide de suivi des hommes (téléchargeable et gratuit) offre un calendrier fort utile, qui résume ce à quoi les hommes doivent faire attention et les examens à subir selon l’âge.
Un pas à la fois
S’attaquer de front à tous nos comportements problématiques n’est pas forcément efficace; mieux vaut plutôt s’attaquer à chaque problème individuellement. Par exemple, 39 % des hommes canadiens boivent trop. Au Québec, le problème est encore plus criant: 43,1 % abusent de l’alcool. Pour réduire la consommation, M. Rachert conseille de commander un verre d’eau avec chaque bière et de ne pas en boire une autre tant qu’on n’a pas fini le verre d’eau. Quant à ceux qui ne mangent pas santé et souvent au restaurant, il propose de remplacer la portion de frites par une portion moitié frites-moitié salade. «Le truc, dit-il, c’est de faire de petits changements simples, un à la fois. C’est comme des dominos: un changement en entraîne un autre.»
Éducation et stéréotypes
Généralement, les femmes sont plus en santé que les hommes. Souvent parce qu’elles y font plus attention et qu’elles la comprennent mieux, ayant appris très jeunes à être en phase avec leur corps. Les hommes, eux – outre le fait de s’intéresser tardivement à la santé et d’être réticents à consulter –, sont victimes de stéréotypes. «Tous ces facteurs socioculturels – être brave, ne pas pleurer, ne pas demander d’aide –, impactent négativement leur santé, avance Joe Rachert. Avec le contenu qu’on crée sur les différents sites de la Fondation (Semaine pour la santé des hommes, Change pas trop et Pour ma santé), on vise à augmenter leurs connaissances, leurs bonnes habitudes et à réduire la stigmatisation.»
Info: fondationsantedeshommes.ca, pourmasante.ca et changepastrop.ca.
Commentaires: