Contrairement aux idées reçues, l’intimidation se vit à tout âge et touche aussi les aînés.
C’est à ce phénomène méconnu et encore peu documenté que le premier forum «Ensemble, intervenons contre l’intimidation chez les aînés», tenu le 8 octobre dernier à la Direction régionale de la santé publique de Montréal, était consacré.
L’évènement était organisé par le Chantier Intimidation, un regroupement montréalais créé en 2017 et réunissant des représentants de l’Office municipal d’habitation de Montréal et divers partenaires, intervenants comme gestionnaires. Son but? Contrer l’intimidation auprès des aînés grâce au développement et à la diffusion de connaissances et de procédures d’intervention.
L’intimidation chez les aînés, c’est quoi?
Généralement délibérée, l’intimidation se produit entre des personnes connues ou inconnues l’une de l’autre, ayant ou non une relation de confiance. Elle peut se dérouler une seule fois ou de manière répétée, dans l’intention de nuire ou de faire du mal, directement ou indirectement, à une ou des personnes, y compris dans le cyberespace. Des gestes peuvent être posés ou pas. Dans tous les cas, il s’agit d’un rapport de force, de pouvoir ou de contrôle pour prendre le dessus.
On distingue 4 types d’intimidation:
1. Verbale
Se moquer, insulter, menacer.
2. Physique
Bousculer, donner des coups, pousser quelqu’un.
3. Sociale
Exclure, humilier, répandre des rumeurs ou des faussetés sur une personne.
4. Matérielle
Briser, vandaliser ou s’approprier les objets d’autrui.
Comment soupçonne-t-on sa présence?
«Le plus souvent, entre aînés, on voit qu’une personne arrête de venir à des activités. Elle devient tout à coup méfiante, parfois même agressive. C’est peut-être parce qu’elle a été intimidée. Elle a eu mal, elle a peur et elle se protége», illustre Martine Hilaire, co-animatrice et membre fondatrice du chantier.
Parfois, c’est tout un groupe qui peut être concerné. «La présidente d’un comité de locataires commence à prendre toutes les décisions. Il y a une prise de contrôle et il n’y a plus de place pour personne.»
Pourquoi agir?
Humiliation, rejet, isolement, vulnérabilité… L’intimidation peut avoir de graves conséquences, pouvant même conduire à la dépression et à des idées suicidaires, surtout si on tarde à agir. Voilà pourquoi il faut ouvrir l’œil, oser parler, qu’on soit victime ou témoin, et se mobiliser pour lutter contre ce phénomène.
«L’intimidation est bel et bien présente chez et entre les aînés. Il faut être alerte, il faut agir, il faut en parler. Il y a toujours de l’aide», souligne Martine Hilaire, qui est également intervenante de milieu et de proximité pour l’organisme Temps d’une pause.
Aller chercher de l’aide
Les organismes communautaires, les travailleurs sociaux, les médecins, les infirmières, les CLSC et même les services de police peuvent nous aider.
La Ligne Aide Abus Aînés (1 888 489-2287) offre également un service d’écoute confidentiel disponible en tout temps.
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