Quand on avance en âge, les effets du vieillissement rendent la conduite de plus en plus difficile. Comment se préparer à ce passage obligé?
«Ce qu’on dit aux gens, c’est que s’ils prennent la décision eux-mêmes au lieu d’arriver dans l’obligation, ça rend le tout beaucoup plus facile», indique d’emblée Marco Harrison, directeur de la Fondation CAA-Québec et ex-policier.
Avant l’arrêt de la conduite, il est possible de mettre en place de nombreux outils facilitateurs qui nous permettront de rester au volant plus longtemps. «Ce qui est intéressant pour les aînés, ce sont les technologies qui peuvent aider à sécuriser le véhicule, par exemple un avertisseur d’objet dans les angles morts avec signal, soutient l’ex-policier. Des fois ça ne prend pas grand-chose pour augmenter la sécurité.»
On ne néglige pas non plus nos visites chez les spécialistes de la santé. Une meilleure prescription de lunettes peut nous sauver bien des soucis. «Il faut planifier un suivi régulier avec un médecin et augmenter la fréquence des examens de la vue», conseille l’expert.
Mettre les chances de notre côté peut contribuer à nous garder sur la route de manière sécuritaire plus longtemps. Mais pour cela, il ne faut pas avoir peur de modifier nos habitudes, explique le directeur de la Fondation CAA-Québec. «Pourquoi prendre rendez-vous quelque part à 7h30 quand on est à la retraite? On pourrait se déplacer hors des heures de pointe, quand il y a moins de circulation et donc, moins de risques.»
Une évolution naturelle
Il existe des façons de faire la transition en douceur, soutient Marco Harrison. «On essaie, par exemple, de prendre le bus de l’épicerie à notre résidence, avant d’y être obligé; ça nous donne une idée du trajet et du temps que ça prend», propose-t-il. On mise également sur le covoiturage, qui peut avoir des avantages insoupçonnés. «Dans les résidences par exemple, les derniers arrivés sont souvent plus jeunes et ont généralement encore leur permis. Leur proposer de faire du covoiturage avec nous est une bonne manière de les intégrer dans le groupe, de joindre l’utile à l’agréable», soutient M. Harrison.
Et devant l’inévitable, on ne jette pas les gants, on accepte qu’on passe à une autre étape de la vie. «J’utilise beaucoup une comparaison de sport. Mario Lemieux, Wayne Gretzky, est-ce qu’ils jouent encore au hockey? Non! Comme conducteur, ce n’est pas un échec de prendre la décision d’accrocher nos clés.»
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