Conserver sa capacité physique quand on est confiné peut réellement relever du défi. Pour Mylène Aubertin-Leheudre, bouger est le nerf de la guerre.
Le danger, croit-elle, est de déconfiner et de se retrouver avec des personnes qui ont complètement perdu la forme. «Ce que les études scientifiques ont démontré, c’est qu’en à peine 7 jours, on peut perdre 15 % de sa force musculaire», avertit la professeure au Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM et chercheuse principale au Laboratoire du muscle et de sa fonction.
Pour lutter contre l’inactivité, la professeure et son équipe ont mis sur pied un véritable gym à distance. «On crée un profil à travers 2-3 questions pour connaître notre capacité physique et on assiste à trois séances virtuelles par semaine. Les gens peuvent se connecter 10 minutes à l’avance et rester 10 minutes après la fin, comme dans un vrai gym! Ça crée des liens», soutient-elle.
«On s’adresse à des gens de 60 ans et plus et on travaille à travers Internet. On fait des Zoom live avec des programmes d’activité physique où tout peut être fait à la maison, ça permet de les garder en santé, en sécurité. En plus on adapte nos programmes à la réalité: on prend des cannes, des serviettes, pas besoin de matériel!», explique Mylène Aubertin-Leheudre, qui se penche sur la question de la sédentarité et de ses conséquences depuis plusieurs années déjà.
Si l’entraînement chez soi est efficace, l’équipe de la chercheuse s’est aussi penchée sur les CHSLD et propose des programmes faciles, à imprimer, qui se réalisent en moins de 5 minutes et qui peuvent significativement améliorer la condition des patients. «Les programmes sont simples: lever les jambes, faire le tour de leur lit, de leur table, se tenir sur le bord du lit, plein de petits exercices qui sont connus pour travailler sur la force musculaire.»
Les exercices, conçus par des kinésiologues et adaptés aux besoins de chacun sont disponible sur demande, en écrivant à l’adresse suivante: lmf.uqam@gmail.com.
Oui, mais après?
Cette méthode d’entraînement à distance risque d’être bénéfique bien au-delà de la pandémie. «La COVID nous a demandé de réfléchir à plus long terme. Au Québec c’est une réalité, les gens s’isolent pendant l’hiver, rappelle Mylène Aubertin-Leheudre. Les trottoirs sont glacés à Montréal, à Québec les rues sont trop pentues. L’idée d’offrir ces cours en direct et adaptés à chacun, c’est une nouvelle façon d’offrir des services.»
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