Comment vivre le plus longtemps possible et en pleine forme? Conseils d’experts… et de lectrices!
Selon l’Institut de la statistique du Québec, l’espérance de vie moyenne à la naissance a augmenté de presque 8 ans au cours des 40 dernières années. Et nous sommes de plus en plus nombreux à atteindre l’âge vénérable de 100 ans. Une publication du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec révèle que notre belle province comptait 1668 centenaires en 2017. Mais quel est donc le secret de ces champions de la longévité?
1) Je passe à l’action
On ne le dira jamais assez: les bienfaits de l’exercice sur la santé physique et mentale sont nombreux. «Un des secrets, c’est d’inscrire l’activité physique à travers nos activités courantes, comme jardiner, emprunter les escaliers ou se stationner un peu plus loin pour marcher, affirme le Dr André Tourigny, médecin clinicien et codirecteur de l’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval. C’est alors beaucoup plus facile d’éviter la sédentarité.»
2) Je choisis mon quartier
Avec le temps, nos déplacements peuvent devenir plus limités, d’où l’avantage de nous installer dans un quartier où on peut prendre nos aises. «Le quartier devient un élément central de la participation sociale des aînés, un déterminant de leur inclusion et de leur qualité de vie», mentionne Mélanie Levasseur, directrice de la recherche et professeure à l’École de réadaptation de l’Université de Sherbrooke. La chercheuse suggère d’opter pour un quartier où l’aménagement urbain, le transport et les ressources sont facilement accessibles.
3) Je mange santé
Bien entendu, l’alimentation joue un rôle important dans le maintien d’une santé optimale. La nouvelle version du Guide alimentaire canadien, sortie en 2019, se rapproche de la fameuse diète méditerranéenne, constamment citée en exemple par les professionnels de la santé. «Il faut miser sur les fruits et légumes, les grains entiers, le poisson, préférer l’huile au beurre et ne faire qu’une consommation occasionnelle de viande rouge et de charcuteries», rappelle le Dr Tourigny.
4) J’approfondis sans cesse mes connaissances
Selon André Tourigny, la stimulation intellectuelle contribuerait à réduire les risques de développer des troubles neurocognitifs: «Faire de nouveaux apprentissages, maîtriser une nouvelle langue et s’adonner à de nouvelles activités nous stimulent sur le plan cognitif et intellectuel.» Fleur-Ange Bourque, qui vient de célébrer son 88e anniversaire, attribue d’ailleurs sa bonne forme physique et mentale à une vie active, mais aussi à une soif d’apprendre qui ne s’est jamais tarie. «Je fais beaucoup de lectures qui aident à garder mon cerveau agile», explique-t-elle en évoquant les heures passées à converser avec son mari. «On a appris à discuter sur différents sujets. Quand on est deux et qu’on s’entend bien, on finit par s’instruire mutuellement.»
5) Je continue à travailler si je veux
Parmi les recommandations du défunt médecin japonais Shigeaki Hinohara figure celle de ne pas prendre sa retraite trop tôt. L’homme, qui a travaillé jusqu’à cinq mois avant sa mort, survenue à 105 ans, était convaincu que cette activité contribuait à sa bonne santé. «Certaines personnes aiment travailler. Si les conditions s’y prêtent, elles peuvent continuer de le faire», ajoute le Dr Tourigny.
6) J’apprends à me connaître
Il n’est pas toujours facile de se découvrir de nouvelles passions quand on a consacré la majeure partie de sa vie à élever une famille et à faire carrière. «Pour accroître notre participation sociale, il faut d’abord oser prendre part à de nouvelles activités, affirme Mélanie Levasseur. Concrètement, ça veut dire se fixer des objectifs réalistes et précis, en lien avec nos activités sociales ou nos loisirs. Par exemple, joindre un club de lecture une fois par mois.» En explorant diverses possibilités, on sera plus apte à identifier les activités qui nous intéressent.
7) Je mène une vie sociale active
Qu’on soit entouré d’amis ou de membres de notre famille, être en contact avec des êtres chers est un incontournable pour s’épanouir pleinement. Mélanie Levasseur rappelle à cet égard que nos problèmes de santé ne sont pas forcément des obstacles. «La participation sociale est associée à une réduction de la mortalité et de l’utilisation des services de santé, de même qu’à une diminution du déclin cognitif et des symptômes dépressifs. Il existe de nombreuses façons de participer socialement, et ce, même si on vit avec des incapacités.»
8) Je brise la routine
Selon un article paru sur le site de Help Guide – un organisme californien sans but lucratif dont la mission est d’aider à la prévention des problèmes de santé mentale –, les activités les plus stimulantes pour le cerveau sont celles qui nous mettent au défi de développer de nouvelles aptitudes. Pour Thérèse Gagné, qui file vers ses 100 ans, c’est le fait de combattre la monotonie du quotidien qui lui a permis de vivre si longtemps. La future centenaire se rappelle avec plaisir le voyage qu’elle a fait à New York avec deux de ses filles pour célébrer son 90e anniversaire. «On a mangé dans un grand restaurant et on a visité le Metropolitan Museum, que je rêvais de voir. On avait planifié chaque activité à l’avance. Il faut se trouver des projets pour sortir de la routine, sinon la vie peut devenir ennuyante.»
9) Je me montre curieux
Selon un article de la chercheuse Francesca Gino, paru sur le site de la Harvard Business School, la curiosité a de nombreux bienfaits. Elle nous aide, par exemple, à réagir de façon plus inventive à différentes situations, notamment lors de la résolution de conflits. Fleur-Ange Bourque, pour sa part, mise sur la curiosité pour demeurer alerte. «Il faut suivre l’actualité et s’informer de ce qui se passe dans le monde. Le passé, c’est bien beau, mais on doit se concentrer sur le présent et s’intéresser à une variété de sujets.»
10) J’explore les végétaux
Vladimir Titorenko, chercheur et professeur de biologie à l’Université Concordia, a découvert des extraits végétaux permettant de lutter contre le vieillissement. Les résultats de ses travaux, publiés dans la revue biomédicale Oncotarget, démontrent que ces molécules naturelles pourraient contribuer à prévenir l’ensemble des maladies liées au vieillissement. Parmi ces végétaux figurent le basilic sacré, le houblon, le millepertuis et le fenugrec. Si certaines de ces plantes sont déjà vendues sous forme de suppléments, il faudra attendre entre 5 et 10 ans pour que des applications thérapeutiques plus spécifiques soient développées en lien avec ces découvertes.
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