Les probiotiques et les prébiotiques

Les probiotiques et les prébiotiques

Par Isabelle Huot docteure en nutrition

Crédit photo: Tanaphong Toochinda via Unsplash

Prébiotiques et probiotiques ont fait l’objet de plusieurs recherches dont les résultats ne peuvent que nous inciter à en incorporer davantage à nos menus!

Probiotiques: les bactéries amies

Certaines bactéries, comme l’E. coli et la salmonelle, sont néfastes pour l’organisme; par contre, il existe bel et bien des micro-organismes qui influencent positivement la santé. C’est le cas des probiotiques – généralement des bactéries – qui ne sont pas digérés dans l’estomac et arrivent intacts dans le côlon, qui en bénéficie. En tout, plus de 400 espèces de bactéries logent dans notre intestin…

Les probiotiques améliorent l’équilibre de la flore intestinale en augmentant la présence de bonnes bactéries par rapport aux mauvaises. Ce faisant, ils améliorent l’absorption des nutriments, favorisent la digestion du lactose, accélèrent le transit intestinal et renforcent le système immunitaire.

Les probiotiques réduisent également les diarrhées infantiles, celles reliées aux antibiotiques et au C. difficile ainsi que celles des voyageurs tout en soulageant la constipation. Ces bactéries présenteraient un intérêt pour le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, des hépatites et des pancréatites. La prise de probiotiques par la mère pendant l’allaitement pourrait aussi protéger le nouveau-né de l’eczéma.

Les recherches sur les effets de ces bactéries sont des plus dynamiques et, chaque semaine, de nouvelles publications révèlent les actions positives des probiotiques sur les conditions de santé.

Sources et quantité

Les bonnes sources

Tous les yogourts contiennent des bactéries lactiques, mais celles utilisées de façon traditionnelle pour la fabrication du yogourt (Streptoccocus termophilus et Lactobacillus bulgaricus) n’ont pas d’effet probiotique reconnu. Si elles améliorent la digestion du lactose, il faut aller chercher d’autres souches de bactéries pour avoir des effets plus importants.

De nouvelles espèces de lactobacilles et de bifidobactéries isolées chez l’homme ou d’aliments fermentés traditionnels attirent maintenant l’attention des chercheurs. La souche Bifidobacterium lactis utilisée dans le yogourt Activia de Danone par exemple a fait l’objet de plusieurs études qui ont démontré sa survie jusqu’à l’intestin et son action sur le temps de transit intestinal. Plusieurs personnes qui souffrent de constipation ont vu leur problème soulagé par l’introduction d’Activia.

D’autres souches issues de la famille des Lactobacillus acidophilus et des Lactobacillus casei, retrouvées entre autres choses dans le lait fermenté Bio-K+, ont fait l’objet d’études qui démontrent leur efficacité pour contrer la diarrhée associée à la prise d’antibiotiques en milieu hospitalier. La boisson probiotique DanActive, qui contient 10 milliards de Lactobacillus casei defensis, a fait l’objet de 37 études qui ont démontré tantôt sa survie jusqu’à l’intestin, tantôt sa capacité de renforcer l’immunité; pour bénéficier de ses actions modulant l’immunité, on recommande 1 à 2 portions par jour.

Combien on en prend?

Pour profiter des bienfaits des probiotiques, il faut en consommer tous les jours puisque les bactéries ne font que transiter dans l’intestin. Un minimum de 1 milliard de bactéries probiotiques au quotidien serait nécessaire pour procurer des bénéfices salutaires.

On choisit les produits les plus frais possible: la dose de bactéries, optimale au moment de la fabrication, diminue progressivement. Si l’on a tous intérêt à les prendre quotidiennement, ils deviennent des incontournables dans certaines situations: après une cure d’antibiotiques, avant un séjour à l’hôpital, avant un voyage dans un pays où l’on risque d’être incommodé par certains micro-organismes présents dans la nourriture. Dans ces cas, les probiotiques sous forme concentrée (capsules, Bio-K+ ou DanActive) sont à privilégier.

Prébiotiques: nécessaires aux probiotiques…

Prébiotiques: nécessaires aux probiotiques…

Les prébiotiques sont en quelque sorte… la nourriture des probiotiques! Ce sont des glucides qui ne se digèrent pas; ils arrivent intacts dans le côlon où ils agissent en stimulant la croissance et/ou l’activité de certains probiotiques, notamment des bifidobactéries.

Les prébiotiques pourraient améliorer la capacité de défense du système immunitaire, augmenter l’absorption du calcium, voire réduire le risque de cancer du côlon. On en trouve naturellement dans les aliments, notamment dans l’oignon, le topinambour et l’artichaut, mais les produits enrichis en contiennent des doses beaucoup plus intéressantes.

Certains produits contiennent à la fois des probiotiques et des prébiotiques: on les appelle alors symbiotiques. Le breuvage laitier Complait de Nutrinor s’inscrit dans cette lignée. Contenant deux souches de bactéries lactiques (Bifidobacterium lactis BB-12, Lactobacillus acidophilus LA-5) et un prébiotique, l’inuline, cette boisson laitière est révolutionnaire. Le lait Vitalité de Lactantia se trouve plus facilement dans l’ensemble du Québec; il contient de l’inuline (4 g/250 ml). Le pain Bon matin prébiotiques en apporte 1 g/tranche et le jus Tradition Vision santé contient 2 g/250 ml, en plus de contenir 3 milliards de probiotiques. Les études rapportent qu’un apport quotidien de 4 g de prébiotiques serait suffisant pour avoir des bénéfices. Au-delà de 20 g, maux de ventre et ballonnements risquent de survenir.

Consommés seuls, les prébiotiques alimenteront les probiotiques déjà présents dans notre flore intestinale. En consommant à la fois des probiotiques et des prébiotiques, on joue la carte prévention de façon optimale!

Mise à jour: octobre 2008

Vidéos