Les cartes affluent de partout, les fleurs remplissent les vases, sans parler des chocolats au lait, du rang de perles, d’un parfum ou d’un livre… Et c’est toujours avec une larme au coin de l’œil que les mamans les plus âgées, les doyennes de l’événement, reçoivent ces marques de tendresse de la part de leurs enfants et petits-enfants.
Bien sûr que, avec les cheveux blancs, une maman a plus qu’un baluchon de dévouement derrière elle, un plus long parcours à se remémorer en soupirant d’aise ! Voilà pourquoi on les gâte tant, ces mamans, lorsque les enfants, devenus grands, revoient tous ces beaux jours d’antan avec les yeux de la reconnaissance. Plus elles prennent de l’âge, plus le mérite est grand, et pour cause. Marie-Marthe, une grand-maman de 72 ans, me confiait récemment avoir déménagé pour se rapprocher de son «plus jeune», parce qu’il traversait de durs moments, qu’il tentait de contrer des ennuis… Et c’est avec le même amour qu’elle l’a serré sur son cœur en lui murmurant : «Ne t’en fais pas, ça va passer…» Sans oser ajouter : «Maman est là…» Ne dit-on pas : «mère un jour, mère toujours» ?
Mais ce merveilleux jour des Mères honore aussi celles qui, dans la quarantaine ou au mitan de la cinquantaine, ont encore des adolescents à leur charge et, fort souvent, des enfants en bas âge. Ces mères qui, contrairement aux mamans d’hier, travaillent et rentrent le soir afin de se dévouer corps et âme pour le bien-être de leurs enfants. Ces mamans qui, parfois épuisées par leur journée, se tiennent encore debout pour préparer les goûters du lendemain, tout en faisant, d’un autre coup de main, «une brassée de linge sale» pour qu’ils ne soient pas à court de vêtements ! Ces mamans «méritoires» comme je les appelle. Celles qui vaquent à tant de tâches à la fois et dont, bien souvent, on oublie les efforts. Ces mères, parfois surmenées, qu’un tout petit rien remet de bonne humeur. Un baiser, une caresse, un «je t’aime, maman» et, en ce jour, plus spécialement, une carte rapportée de l’école, faite à la main, avec un ange ou une fleur en guise de gratitude. Quel bonheur que ce tout petit rien qui s’accompagne du sourire de l’enfant qui le lui offre candidement ! Dieu que ça ne prend pas grand-chose pour qu’une mère oublie ses courbatures et ses fatigues ! Un mot gentil, une pensée, un geste d’affection, et la voilà prête à bondir, apte à reprendre son souffle, au détriment de son épuisement.
Puis il y a les plus jeunes mamans, celles qui fêtent, peut-être pour la première fois, ce jour qu’on leur dédie une fois l’an. Ces mamans qui, consciencieusement, donnent le sein à leur enfant, sans se rendre compte encore que leur dévouement n’aura de cesse. Ces mamans qui, heureuses, se disent entre elles : «Moi, j’en veux un autre…» ou «Moi, même si j’en ai déjà deux, j’aimerais bien en avoir un troisième d’ici un an ou deux…» Parce que être mère, donner la vie, c’est un geste réfléchi tout en étant une bénédiction du Ciel. Quel bonheur que d’avoir encore un bébé sur son cœur, emmitouflé dans une petite couverture de laine. Moi, je n’ai jamais oublié ma vieille maman qui, de son vivant, à l’aube de ses 80 ans, me disait : «Tu sais, si c’était à refaire, je recommencerais tout. J’aurais encore six enfants, peut-être davantage… C’est ce que j’ai le plus apprécié de ma vie de femme.» Et elle soupirait, tristement, sachant fort bien que sa mission était accomplie depuis longtemps. Entourée de ses enfants, je m’en souviens, je la revois, avec des fleurs dans les bras, une broche en forme de cœur sur sa blouse de soie, et les souffles de nos baisers dans son cou. Comme jadis, naguère et toujours…
En ce dimanche qui vient et qui leur est cher, je m’incline humblement devant toutes les mères, avec respect, en leur souhaitant avec ferveur, un océan de sentiments… du fond du cœur de leurs enfants.
Mise à jour: avril 2008
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