Pour pratiquer le canicross, les adeptes de course à pied partent avec une longueur d’avance, mais avec un peu de préparation, tout le monde peut s’y mettre. Et ce n’est pas Pitou qui va s’en plaindre!
Yves Pariseau pratique depuis quelques années le canicross, un sport qui consiste à faire de la course à pied tout en étant attelé à son chien. L’homme âgé de 73 ans, qui a toujours été actif, a commencé cette forme d’activité physique avec un chien issu d’un croisement entre le labrador et le husky. Depuis trois ans, il fait équipe avec Fanny, une ancienne chienne de traîneau malamute croisée husky de 12 ans.
«J’en fais deux fois par jour, sauf s’il pleut beaucoup, pour un total de 2 à 4 kilomètres. Il m’arrive d’alterner la course et la marche rapide parce que mes jambes ne sont plus ce qu’elles étaient. C’est important de respecter notre capacité et celle de notre chien. J’adore le canicross à cause de la complicité que j’ai développée avec Fanny.»
La préparation, ça compte!
Yves n’a pas suivi de cours de canicross. «J’ai pris des informations sur internet. Une fois que notre chien comprend les commandes de base, c’est facile de le faire courir devant soi.»
La présidente du conseil d’administration de Sports Canins Attelés Québec (SCAP), Jessie Cadoret, estime toutefois qu’une formation peut aider à démarrer sur des bases solides. «Même si on est à l’aise avec les consignes «à gauche» et «à droite», il n’y a rien comme de s’initier avec des gens d’expérience. Les chiens apprennent par l’exemple, donc, s’ils voient d’autres chiens en action, ils comprendront plus naturellement ce qu’on attend d’eux. Ensuite, cela permet à l’humain de recevoir de bons conseils à propos de la préparation du chien, de l’entraînement et de la collaboration entre l’animal et la personne.»
Le canicross convient tout aussi bien aux coureurs comme à ceux qui ont envie de se lancer dans la course à pied, mais le fait que le chien tire devant soi ajoute un niveau de difficulté. «La foulée est généralement plus longue, et c’est plus exigeant sur le cardio, les articulations et les muscles, précise Jessie Cadoret. Cela dit, le SCAP compte des membres dans la soixantaine très actifs dans la communauté des sports attelés. Si une personne en bonne condition physique veut commencer à courir avec son chien à 50 ans, ce n’est pas trop tard. L’important, c’est d’y aller progressivement pour ne pas se blesser.»
Âge minimum
La directive pour s’initier au canicross est la même que pour tous les sports canins: il faut attendre que la croissance de son compagnon soit terminée avant de se présenter sur la ligne de départ. On parle d’environ 10 mois pour les chiens de petites races et jusqu’à 18 mois pour les bêtes de grandes races. «On peut néanmoins habituer un jeune animal à porter l’équipement et lui apprendre à se positionner devant nous sur de courtes distances. Pour un chien âgé de 7 ou 8 mois, 100 à 300 mètres suffisent pour lui donner un avant-goût de l’activité et susciter son plaisir. De 12 à 18 mois, on le fera tranquillement progresser dans la distance et l’intensité.»
Les parcours typiques de canicross sont de 3 à 5 kilomètres. «On travaille fort, mais pas longtemps. On peut facilement courir 4 kilomètres en 15 minutes ! Il y a des distances plus longues en compétition, mais notre animal doit être préparé physiquement pour accomplir un tel effort.»
Sur le terrain
Le canicross se pratique sur des surfaces non abrasives telles que les sentiers en poussière de pierre, en terre battue ou tout autre endroit où le sol se prête au sport et où les chiens sont acceptés. «Sur les sentiers linéaires et dans les bases de plein air, les chiens sont admis s’ils sont attachés. Il y a donc beaucoup d’options puisque le canicross répond à ce critère.» En revanche, on évite les surfaces abrasives comme l’asphalte et les trottoirs, sur lesquels le chien pourrait irriter ou blesser ses coussinets durant l’effort de traction qu’il fait avec ses pattes pour agripper le sol et avancer.
Le canicross se pratique à l’automne, à l’hiver et au printemps jusqu’à ce que la température ne le permette plus. Les règlements établis par la fédération Mushers et athlètes canins du Québec (MACQ) pour les organisateurs de compétitions de canicross sont actuellement revus, car ils ne tiennent pas compte d’assez de facteurs pour éviter les coups de chaleur ou de froid aux chiens.
«Contrairement à l’humain qui sue par les pores de sa peau, le chien le fait en haletant et par les coussinets, de sorte qu’il peut facilement faire de l’hyperthermie si on lui demande un effort intense à des températures trop élevées.» Les recommandations actuelles du MACQ sont de privilégier une tempéraure extérieure de 10 °C à 17 °C pour une distance maximale de 8 km, de 18 °C à 22 °C jusqu’à 3,5 km et de 23 °C à 25 °C pour 2 km maximum.
Enfin, le coureur doit s’équiper d’une ceinture qui soutient le bas du dos, les hanches et le haut des cuisses. Pour le chien, il suffit de se procurer une ligne bungee et un harnais. Ce dernier est essentiel, puisqu’il assurera son confort en répartissant le poids tiré sur l’ensemble du corps. «Pour choisir un harnais, il vaut mieux se rendre avec son chien dans une boutique spécialisée pour faire des essais avec l’aide d’une personne qui s’y connaît», suggère Jessie Cadoret.
Yves Pariseau estime pour sa part qu’il lui en a coûté 200 $ pour s’équiper. C’est une dépense raisonnable qui fait plaisir tant au bipède qu’au quadrupède. Et on se rappelle qu’un chien heureux qui se dépense physiquement fait moins de bêtises dans la maison!
Trucs pour réussir son initiation
Acheter une ceinture et une ligne bungee usagées pour débuter. On en trouve entre autres sur la page Facebook du groupe Vente d’équipements usagés de sports canins Québec.
Porter un équipement de course à pied standard est tout indiqué pour faire du canicross. La bonne idée de Jessie: quand la température s’adoucit, remplacer les gants chauds par des gants de vélo pour ne pas se râper les mains en tenant la ligne bungee.
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