Selon l’Institut de la statistique du Québec, 70% des gens de 40 ans et plus sont mariés ou vivent en union libre… Une question fondamentale doit se poser concernant cette portion de la population québécoise… Combien d’entre eux vivent en harmonie? D’après l’auteur Yvon Dallaire, les véritables couples heureux ne représentent que 15 à 20%. Dans la majorité des foyers québécois se cachent donc des gens malheureux en ménage… ce qui n’est pas irrévocable!
Quand on rencontre une personne avec laquelle on est bien, on a tendance à penser que la partie est gagnée. C’est loin d’être le cas. Si nous laissons le couple à l’abandon, il s’effritera. Évidemment, ce cas de figure ne se présente pas dans les premiers moments de la vie partagée. Tout cela arrive plus tard, quand nous tenons notre couple pour acquis…
Des étapes difficiles
Certaines époques charnières peuvent en effet ébranler une relation. En être conscient est déjà un pas vers la bonne entente! Il existe deux étapes difficiles à franchir quand on est en couple, la première étant lorsque les enfants quittent le nid familial. Plusieurs époux ont tranquillement mis leur vie d’amoureux de côté afin d’élever la famille. Certains hommes et femmes doivent s’apprivoiser de nouveau. Le psychologue Yvon Dallaire a consacré quelques lignes sur le sujet dans son livre Cartographie d’une dispute de couple (éditions Jouvence). Selon lui, de nombreux couples seraient séparés depuis longtemps, n’eût été de la présence d’un ou de plusieurs enfants. Les enfants sont en âge de vivre leur propre vie? Recommencez à faire des choses en couple. Interrogez-vous sur vos projets futurs et redevenez les amants que vous étiez il y a longtemps.
Un deuxième élément qui peut perturber une relation: la retraite, moment où l’on peut se retrouver… «C’est une étape essentielle parce que là, on change les règles du jeu, on modifie les modes de vie. Il faut se questionner sur ce que l’on attend de l’autre. Certains se retrouvent presque comme des étrangers. Ceux-là, ont oublié le couple au profit du travail. Je dis souvent aux personnes que je rencontre que leur couple n’est pas obligatoire. La retraite est une grosse étape parce qu’elle remet en question la poursuite de ce que l’on veut partager», explique Roland Lord, travailleur social, au Centre de consultation conjugale et familiale de Québec.
Les règles de base pour une vie à deux réussie
Un remède?
Il n’existe aucune relation parfaite, mais la «mort» du couple peut être évitable. Souvent, après quelques années, on oublie les règles de base pour une vie à deux agréable et enrichissante. Pour réunir des conditions de bonheur, il faut prendre des nouvelles de l’autre, s’informer de ses rêves et ainsi continuer à faire partie de ses projets. «Les couples doivent adopter une attitude positive afin de développer de bonnes relations. L’une des clés, c’est de parler et de rester ouvert. Il est aussi très important d’être à l’écoute de soi et des autres, de s’aimer pour mieux aimer en retour», conseille la psychologue Chantal Hovington. Les problèmes semblent toujours plus faciles à régler en théorie, mais en pratique c’est une autre histoire… Si l’autre occupe encore une place capitale, et vice-versa, vous devez travailler ensemble pour que le soleil brille de nouveau!
Patricia Love et Steven Stosny, psychologues, ont mis au point différentes techniques afin d’améliorer notre vie de couple. Dans leur livre Ne dites plus jamais: chéri, faut qu’on parle! (éditions Michel Lafon), ils affirment que quatre minutes et quarante-cinq secondes suffisent pour embellir notre vie à deux. Voici les quatre étapes de leur technique.
- Penser à son partenaire à quatre moments de la journée.
- Enlacer son conjoint six fois par jour.
- Penser au couple de manière positive.
- S’engager contractuellement à dispenser amour et compassion à notre douce moitié.
Une vie sexuelle épanouie!
Dans le livre Séduire à coup sûr (Les Éditions de l’Homme), on raconte comment brancher l’électricité sexuelle. L’auteure, Leil Lowndes, explique que le plus important pour une femme c’est la sensualité et la passion qu’un homme peut donner aux aspects d’une relation. Il est évident qu’au moment où l’entente sur le point sexuel est au beau fixe, les autres dossiers ont tendance à être plus en santé… «La vie à deux est souvent plus facile quand on s’entend bien sur la sexualité. Il n’y a pas que ça, mais c’est quand même un gros plus quand ça fonctionne bien. «Pour nous, c’est mieux et presque aussi souvent qu’avant. On fait l’amour en moyenne deux fois par semaine», confie Denis qui est en couple avec Hélène depuis 33 ans.
«Depuis que les enfants sont partis, on est plus libres dans notre sexualité, raconte Louisette, 67 ans. Ça nous a complètement libérés à ce niveau. Nous faisons même des choses que nous n’aurions pas osé essayer dans le passé. Quand les filles étaient à la maison, on ne se donnait pas le droit de regarder des films érotiques. Nous avons commencé à en écouter et ça nous donne des idées.»
En terminant, voici un dernier conseil publié dans le livre Sexopedia, pour tout savoir, d’Anne Hooper, Hors Collection):
- décidez d’être sexy;
- mettez-vous nus tous les deux;
- confiez-vous vos fantasmes;
- complimentez-vous mutuellement.
Histoires vécues de couples heureux
Denis et Hélène, ensemble depuis 33 ans
Denis, 53 ans: «J’étudiais avec son frère, quand je l’ai vue pour la première fois, sur une photo qu’il avait d’elle, dans sa chambre. Ça m’a ébloui. J’ai tout de suite pensé qu’il fallait que je la rencontre. Je me suis organisé pour prendre le même autobus qu’elle pour aller à l’école. La première fois que je lui ai parlé, c’était là. Nous nous sommes fréquentés quelque temps et elle m’a invité à son bal des finissants. Pourtant, à la fin de l’été, elle m’a dit ne pas être intéressée à continuer. J’étais malheureux comme une roche. Ma mère trouvait qu’Hélène était trop jeune, m’expliquant qu’il y en aurait d’autres. Je lui avais répondu que c’était avec elle que j’allais me marier. J’ai même sorti avec une autre pour la rendre jalouse. Ça été un échec. Entre-temps, la mère d’Hélène m’a invité à souper. Hélène m’intéressait toujours alors j’y allais, armé de patience.»
Hélène, 50 ans: «À 17 ans, j’ai accepté qu’on se fréquente de nouveau et on ne s’est plus jamais quitté. C’est un ensemble de facteurs qui font que je l’aime. Je suis bien avec lui, physiquement et intellectuellement. J’apprécie sa bonté et il y a encore des papillons quand je le vois. Pour réussir notre vie ensemble, on a l’amour c’est certain, mais il n’y a pas que ça. Le couple évolue avec nous. Je m’aime plus à 50 ans que je m’aimais à 21 ans, et quand on s’aime soi-même, on peut aimer l’autre. Vivre avec lui n’est pas difficile. Je ne me force pas pour lui dire que je l’aime, c’est naturel. Le respect entre nous et nos trois enfants, c’est aussi important.»
Sylvie et Guy, ensemble depuis 14 ans
Sylvie, 43 ans: «Ça faisait deux ans que j’étais célibataire quand j’ai rencontré Guy. Difficile de trouver quelqu’un avec des enfants en bas âge. Mes amies m’avaient parlé de lui et, à mon anniversaire, Guy et moi avons fini par nous donner rendez-vous. J’ai trouvé que nous étions compatibles puisqu’il avait aussi de jeunes enfants. Dès notre première rencontre, j’ai eu l’impression que nous voulions le même genre de relation. Sa voix me plaisait et je trouvais qu’il s’exprimait bien.»
Guy, 47 ans: «On a une mentalité très différente. Au début, Sylvie aurait voulu habiter avec moi, mais je n’étais pas prêt. Nous n’habitons pas ensemble, même encore aujourd’hui. Par contre, je me suis rapproché et maintenant, nous habitons à deux rues l’un de l’autre. L’avantage de ce choix, c’est qu’ayant chacun nos manies; ça évite de tomber sur les nerfs de l’autre. L’inconvénient: ça coûte plus cher. Dans une relation de couple standard, nous n’aurions pas eu le temps de faire la paix avec notre passé afin d’être bien avec l’autre. Maintenant, je peux dire qu’on est complices, on s’amuse même après autant de temps. Je suis prêt pour un autre 14 ans!»
Ensemble depuis 47 ans
Jean-Claude et Louisette
Jean-Claude, 67 ans: «Louisette et moi voyagions dans le même autobus quand elle m’a charmé. Je fréquentais une autre fille à l’époque: j’étais un petit coureur de jupons avant de la rencontrer. Un jour, je l’ai appelée pour lui demander de sortir avec moi. Ses frères m’avaient à l’oeil pour que je ne lui fasse pas de peine. On avait 19 ans et, à partir de là, nous avons formé un couple. Après une semaine, je l’ai embrassée. C’était en revenant du cinéma, dans la voiture d’un ami. Parfois, quand je restais passé 22h00 chez elle, ma mère appelait pour demander si on avait besoin de faire transférer mon lit là-bas! Un jour, j’ai dit à ma belle-mère que j’allais marier sa fille. Le 25 juin de cette année-là, nous avons dit oui.»
Louisette, 67 ans: «Il ne m’avait pas frappé plus qu’un autre la première fois que je l’ai vu. Plus je le côtoyais, plus je le trouvais gentil. Encore aujourd’hui, il est doux avec moi. De mémoire, nous nous sommes chicanés une seule fois. Une soirée, il a dansé avec une fille et ça m’avait fâchée. Je suis partie, on en a parlé et on ne s’est plus jamais chamaillé. La réussite de notre couple est simple. Nous avons toujours été très occupés. Longtemps, il a dû partir pendant plusieurs jours pour son travail. Quand il revenait, nous étions plus fébriles et passionnés. Pendant ce temps, j’avais moi aussi un emploi, tout en prenant soin de nos deux filles. Depuis qu’elles sont parties, nous sommes encore plus proches, on se retrouve.»
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