Personne ne souhaite causer davantage de soucis à ses proches en cas de décès ou d’accident. Heureusement, plusieurs démarches administratives peuvent désormais être complétées depuis le confort de notre foyer. Nous en avons jasé avec une notaire… pas ordinaire.
Ceux qui croient que les notaires sont dépourvus d’humour n’ont jamais rencontré Marie-Josée St-Laurent. Cette professionnelle originaire de l’Abitibi, qui raffolait déjà du travail de bureau pendant son enfance, raconte avec une couleur unique les innombrables anecdotes qui ont ponctué ses presque 30 ans de carrière. Conférencière, auteure de trois livres regroupant conseils et histoires savoureuses, elle œuvre aussi en tant que célébrante et est l’heureuse propriétaire du Domaine La Marieuse, une pourvoirie des Laurentides où il fait bon convoler devant parents et amis. «Je ne fais rien comme les autres», affirme cette véritable touche-à-tout. L’objectif de Marie-Josée? Pourvoir les Québécois des actes notariés qui leur simplifieront la vie en cas de problème: le testament, le mandat d’inaptitude et les directives médicales anticipées (aide à mourir).
Des incontournables
La notaire l’affirme d’emblée: mettre ses affaires en ordre de façon préventive facilite grandement les démarches que devront entreprendre nos proches en cas d’inaptitude ou de décès. «Je dis souvent aux gens de ne pas attendre que la loi les organise pour s’organiser. La loi nous autorise à mettre nos volontés par écrit, alors pourquoi ne pas le faire? Au cours de ma carrière, j’en ai vu, des histoires d’horreur…» En plus du testament, Marie-Josée St-Laurent recommande de se munir d’un mandat d’inaptitude, qui permettra à une ou des personnes de notre choix de veiller sur nos biens et/ou sur nous si notre état de santé nous empêche de le faire. «Il y a souvent confusion entre la procuration et le mandat d’inaptitude. La procuration est un dédoublement de nos pouvoirs à une autre personne, mais elle n’est plus valide en cas d’inaptitude.» Quant aux directives médicales anticipées (aide à mourir), elles nous assurent que nos volontés seront respectées par le personnel médical, et ce, même en cas d’inaptitude. «Le consentement d’aide médicale à mourir, c’est un refus des soins, explique-t-elle. La loi concernant les soins de fin de vie nous permet de refuser cinq soins: la réanimation cardiorespiratoire, la ventilation assistée, la dialyse, l’alimentation artificielle ou forcée et l’hydratation artificielle ou forcée.» Ce document, qui est un acte notarié, donc pratiquement incontestable, figure au dossier médical et ne s’applique que si la personne est en fin de vie dans un état irréversible.
Pour dormir l’esprit tranquille
Il va sans dire que mettre de l’ordre dans nos affaires implique forcément quelques visites chez le notaire. Cette perspective nous semble laborieuse? Il est désormais possible de compléter toutes les démarches à partir du confort de notre foyer, grâce aux programmes en ligne que Marie-Josée a mis en place. «C’est unique au Québec. Les programmes en ligne donnent accès à mes capsules vidéo informatives, que les gens peuvent suivre à leur rythme. Parallèlement à ça, il y a un questionnaire à remplir. Une fois le questionnaire rempli et envoyé, je prépare les documents et je leur fais signer le tout électroniquement à distance.» Cette façon de faire des plus conviviales permet d’éviter tout stress lié à une éventuelle rencontre (surtout en période de pandémie!) et de profiter de l’expertise d’une professionnelle, qu’on habite Baie-Comeau, Montréal ou Trois-Rivières. S’assurer de faire respecter ses volontés est plus simple que jamais: il ne reste plus qu’à franchir le pas!