Notre petit-fils ou notre petite-fille fait face à une épreuve? Voici des solutions et des ressources pour le soutenir et le guider au mieux.
Lorsque notre petit-fils ou petite-fille traverse une période difficile, la mamie lionne ou le papi poule qui sommeille en nous veut aussitôt voler à sa rescousse. On hésite toutefois, ne sachant pas trop comment nous y prendre et si on doit ou non intervenir. «On sous-estime souvent notre rôle de grand-parent, confirme Alain Johnson, directeur du centre d’intervention Jeunesse, J’écoute. Or, on peut s’avérer un précieux allié pour le jeune qui n’ose pas se confier à ses parents et qui a besoin de partager ce qu’il vit.»
Le confident rassurant, c’est nous!
Peu importe la situation dans laquelle notre petit-enfant se trouve, quelques règles de base s’appliquent si on veut contribuer à son mieux-être de manière efficace. Et, bien sûr, on y va en respectant nos propres limites.
-> Écouter notre sixième sens Même si on ne sait pas quel est son problème exactement, mieux vaut se fier à nos antennes de grand-parent. Ça ne trompe pas!
-> Ne pas sauter aux conclusions On évite toutefois de s’imaginer le pire. «Il revient de l’école l’air bouleversé, on se demande aussitôt s’il est en situation d’échec scolaire ou s’il est victime d’intimidation, observe Alain Johnson. Or, il peut s’agir d’une simple chicane avec un ami.»
-> Lui tendre une perche On peut lui dire: «J’ai observé tel comportement chez toi. Comme je t’aime et que je m’inquiète pour toi, je te demande si tout va bien.» Loin de nuire, cette démarche peut contribuer à ouvrir la porte.
-> Ne pas insister sur le coup Il nie tout souci? Alain Johnson nous conseille dans ce cas de respecter son intimité, tout en l’assurant de notre soutien. On peut lui tenir des propos du genre: «Quand tu voudras me parler, je serai disponible.»
-> Persévérer… gentiment Si sa mauvaise humeur persiste, qu’il adopte un comportement différent, que ses propos laissent soupçonner un malaise, on revient à la charge, toujours avec tact et franchise, en lui disant, par exemple: «Il y a deux semaines, tu m’as assuré que tout était ok, mais je te vois encore l’air triste. Voudrais-tu m’en parler?»
-> L’aider à élaborer un plan de match Quand l’abcès est crevé, on trouve ensemble des solutions. «On voit avec lui les façons d’aborder le sujet avec les parents, puis, au besoin, de trouver du soutien extérieur, explique Alain Johnson. On l’aide ainsi à agir et à reprendre le contrôle de la situation, ce qui est très bénéfique pour lui.» Il s’emmure dans le silence? On lui propose alors de se tourner vers une autre forme d’assistance, comme un service d‘écoute, qui est confidentiel.
-> Se renseigner avant de plonger On pense que notre jeune veut abandonner ses études ou qu’il fume en cachette? Avant de lui en parler, on s’informe sur la question. «Nul besoin d’être un expert en la matière. Le simple fait de se documenter nous aide à nous préparer et à trouver les mots justes qui nous permettront de mieux communiquer avec lui.»
-> Agir en cas d’urgence Si sa vie est en danger, on ne tergiverse pas et on appelle le 911!
À chaque situation, ses solutions
Voici quelques problèmes et des pistes de solutions pour nous mettre sur la bonne voie…
En cas d’intimidation ou de cyberintimidation
Des écoliers lui font la vie dure, il est attaqué sur les réseaux sociaux? On le questionne sans le brusquer. S’il accepte de nous parler, on l’écoute. Idéalement, on le redirige vers ses parents. Il préfère ne pas leur révéler sa situation? «On lui demande pourquoi, conseille Alain Johnson. Parfois, c’est parce qu’il a honte ou ne veut pas se voir refuser l’accès à Internet en cas de cyberintimidation. On peut alors lui expliquer que ses craintes ne sont peut-être pas fondées, que ses parents pourraient au contraire être en mesure de l’aider à s’affirmer ou à trouver du soutien.» De manière concrète, on peut proposer de rencontrer avec lui le responsable du service de garde ou relayer les parents pour le suivi avec le milieu scolaire. En lui montrant qu’on est derrière lui, on l’encourage à se faire respecter et à retrouver sa confiance en lui.
Une ressource Fondation Jasmin Roy: (514) 393-8772 ou fondationjasminroy.com.
Des lectures à lui proposer En cas d’intimidation: Le tout petit géant, d’Amélie Montplaisir, ou La bande des balafrés, de Mathilde Perrault-Archambault et Jean Morin. En cas de cyberintimidation: Les disques mous de la mémoire, de Camille Bouchard, ou Un clic de trop, de Rhéa Dufresne (tous publiés chez Bayard Jeunesse).
En cas de questionnement sur son orientation sexuelle
Être ouvert, compréhensif et discret, c’est déjà un bon point de départ! «On attend qu’il nous en parle», conseille Claire Leduc, thérapeute familiale retraitée et conférencière pour les parents et grands-parents. Autant que possible, on l’encourage à s’en ouvrir à maman-papa. «On juge au meilleur de nos connaissances, renchérit Alain Johnson. Si, par exemple, le père est très homophobe, on peut discuter avec le jeune de l’approche qu’il faudra alors privilégier.» Se tourner vers une aide extérieure peut alors être d’un précieux secours, autant pour nous que pour le jeune.
Des ressources Interligne: interligne.co ou 1 888 505-1010 et AlterHéros: alterheros.com.
Des lectures à lui proposer Ma vie autour d’une tasse John Deere, d’Émilie Rivard (Bayard Jeunesse), ou Coming out, de Kim Messier (Éditions de Mortagne).
En cas d’échec scolaire ou de décrochage
Si on s’inquiète parce qu’il manque souvent l’école ou qu’il fréquente des décrocheurs, on peut l’amener à se confier en lui demandant ce qui cloche. On lui propose ensuite d’en discuter avec ses parents. Ces derniers seront en mesure de contacter l’école afin de dresser un plan d’intervention avec différentes personnes-ressources. Au besoin, on l’accompagne à ses rendez-vous ou consultations.
Des ressources Tout pour réussir: toutpourréussir.com, Le centre de transfert pour la réussite éducative du Québec: ctreq.qc.ca ou 418 658-2332, Une place pour toi: uneplacepourtoi.ctreq.qc.ca, et Fondation Mobilys: mobilys.org.
Une lecture à lui proposer Le vœu secret de Ludovic, de Noha Roberts Jaibi (Bayard Jeunesse).
En cas de problématique amoureuse
Il a le cœur brisé? On peut lui prêter une oreille attentive, le consoler, lui proposer de faire une activité ensemble… mais on évite les paroles du genre: «Un de perdu, dix de retrouvés!» «Pour eux, c’est la fin du monde», confirme Claire Leduc. Notre jeune hésite entre l’abstinence et le passage à l’acte? On l’écoute, on le renseigne sans le sermonner sur les précautions à prendre. Évidemment, on l’encourage à se confier à maman-papa, mais on respecte sa décision de se taire le cas échéant, tout en l’aiguillant vers des ressources appropriées.
Des ressources Ça s’exprime: casexprime.gouv.qc.ca.
Des lectures à lui proposer Le sexy défi de Lou Lafleur, de Sarah Lalonde (Bayard Jeunesse), ou Les 6 doigts de la main, épisode 2, de Sophie Laroche (Éditions de Mortagne).
Code de conduite du grand-parent aidant
Plus proactifs et en forme que jamais, les grands-parents d’aujourd’hui sont mieux équipés pour prêter main-forte à leur famille. Ainsi, dès les premiers moments de leur vie, on peut être très engagé auprès de nos petits-enfants. «En nous consacrant avec eux à diverses activités, comme l’aide aux devoirs, le jeu, la lecture, le sport ou encore le simple fait de les accompagner à un rendez-vous chez le médecin, on crée des liens de complicité et on gagne leur confiance, assure Claire Leduc, thérapeute familiale retraitée et conférencière pour les parents et grands-parents. Plus tard, s’ils ont des ennuis, ils seront plus enclins à se confier à nous.» Tout en leur apportant une aide concrète, comme les éclairer sur leur condition, les diriger vers des ressources appropriées ou les accompagner chez un professionnel, on évite de marcher sur les pieds des parents, ce qui pourrait compliquer la situation. «On agit avec diplomatie et discrétion, et on choisit le moment propice pour faire part à ces derniers d’un souci ou des difficultés vécus par le jeune.» À moins qu’il n’y ait urgence (ou en cas d’abus ou de négligence de leur part), on les consulte avant d’agir. On se sent ainsi utile, sans avoir l’impression de nous mêler de ce qui ne nous regarde pas!
D’autres adresses utiles
Jeunesse, J’écoute: jeunessejecoute.ca ou 1 800 668-6868.
Tel-jeunes: teljeunes.com ou 1 800 263-2266.
Le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de notre région
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