Voyager en solo: mode d’emploi

Voyager en solo: mode d’emploi

Par Julie Lavoie

Crédit photo: iStock

Partir seul pour la première fois demande une bonne dose de courage. Pistes et ressources pour voyager en solo sans prise de tête.

La meilleure façon d’avoir l’esprit tranquille est de passer par une agence de voyages. Toutes n’offrent pas les mêmes types de services, mais savoir qu’il est possible de contacter quelqu’un en cas de pépin reste très rassurant. «Partir avec une agence et avoir des conseils avant de partir, ça aide toujours», dit Isabelle Eon, propriétaire et présidente de Dessine-moi un voyage, qui propose exclusivement des voyages en privé et sur mesure.

En plus de connaître les rouages de l’industrie touristique, les conseillers en voyages sont au fait des documents nécessaires, des prérequis pour chaque destination et des restrictions, même quand elles changent fréquemment. Et puis, admettons-le: organiser soi-même son voyage demande un temps fou et les erreurs sont fréquentes, même quand on a de l’expérience.

Aurélie Cartier, directrice de Voyageurs du monde, constate de son côté une augmentation du nombre de voyageurs en solo depuis la pandémie. Et ceux-ci posent davantage de questions, observe-t-elle. «On a besoin de sécurité, d’accompagnement. En cas de perte de bagages, on fait les suivis auprès des compagnies aériennes et on s’occupe des réclamations.» Autre avantage, selon elle: pouvoir compter sur une assistance immédiate en cas de pépin. Un service de concierge francophone permet aussi d’avoir un contact dans chacun des endroits visités, et ce, pendant toute la durée du séjour.

L’entreprise propose aussi, en supplément, les services d’un «ami local», aussi francophone. «C’est une personne qui n’a pas nécessairement une formation de guide, mais qui va faire découvrir sa ville et son pays, selon les intérêts du client.»

Tout organiser soi-même

On préfère partir de manière indépendante? Même si on est un voyageur aguerri, on gagne à dresser la liste des choses à garder en tête afin de ne rien oublier. Le choix de la destination est également crucial. Pour éliminer de potentielles embûches, on peut, par exemple, opter pour un pays francophone ou un endroit dont on comprend la langue. Sinon, on apprend, au minimum, quelques phrases clés.

Sur place, on réserve une visite guidée. En plus de nous aider à prendre nos repères, l’activité nous permettra de tisser des liens avec d’autres voyageurs. L’autre bonne idée: passer un moment avec un membre de l’International Greeter Association (internationalgreeter.org/fr). Cette organisation à but non lucratif fondée à New York en 1992 regroupe des bénévoles qui ont envie de partager leur amour pour leur ville au cours d’une balade guidée de deux ou trois heures.

Et les prix?

De façon générale, voyager seul coûte plus cher. Pour réduire la facture, on privilégie la marche et les transports en commun, on évite les restaurants au profit des marchés et on s’équipe d’une nouvelle carte SIM à insérer dans son téléphone pour la durée de son voyage, sachant que, dans la plupart des pays, les prix sont beaucoup plus attrayants qu’en sol canadien.

Isabelle Eon raconte que la plupart des voyageurs en solo qui se présentent à son agence changent toutefois d’avis à cause des coûts élevés. Mais au-delà du budget, elle souligne aussi l’aspect émotif. «Voyager solo, ça implique aussi de ne pas partager ce qu’on vit. Se retrouver seul au resto et ne pas partager ses découvertes de la journée, ce n’est pas non plus pour tout le monde.»

On n’a pas envie de passer tout son voyage en tête-à-tête avec soi-même? On peut alors joindre un groupe organisé, ce qui a l’avantage d’être rassurant pour le néophyte. Traditours propose entre autres la formule «Solo & Célibataires», avec des circuits au Mexique, en Italie, en Grèce, au Vietnam et au Cambodge. De son côté, Voyages Gendron met de l’avant une option de jumelage qui nous fait économiser sur les suppléments en occupation simple.
On peut, par ailleurs, se joindre à un groupe qui ne vise pas spécifiquement les voyageurs en solo. Ainsi, les amateurs de randonnée pourraient trouver leur compte auprès d’une agence comme Terres d’aventure, pour ne nommer que celle-là. Toutes les formules se valent. Il suffit de trouver celle qui nous convient le mieux!

Les conseils d’une voyageuse d’expérience

Jeune soixantenaire, Claire McKenna est partie seule pour des séjours de quelques mois au Mexique et en Bolivie au cours de la dernière décennie. Comment se prépare-t-elle? «Avant de partir, je me demande quels sont les principaux risques: où sont-ils et que puis-je faire pour les éviter?»

Et pour la violence? «J’ai un bon instinct et j’évite les gens qui me semblent louches. Je ne me pose pas la question: si j’ai un sentiment de malaise ou de danger, je quitte. Je le respecte et je l’écoute. Ça ne s’explique pas. Je trouve que, souvent, on ignore notre instinct. Ce n’est pas ésotérique, c’est nourri par notre expérience de vie.»

Rencontrer des femmes du même âge des communautés locales lui apparaît aussi important. «Il y a comme un fil qui se tisse et tu ne te sens pas seule.» Elle évite, en outre, d’attirer l’attention inutilement. «Je me balade toujours habillée très simplement. Je ne porte pas de bijoux, pas d’équipement cher et j’ai un vieux sac à dos.»

À garder en tête

• Pour des raisons de sécurité, on envoie son itinéraire à au moins un proche.
• On s’inscrit auprès de l’ambassade du pays visité.
• On s’informe avant de partir en consultant les sites officiels de nos destinations de même que celui du gouvernement canadien (voyage.gc.ca), qui publie une liste de recommandations et d’avertissements pour chaque pays.
• On ne néglige pas les assurances!
• On vérifie les conditions sanitaires des pays visités. Dans le cas où l’on souhaite recevoir les vaccins recommandés, mieux vaut prendre rendez-vous le plus longtemps possible à l’avance.
• On demande conseil à son pharmacien pour savoir quels médicaments emporter.
• On voyage le plus léger possible.
• On fait des copies papier de notre passeport et de nos documents de voyage (les batteries de cellulaires ne sont pas éternelles!). D’ailleurs, apporter une ou deux batteries de rechange est aussi une bonne idée.

Quelques bons plans

De plus en plus d’entreprises n’appliquent plus le «supplément simple» habituel. Transat, par exemple, a créé la Collection Solo, tandis que Club Med affiche une promotion «Pas de supplément single» dans certains villages.

Les amateurs de croisières peuvent, quant à eux, jeter un coup d’œil aux options pour célibataires et croisières en solo de Norwegian Cruise Line, qui a entre autres été sacré Meilleur croisiériste pour les voyageurs solos six ans de suite par le magazine Porthole.

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