Changer d’air

Changer d’air

Par Aline Pinxteren

Crédit photo: Laurence Labat

«C’est le début d’un temps nouveau» ou «Tout redeviendra exactement comme avant»?

Dans les discussions sur l’après-pandémie, le débat fait rage. Et il risque de se poursuivre longtemps: après tout, nous naviguons toujours à vue... Des recherches existent bien sur les impacts d’une quarantaine. Même trois ans plus tard, on noterait encore du stress post-traumatique et des comportements d’évitement de la foule, des lieux publics ou des personnes qui toussent par exemple, tout comme une forte propension de certains à se laver beaucoup les mains. Des effets positifs aussi, avec une cohésion communautaire plus grande, davantage de soutien familial et un désir plus fort de prendre soin de soi.

Bien malin celui qui pourrait déjà dire où nous nous situerons dans tout cela. Cette privation temporaire de liberté, de proximité et de liens sociaux a quand même dû en transformer plusieurs autour de nous. Voire nous-mêmes. Moi qui n’aurais jamais pensé quitter mon condo fraîchement rénové avant des années, je l’ai mis en vente d’un coup à la reprise du marché! L’envie d’un bout de vert où s’aérer était devenu trop grande.

Même décision soudaine pour ma voisine du deuxième (ses petits-enfants lui ont trop manqué) ou pour Michel et Françoise, croisés dans mes pérégrinations immobilières.

Ils vendaient le duplex dont ils avaient habité le premier étage pendant 36 ans pour vivre enfin leur vieux rêve d’une unifamiliale en banlieue. «C’est maintenant ou jamais!»

Les transformations professionnelles commencent également. On ne compte plus les proches qui affirment vouloir continuer à télétravailler au moins une partie de la semaine à plus long terme. Mon amie Nathalie, qui doit, faute de voyageurs, mettre en location longue durée le gîte montréalais dont elle s’occupait 7 jours sur sept depuis 20 ans a repris son secondaire jamais terminé. Et Robert, autre victime collatérale de l’absence de touristes, s’est inscrit au nouveau programme gouvernemental pour devenir préposé aux bénéficiaires.

En voyez-vous beaucoup, vous aussi, des tournants de ce genre? Simple envie de changer d’air ou vrai changement d’ère, on verra bien... En attendant, quelle que soit la ponctuation de votre été, pointillés, parenthèses ou point d’interrogation, nous vous souhaitons d’y vivre des moments en majuscules!

Prenez bien soin de vous…

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