Et si je lançais mon entreprise?

Et si je lançais mon entreprise?

Par Dominique Lamy

Crédit photo: iStock Photo

Bonne nouvelle, Stéphan Viau, président de la Coalition des travailleuses et des travailleurs autonomes du Québec (CTTAQ), croit déjà en vos chances de réussite! «J’ai moi-même atteint l’âge de 50 ans et je comprends bien le contexte», confie-t-il d’emblée. Il est convaincu que cette étape est le bon moment pour faire le saut. «On a accumulé suffisamment d’actifs pour diminuer la pression financière associée à un lancement d’entreprise.» Et ce n’est là qu’un des avantages que confère votre expérience. «Vous bénéficiez d’une grande crédibilité auprès de toutes les autres catégories d’âge.» De quoi convaincre banquiers, clients et fournisseurs de vous suivre dans cette nouvelle aventure!

-> Étape 1: réfléchir à votre projet

Votre réflexion est probablement bien entamée. «Questionnez-vous d’abord sur le genre d’entreprise que vous souhaitez créer et sur la clientèle à desservir», explique Kim Auclair, entrepreneure, blogueuse, conférencière et auteure du livre Dans la tête d’une entrepreneure – Mes débuts en affaires. Certains modèles d’affaires – l’achat d’une franchise, la reprise d’une entreprise existante ou l’offre de services de consultation, par exemple – sont moins risqués. Si vous partez de zéro, sachez qu’une bonne idée n’est pas nécessairement le gage d’un succès immédiat. «Ayez donc un projet précis qui répond à un besoin précis!» résume Stéphan Viau.

-> Étape 2: suivre une formation

Les nouveaux entrepreneurs seniors ont intérêt à suivre une formation de lancement d’entreprise adaptée à leurs besoins. «Informez-vous auprès de la Formation professionnelle en lancement d’une entreprise (masecondecarriere.com) et auprès du SAJE accompagnateur d’entrepreneurs (sajeenaffaires.org)», suggère Kim Auclair. Une formation pourrait notamment faciliter le choix de la forme juridique de l’entreprise, l’inscription à la TPS/TVQ et la rédaction du traditionnel plan d’affaires.

-> Étape 3: rédiger le plan d’affaires

Ce document permet non seulement de faire le tour de vos intentions, mais aussi de démontrer la viabilité de votre projet lorsque vient le moment d’obtenir du financement. Qui seront vos clients? Que vendrez-vous? Qu’offrez-vous de plus que vos concurrents? L’étude de marché et le plan marketing en sont probablement les volets les plus importants. Vous devrez aussi y détailler votre plan des ressources humaines, le cas échéant, et y présenter votre plan financier. «Faire appel à un comptable et un avocat vous fera économiser temps et argent dans la réalisation de ce document», suggère Stéphan Viau. 

Une alternative au plan d’affaires est cependant possible. «Il existe aujourd’hui différents outils pour le remplacer et préparer plus rapidement le lancement de son entreprise, dont le Business Model Canvas, d’Alexander Osterwalder (alexosterwalder.com)», ajoute Kim Auclair.

-> Étape 4: bâtir votre équipe de rêve

Pouvoir compter sur un solide réseau de contacts est primordial. «De par vos emplois passés, vous avez établi plusieurs relations au fil du temps: informez vos anciens collègues pour qu’ils puissent vous référer», suggère Kim Auclair. Une autre piste intéressante donnée par Stéphan Viau: avoir un mentor pour vous guider dans les dédales de l’entrepreneuriat.

-> Étape 5: financer votre projet

Un petit coup de fil à votre conseiller de confiance s’avérerait utile. Quel sera l’impact de votre projet d’entreprise sur la planification financière de votre retraite? Avez-vous les liquidités requises pour soutenir le démarrage de votre bébé? Si l’ampleur du projet le justifie, les experts recommandent souvent de consulter un professionnel du financement dès le début. Il existe deux principaux types de sources de financement: les grandes banques canadiennes, qui proposent des prêts personnalisés aux entrepreneurs, et certains organismes, qui offrent subventions et garanties de prêts. Vous pourriez peut-être aussi bénéficier sous certaines conditions du programme de Soutien au travail autonome (STA), mis sur pied par Emploi-Québec. Après acceptation du dossier, vous disposerez d’un soutien technique pour élaborer votre plan d’affaires pendant 8 à 12 semaines et d’une aide financière pour un maximum de 52 semaines. 

-> Étape 6: s’assurer d’un début prometteur

Le mot d’ordre? Vendre! «Conservez vos ressources financières pour dénicher des clients», recommande Stéphan Viau. Mieux vaut un petit bureau à domicile bien aménagé qu’un local loué trop rapidement qui grugerait vos liquidités. «Maîtrisez aussi le développement des affaires sur les réseaux sociaux», ajoute-t-il. Enfin, rappelez-vous qu’un client satisfait vous en amènera plusieurs autres!

Et si les choses ne se déroulent pas comme prévu? «Sachez que toutes les réussites de ce monde ne sont qu’une succession d’échecs», rappelle Stéphan Viau. Si la passion est toujours au rendez-vous, avant de baisser les bras, reprenez du début, refaites vos devoirs et redonnez-vous une chance…

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