Bouger, et ce, peu importe l’activité physique, améliore la santé et la qualité de vie, indiquent nombre d’études sur le sujet. Ce n’est pas pour rien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un minimum de 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine. Peu de recherches ont toutefois documenté les effets du sport de haut niveau chez les gens de 60 ans et plus.
Des chercheurs du Laboratoire d’étude de la santé cognitive des aînés (LESCA) du Centre de médecine préventive de l’Institut de cardiologie de Montréal se sont penchés sur la question.
«On en sait très peu sur les athlètes âgés», dit Kathia Saillant, coauteure de l’étude et doctorante en neuropsychologie à l’UQAM. Si la littérature scientifique a montré que les aînés très actifs auraient de meilleures performances physiologiques, physiques et cognitives que les personnes inactives, ils ont fait l’objet de très peu d’études. «Et encore moins d’études incluent des femmes», précise-t-elle.
Dans Les athlètes âgés: un modèle pour mieux comprendre la relation entre le cœur et le cerveau?, Kathia Saillant et ses collègues ont donc comparé les profils physiologiques, physiques et cognitifs, ainsi que la qualité de vie d’une coureuse de 83 ans à un échantillon de six femmes inactives du même groupe d’âge.
Des données surprenantes
Certains résultats les ont étonnés, à commencer par la consommation maximale d’oxygène (VO2 max) de l’athlète, «l’indicateur par excellence de la capacité respiratoire». À 45,3 ml/kg/min, elle se compare avantageusement à celle d’une jeune femme dans la vingtaine en bonne forme physique. «On savait que son VO2 max serait bon, mais on ne pensait pas qu’il serait si élevé», commente la chercheuse. Il s’agit d’ailleurs du meilleur score rapporté dans la littérature scientifique pour une femme octogénaire. L’athlète avait en outre une meilleure mémoire visuo-spatiale et un score de qualité de vie physique plus élevé que les autres participantes à l’étude.
«Ces résultats sont très intéressants parce qu’ils contribuent à mieux comprendre les effets d’un haut niveau d’activité physique au cours du vieillissement chez les femmes, un sujet encore méconnu, fait valoir Kathia Saillant. Ils permettent aussi de confirmer que l’activité physique a de nombreux bienfaits, et ce, non seulement sur la santé physique et cognitive, mais aussi sur la qualité de vie.»
Encore plus intéressant: de précédentes études ont constaté les mêmes résultats en faisant suivre des programmes d’exercices à des personnes âgées sédentaires. «Ces aînés ont eu de meilleures performances physiques et cognitives et ont rapporté avoir une meilleure qualité de vie après seulement trois mois d’entraînement, révèle-t-elle. Ça veut donc dire que même si nous n’avons pas l’habitude de faire de l’activité physique, on a intérêt à s’y mettre. Et c’est possible de commencer à n’importe quel moment de notre vie.»
Kathia Saillant rappelle enfin qu’il n’est pas nécessaire de courir un marathon pour tirer des bienfaits de l’activité physique. «Ça peut être prendre des marches autour de la maison, jardiner ou se rendre à pied à l’épicerie, donne-t-elle en guise d’exemples. L’idée est de passer le moins de temps possible assis ou couché.»
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