Qui sont les proches aidants? Le Regroupement des aidantes et aidants naturels de Montréal (RAANM) les définit comme étant les personnes qui prennent soin d’un proche – enfant, frère, soeur, parent ou voisin – en perte d’autonomie. Or, selon Sylvie Riopel, responsable des communications et de la défense des droits, «on parle de plus en plus d’aidants, au sens global, ce qui banalise le rôle et le travail du proche aidant», dit-elle. Elle soulève une question qu’elle juge légitime: à force de tant parler d’aidants, en est-on à désensibiliser la population? Voire la piéger? Elle apporte en exemple un message diffusé à la radio. «Ça dit « Avez-vous besoin d’un aidant? Téléphonez au….. ». C’est une entreprise de soins à domicile! L’aidant offert peut être un préposé, une infirmière, etc. Le terme est trop élargi, soutient-elle. Pour bien le démarquer de «proche aidant» il faudrait, dans chaque cas, nommer la profession et le rôle des personnes et des organismes. Il nous faut conscientiser le public. Le mot «aidant» est devenu tellement vaste et vague qu’il ne signifie plus rien pour le commun des mortels. Si la tendance se maintient, le mot «proche» va disparaître, rendant ainsi les proches aidants encore plus invisibles. Quel sera leur place dans l’espace public?»
Cette place implique notamment l’accessibilité des proches aidants aux avancées dans les secteurs public et privé visant à alléger les difficultés rencontrées. Sylvie Riopel souligne les prestations de compassion de l’assurance-emploi. Ces prestions sont versées aux personnes qui doivent s’absenter temporairement de leur travail pour offrir des soins ou du soutien à un membre de leur famille souffrant d’une maladie grave qui risque de mener à un décès au cours des six prochains mois. «Ce congé de compassion a été amélioré, quoique de façon relative. La période a été allongée à 26 semaines, mais le montant de la prestation, régi par l’assurance-emploi, demeure faible», précise-t-elle.
Au Québec, la ministre responsable des Aînés, Francine Charbonneau, a déclaré au magazine Bel Âge (juin 2016) que le gouvernement est en réflexion avec le privé au sujet d’une journée de congé sans pénalité financière pour «aide dans la famille», accordée aux employés qui soutiennent un parent malade. «L’idée est bonne, mais, encore là, il n’y a pas le libellé « proche aidant »», note Sylve Riopel.
D’ici là, les proches aidants peuvent se concentrer sur la Semaine annuelle qui leur est dédiée. Parmi les nombreuses activités proposées par les divers organismes leur offrant des services directs, le Regroupement des aidantes et aidants naturels de Montréal ouvrira la semaine avec une conférence sur les nouvelles technologies et leurs impacts sur les proches aidants à domicile. Une seconde conférence portera sur le deuil blanc, ce deuil que nous devons faire de ce qu’était la personne pour accueillir celle qu’elle est devenue. Cette conférence s’adresse plus particulièrement aux proches aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais aussi de Parkinson, de sclérose en plaques et de cancer.
Infos: raanm.net.
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